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ManiaK is Back
Jean-Pierre Favard
La Clef d’Argent, LoKhaLe, roman (France), fantastique, 118 pages, septembre 2018, 6€

« Maniak and the Predicators » a été l’un des plus grands groupes de rock en France, et brutalement stoppé. Un quart de siècle plus tard, la jeune Sonia se propose comme attachée de presse et convainc le leader, Valentin Deschaux dit « ManiaK » de reformer le groupe sur la scène de Rockalissimo, un festival rock en plein essor et en plein... Jura.
L’annonce dans les médias fait un boom auprès des fans de la première heure, comme Steph. Clara, jeune journaliste pour un magazine musical, doit couvrir le festival avec Mano, un vieux routard dont la haine affichée pour Maniak cache quelque chose...
A Saint-Aubin, à côté de Dole, on s’affaire, on se prépare comme chaque année depuis 2004 à faire du bruit, au grand dam du Claude et de la Marguerite, de vieux paysans du coin sensibles au calme... et accessoirement morts et fantomatiques.



Ai-je encore besoin de vanter les talents de conteur de Jean-Pierre Favard ? A l’image de son idole le Grand Maître de Bangalore, Maine, il excelle à installer des atmosphères et des personnages, entiers mais souvent pleins de fêlures. Pour ce nouveau numéro de sa collection LoKhaLe, il choisit un lieu éphémère, un festival de rock, pour faire converger ses personnages et son intrigue.

On sent l’amoureux du rock et de l’envers du décor, pas souvent reluisant, dans « ManiaK is back ». Un leader déchu, qui a fait une croix sur ses années de gloire ; des sidekicks qui ont tourné la page et refait leur vie, abandonnant leur pseudo glauque pour une carrière bien rangée ; un journaliste aigri, vomissant la soupe étiquetée pop-rock qui passe en boucle à la radio ; un fan confit dans l’âge d’or de ses jeunes années, devenu clodo, loser...
Jean-Pierre Favard fait se heurter la vielle garde à la nouvelle génération, avec deux jeunes femmes indépendantes et motivées, résolues à ne pas se laisser marcher sur les pieds par ces vieux plus ou moins beaux. Sonia se débat avec ManiaK et ses caprices de star, et on découvrira à l’issue de la novella la raison de sa ténacité. Les raisons de Clara sont plus terre-à-terre mais hautement pragmatiques : garder son job et faire ses preuves dans un milieu trop masculin.

Cette histoire reçoit sa dose de sel avec l’apparition (c’est le cas de le dire) de Claude, fantôme fort peu mélomane et adepte des coups de fourche au c..., qui installe une petite psychose dans les prés de Saint-Aubin, avec des bénévoles pris de violentes douleurs au fondement. On notera aussi la présence, sur le chemin des WC mobiles, d’un stand de livres d’un éditeur jurassien (#inception).

L’auteur convoque une playlist d’amateur très éclairé pour sonoriser ce voyage jusqu’au cœur du Jura, à faire vibrer les murs autant que les cages thoraciques. Je vous laisse découvrir le nœud de cette histoire, car rien n’est innocent dans les colères ou les renoncements de ces personnages. Mention spéciale à la structure, calée sur celle d’un morceau de rock, qui achève de donner sa cohérence à ce court roman.


Titre : ManiaK is BacK
Auteur : Jean-Pierre Favard
Dossier : Jean-Pierre Favard
Couverture : Léo Gontier
Éditeur : La Clef d’Argent
Collection : LoKhaLe
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 8
Pages : 126
Format (en cm) : 17,5 x 11 x 1
Dépôt légal : juin 2019
ISBN : 9791090662551
Prix : 6 €



Nicolas Soffray
15 décembre 2019


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