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666 La Malédiction
Film américain de John Moore (2006)
6 juin 2006


Genre : Satan et l’Antéchrist (remake de « La Malédiction », 1976)
Durée : 1h48

Avec Liev Schrieber (Robert Thorn), Julia Stiles (Katherine Thorn), Mia Farrow (Mrs Baylock la Nurse), Giovanni Lombardo Radice (Père Spiletto), Tomas Wooler (Damien à 2 ans), Seamus Davey-Fitzpatrick (Damien enfant), David Thewlis (Keith Jennings), Pete Postlethwaite (Père Brennan), Amy Huck (première nounou), Michael Gambon (Bugenhagen), etc.

Le Vatican est au bord de la crise de nerfs, les signes sont là, l’Antéchrist arrive ! Robert Thorn, diplomate américain en poste à Rome dont l’épouse est en train d’accoucher, apprend que son fils n’a pas survécu à la naissance... Afin de ne pas plonger sa femme dans le désespoir, il accepte de reconnaître pour sien un bébé confié par un prêtre dont la mère viendrait de mourir en couches. Très vite, le petit Damien Thorn s’avère un bambin un peu bizarre et les morts étranges s’accumulent autour de lui.

Les amateurs ont compris, il s’agit du remake du classique de Richard Donner, « La Malédiction » (The Omen), qui explosa en son temps le box office international. Il est vrai que le petit Damien version 1976 arrivait juste après « Rosemary’s Baby » (1968) de Roman Polansky dont il était presque une suite et « L’Exorciste » de William Friedkin (1973), deux chefs-d’œuvres incontestables. Satan était à la mode et allait le rester un bon moment. Damien aussi, par ailleurs, puisque pas moins de deux suites au ciné et un direct-to-vidéo (« La Malédiction 4 : L’Éveil ») par chez nous (toutes plus ou moins dispensables), poursuivirent les aventures de l’Antéchrist cinématographique des seventies.

La mode et le business du septième art ayant compris que les nouvelles versions des classiques du cinéma fantastique avaient le vent en poupe depuis quelques années (cf. « Massacre à la Tronçonneuse », « L’Armée des Morts », « Fog » et cie), il n’y avait pas de raison que Damien échappe à la moulinette hollywoodienne du 21ème siècle naissant. Après tout, depuis Nostradamus, d’astrologues amateurs en gourous fumeux, les motifs de s’inquiéter sont assez nombreux pour les âmes sensibles ou crédules ! Bref, la date du 6 juin 2006 (6/6/6) était bien tentante à exploiter, le teasing officiel du film joue d’ailleurs la carte à fond à l’occasion de la sortie en salle de « 666 La Malédiction ».

C’est donc John Moore, déjà réalisateur d’un film de guerre primaire mais efficace avec « En Territoire Ennemi » et du remake très honnête du « Vol du Phœnix », qui s’y colle aujourd’hui. La distribution convoque au banquet un Liev Schreiber (le père) convaincant, une Julia Stiles (la mère) touchante et cerise sur le gâteau, Mia Farrow (la nurse) est le clin d’œil démoniaque et cinéphilique. David Thewlis (le journaliste Jennings) et Pete Postlethwaite (le Père Brennan) occupant consciencieusement les postes de seconds rôles destinés à mal finir.

Le résultat final n’a rien de déshonorant, John Moore dépoussièrant efficacement un scénario un peu vieilli tout en livrant un film en forme d’hommage à la première version de Richard Donner. Les séquences d’éxecutions sommaires où le Diable s’occupe sérieusement de ses ennemis ont un petit côté machine infernale assez surprenant et réjouissant, même si le tempo sanglant fait très « DestinationFinale ». Mais on peut aussi supposer que le classique de 76 est celui qui influence tout le monde depuis trente ans...
Une photographie plutôt bien pensée ambiance très joliement la première partie anglaise du film et des décors variés baladent nos malheureux héros aux quatre coins de l’Europe. Il ne s’agit pas d’un remake au rabais traité par dessus la jambe, c’est évident.

Le rajeunissement du couple est bien vu, la conspiration mise en place par les adeptes de Satan paraît logique et quelques scènes à suspense sont efficaces (l’attaque dans le cimetière par les chiens de l’Enfer, le suicide de la première nurse). Certains plans sont plutôt beaux, une esthétique assez classe et propre délivrant le sentiment ambigu de ne plus savoir si on est dans un cauchemar ou dans la réalité vécue par les personnages.
Plus décevante, la volonté de livrer une copie quasi intégrale du scénario original rend l’histoire bancale. Si le statut d’ambassadeur américain du personnage interprété par Gregory Peck passait à l’époque, aujourd’hui, ce choix apparaît incohérent. Faut quand même savoir que ce Monsieur va arpenter des églises paumées et des cimetières inconnus avec un journaliste sorti de nulle part (alors que les morts s’accumulent autour de lui) sans qu’un seul membre de sa sécurité n’apparaisse à l’écran ou ne veille sur lui... À une époque où 99% des terroristes de la planète rêvent de « se faire » un responsable des méchants US, on peine à adhérer au propos...

Dommage, dommage, mais il faudra faire abstraction de ce petit bug scénaristique car sur le fond, « 666 La Malédiction » ne mérite ni rires condescendants, ni critiques outrancières. Ceux qui ne connaissent pas l’original peuvent même y aller en toute confiance car il s’agit d’un honnête film fantastique qui ne révolutionne pas le genre mais ne le trahit pas non plus. Les autres peuvent aussi faire le déplacement par simple curiosité ou afin de noter les différences (très minimes) avec l’original car très franchement, ici ou là, on conseille bien souvent de franches daubes pour d’obscures raisons qui nous dépassent.

Non, désolé, une fois de plus la Yozone ne hurlera pas avec les loups !
Sans avoir vu le film fantastique du siècle, on a correctement sursauté à quelques séquences tout en s’intéressant à l’histoire. C’est déjà pas mal.


FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Omen
Réalisation : John Moore
Scénario : David Seltzer
D’après le film : « La Malédiction » de Richard Donner (1976)

Producteurs : Glenn Williamson, John Moore
Producteur exécutif : Jeffrey Stott

Photographie : Jonathan Sela
Décors : Patrick Lumb
Musique : Marco Beltrami
Costumes : George L. Little
Effets spéciaux : Martin Oberlander & Ian Wingrove
Maquillages : Fiona Connon
Casting : Susie Figgis

Production : Twentieth Century Fox (USA)
Distribution : Twentieth Century Fox (France)
Presse : Michèle Abitbol-Lasry & Séverine Lajarrige

SITE INTERNET

http://www.666-lefilm.com (en français)


Stéphane Pons
3 juin 2006



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