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Souvivants (Les)
Davy Mourier et Edouard Cour
Delcourt

Jean-Philippe, écrivain hautain, végétarien, auteur de livres pour enfant et de romans crypto-gay est obligé de cohabiter dans un tout petit chalet entouré de zombies avec un représentant en assurance macho, fan de Johnny et homophobe. Dans cette situation, la question n’est pas « Pourquoi les zombies ont envahi la planète ? », mais « Est-ce que ça vaut le coup de survivre avec un gros con ? »...



Tout débute dans une station-service perdue dans les bois. Michel se sert en essence en chantant Michael Jackson très mal. Mais au moment de payer, le vendeur perd sa mâchoire. Rien à voir avec un problème dentaire.Le pauvre homme s’est transformé en zombie. Paniqué, Michel s’enfuit et le récit tourne à l’absurde. Son pantalon brûle dans une flaque d’essence et il se retrouve, selon ses termes, en « moule-testicules ». Il est poursuivi dans la forêt par une femme à barbe et un magicien. Un cirque a malencontreusement été piégé par cette épidémie de morts vivants. A bout de souffle, il parvient jusqu’à un chalet. Mais au lieu d’être sauvé, il se fait taper sur la tête puis attaché par Jean-Philippe, le locataire.

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Partant d’un projet de série TV, cette introduction est présentée tel un générique. avec une petite case de dessin et les noms des artistes autour.
Organisé comme un journal, « Les Souvivants » confirme que l’apocalypse est encore plus rude quand on a mal choisi son colocataire. Enfermés dans deux pièces, les deux personnages, que tout oppose, ne se supportent pas. Mais aucun ne peut partir. Michel est un représentant en assurance. Il parle sans arrêt et vulgairement, alors que Jean-Philippe est taciturne et prétentieux.
La première fois qu’il voit un mort vivant, Michel se demande ce que ferait Jean-Claude Van Damme dans cette situation. Puis il se signe en invoquant saint-Zizou.
Dès qu’il sait que son colocataire forcé est homo, il ne pense qu’à fuir.
Le style graphique reflète cette opposition en accentuant les visages par des formes de triangle proche de la caricature. Le dessin d’Edouard Cour est centré sur les personnages et limite les décors au minimum. L’artiste a volontairement refusé le gore en optant pour une colorisation en gris.

« Les Souvivants » n’est pas qu’une succession de blagues. Le récit n’élude pas les questions pratiques. Les deux occupants du chalet ont des réserves. Sauf de papier hygiénique. Heureusement il y a des livres. Mais, c’est un déchirement pour Jean-Philippe. Quel livre sacrifier et combien de page à chaque fois ?
Cependant, tout n’est pas parfait. Pour sortir, par exemple, il n’y a que des couteaux à bouts ronds.

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Certes, toutes les blagues ne sont pas réussies. Le vulgaire Michel vient du Nord et espère une petite gâterie de Jean-Philippe, car pour lui les homos sont forcément assoiffés de sexe. Le scénario charge plus l’idiot que l’écrivain. Le seul héros sensible est Jean-Philippe. Il pleure quand son chien est mangé par un zombie. Son seul défaut c’est de collectionner les boules à neige. Mais elles vont se révéler redoutables.
Ce huis clos zombique se révèle souvent amusant. Son humour potache ferait d’ailleurs une pièce de théâtre drôle et intense.


Les souvivants
- Scénario  : Davy Mourier
- Dessin  : Edouard Cour
- Couleur  : Noir et blanc
- Editeur  : Delcourt
- Collection  : Une case en moins
- Pagination  : 80 pages
- Format  : 19,1 x 28,4 cm
- Date de parution : 11/09/2019
- Numéro ISBN : 9782413018513
- Prix Public : 15,95€


Illustrations © Edouard Cour / éditions Delcourt



Corentin Grebert
5 novembre 2019




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