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Rollergirl sur Mars
Jessica Abel
Dargaud

Trish est une adolescente comme les autres. À une différence près : elle habite sur Mars, une planète colonisée par les Terriens. Son rêve, quitter la ferme où elle vit avec ses parents d’adoption pour en finir avec les travaux agricoles et devenir une championne d’hoverderby, le sport féminin à la mode. Le jour où les Terra Novas, l’équipe locale, organise une journée de recrutement, Trish sèche les cours pour s’y rendre et, bien qu’elle n’ait pas encore l’âge requis, se fait engager grâce à son niveau de patinage. Mais les exigences de la vie sur Mars sont parfois difficiles à concilier avec les désirs d’une jeune fille. D’autant plus lorsque cette même jeune fille recueille, à l’insu de ses proches, un Martien natif, autrement dit une “bestiole”, dans la demeure familiale.



Auteur de comics alternatifs, fascinée par le milieu de la BD franco-belge, Jessica Abel s’était mis en tête lors de sa première venue en 1998 au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême de publier dans les 5 annéess suivantes une BD pour un éditeur français. Les choses vont mettre un peu plus longtemps que prévu et c’est finalement en 2015 que sort directement en français, aux Èditions Dargaud, le premier tome d’une trilogie de science-fiction sous le titre de « Trish Trash, rollergirl sur Mars ». Les 2 tomes suivants n’ayant, à ma connaissance, pas été publiés, c’est donc sous la forme d’une intégrale que paraît finalement le récit complet de cet ambitieux roman graphique.

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Ambitieux, car au-delà du simple récit initiatique tendance féministe retraçant le cheminement de Trish vers la vie adulte, l’histoire de Jessica Abel plonge le lecteur dans un univers cohérent et passionnant qui le confronte aux dérives du capitalisme et à l’horreur du colonialisme. Car sur la Mars de Trish, l’eau est une ressource volontairement maintenue en état de rareté par une multinationale (voire multiplanétaire) toute puissante qui exploite les colons par le biais de contrats indignes qui les maintiennent dans un état de surendettement permanent. Et puis il y a aussi les natives, les “bestioles”, les martiens d’origine, humanoïdes non humains, qualifiés à la façon des Amérindiens de la conquête de l’ouest, comme des monstres (des sauvages) sans que jamais grand monde de les ait vus ou ne se soit penché sur leur nature, leur culture et leur mode de vie.

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Un récit riche qui se conclut par une sorte d’article wikipédia de 18 pages qui revient sur les grandes étapes de la colonisation de Mars, l’hoverderby et différents éléments non suffisamment explicités dans la partie graphique.

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C’est d’ailleurs là que « Rollergirl sur Mars » pèche. Si l’on met de côté la colorisation de Walter, le dessin se montre singulièrement en dessous du reste. Figé, pas toujours harmonieux, voir un brin maladroit parfois. De petits détails qui n’enlèvent toutefois rien à l’intelligence et à la qualité du récit, à ses situations ou à la personnalité attachante de Trish.


Rollergirl sur Mars
- Série  : Rollergirl sur Mars Intégrale
- Scénario et dessin : Jessica Abel
- Décors et collaboration graphique : Lydia Roberts
- Couleur  : Walter
- Éditeur  : Dargaud
- Collection  : Hors Collection Dargaud
- Pagination  : 204 pages couleurs
- Format  : 20,8 x 27,7 cm
- Numéro ISBN : 9782205072815
- Parution  : 30 août 2019
- Prix public : 19.99 €


Illustrations © Jessica Abel / Dargaud



Bruno Paul
2 décembre 2019




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