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Spire, tome 1 : Ce qui relie
Laurent Genefort
Gallimard, Folio SF, n°629, roman (France, 2017), science-fiction, 366 pages, mars 2019, 7,90€

L’histoire de la compagnie spatiale Spire démarre suite à une approche catastrophique sur Arrhenius. Le pilote Hummel et la passagère Lenoor en réchappent par miracle, leur module n’est plus qu’une épave. Ce drame provient d’un manque d’informations sur les particularités de cette planète des confins que les compagnies régulières évitent, car jugée trop dangereuse et pas assez rentable. Combien existe-t-il de planètes de la sorte, abandonnées à leur sort ?
Lenoor ne peut accepter la seule logique commerciale et réfléchit au projet de monter une compagnie de transport indépendante dédiée à ces laissées pour compte. Avec Cornelis venu les secourir sur Arrhenius et Hummel, elle fonde la Spire qui prend rapidement son essor.



Avec la trilogie « Spire » parue aux éditions Critic, Laurent Genefort invite les lecteurs à suivre une compagnie née de l’idée folle d’une femme qui a réchappé de peu à la mort. « Ce qui relie » décrit l’incident fédérateur et la suite des événements qui ont permis à Spire d’exister. Il va de soit que les grandes compagnies ont vu ce lancement d’un mauvais œil et ont tenté d’y mettre rapidement fin. Heureusement Lenoor, tout à son projet, a su bien s’entourer.

Ce cycle s’inscrit dans l’univers de Laurent Genefort avec des repères intangibles comme les Portes de Vangk, le traitement Kavine... permettant de se retrouver d’emblée en terrain connu. Le début de « Ce qui relie » accroche le lecteur qui se demande où va mener cette histoire de compagnie, surtout avec un capitaine pour le moins amoché, puis les choses s’enchaînent jusqu’à parvenir au milieu qui s’avère un peu mou, car tout est allé très vite, si vite que l’on a la fausse impression d’avoir loupé des passages. L’ivresse du lancement est oubliée, Spire a considérablement grandi, elle comprend maintenant de nombreux vaisseaux avec des nouveaux capitaines qui sont des inconnus, soudain lancés dans le récit.
Heureusement l’heure des choix arrive, ce qui relance l’intérêt du roman, avec deux planètes posant aux représentants de la compagnie des cas de conscience. Que faire ? Courber l’échine ou écouter son cœur ? La compagnie n’obéit pas à la même logique que ses concurrentes bien plus grandes, la déontologie figure dans son vocabulaire. D’ailleurs elles considèrent toujours son existence comme un affront à leur toute puissance et veulent y mettre un terme.

« Ce qui relie » passe par des hauts et des bas, mais l’ensemble se révèle plaisant à suivre. L’idée de départ ne manque pas d’originalité et il est légitime de se demander comment l’auteur va la mener à terme. Tiendra-t-il la distance ?
Le dernier chapitre et l’épilogue illustrent deux axes de développement pour « Ce qui divise » et « Ce qui révèle » : des dissensions possibles au sein de la Spire, le succès entraînant des jalousies internes, et le mystère des Vangks, cette civilisation disparue qui fascine tant Cornelis.

L’univers de Laurent Genefort s’avère toujours stimulant, le retrouver un plaisir sans cesse renouvelé. Le tome 1 de « Spire » ne déroge pas à la règle, ce space opera fait la part belle au sense of wonder.
Un bon moment de lecture qui donnera envie de suivre la Spire, une compagnie humaine.


Titre : Ce qui relie
Série : Spire, tome 1
Auteur : Laurent Genefort
Couverture : Manchu
Éditeur : Gallimard (1ère édition française : Éditions Critic, 2017)
Collection : Folio SF
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 366
Format (en cm) : 10,9 x 17,8
Dépôt légal : mars 2019
ISBN : 9782072752049
Prix : 7,90 €



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François Schnebelen
23 juin 2019


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