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Duke (T4) La dernière fois que j’ai prié
Yves H. et Hermann
Le Lombard

"- J’aurais pourtant dû le savoir...
- Quoi ?
- Que ça finirait un jour comme ça. Duke est devenu incontrôlable. Si on ne le stoppe pas maintenant, il ne s’arrêtera plus."



Parfois, on prend un train en marche. Pas un de ces nouveaux trains qui parcourent les distances à la vitesse du vent, non. Plutôt ces trains un peu vieillots qui roulent encore correctement, qui font leur travail, qui avancent tranquillement tant qu’on ne les embête pas trop. On s’installe sur un fauteuil qui a vu passer un grand nombre de postérieurs avant le sien, et on regarde. On regarde les gens autour, qui montent et qui descendent dans ces petites gares de campagne, ces habitués, ces nouveaux venus, ceux qui sont là depuis des heures, ceux qui seront là pendant encore des heures. On regarde vivre autour de nous, on imagine qui sont ces personnes qui partagent nos vies quelques temps.

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J’ai pris en marche un train qui s’appelle Duke. Un beau train, avec une belle couverture brillante. J’en avais vaguement entendu parler auparavant, j’avais même, je crois, déjà lu un album ou deux du duo Hermann / Yves H., je me doutais que ce devait être un western et…c’est tout. Et j’ai regardé ces personnages, je les ai regardés interagir, avancer, progresser, se battre, se débattre, vivre, survivre, évoluer, sans comprendre immédiatement qui est qui, qui fait quoi et pourquoi.

Je me suis laissé porter par l’histoire, par les histoires qui se croisent et s’entrecroisent, sans chercher à trop m’investir. Je me suis laissé porter par ces images, par ce brouillard d’aquarelle étouffant, lourd, par ce ciel bleu zébré de quelques nuages écrasant les mesas et les canyons. Je me suis laissé porter par les expressions de ces visages burinés par le soleil, de ces gueules si réalistes, si vraies.

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Petit à petit, j’ai assemblé les éléments, j’ai un peu mieux compris d’où chacun venait, où chacun allait. J’ai compris pourquoi quelqu’un voyage en cercueil, pourquoi certains meurent sans le savoir et d’autres se désespèrent de vivre, j’ai compris ce que certains cherchent et ce que d’autres cachent. Et j’ai apprécié cette beauté du dessin, cette économie de paroles qui laisse la place à l’image, à la qualité graphique de chaque case, à l’expressivité brute des hommes et des femmes de cet album qu’on dévore paisiblement. Comme si l’on regardait attentivement chaque personne assise autour de nous dans un train, détaillant chaque parcelle de son corps, imaginant chaque seconde de sa vie. Avec plaisir.


(T4) La dernière fois que j’ai prié
- Série : Duke
- Scénario : Yves H.
- Dessin : Hermann
- Couleurs : Hermann
- Éditeur : Le Lombard
- Pagination : 56 pages couleurs
- Format : 241 x 318 mm
- Dépôt légal : 17 Janvier 2020
- Numéro ISBN : 9782803675777
- Prix public : 14,45 €


À lire sur la Yozone :
- Duke (T1) La boue et le sang


Illustrations © Hermann / Les éditions Le Lombard



Yvain Mahé
3 mars 2020




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