L’énorme vaisseau Argonos conduit par le capitaine Nikos Costa et l’évêque Soldano dérive dans l’espace de point en point à la recherche d’une terre promise. Véritables nomades de l’espace, ses trente mille membres ne possèdent nul autre port d’attache que le navire stellaire, nulle autre destination que le vide spatial et les systèmes spatiaux inconnus qui remplissent l’univers.
Un jour pourtant, cette monotonie est brisée par un signal radio. Le vaisseau se dirige tout droit vers la source de cette émission et une équipe dirigée par Bartoloméo Aguilera (un handicapé redoutablement intelligent se déplaçant grâce à un exosquelette) débarque sur la planète baptisée Antioche dans l’espoir de découvrir d’autres êtres vivants, humains ou aliens. Ils n’y trouvent que des cadavres dans de gigantesques chambres froides et hasard ou coïncidence, ils rencontrent en orbite autour de cette planète un gigantesque vaisseau d’origine alien qu’ils se décident à explorer.
C’est le début d’une aventure humaine qui secouera profondément tous les fondements de la micro-société autarcique présente sur le vaisseau.
Totalement inconnu en France, Richard Paul Russo est depuis longtemps reconnu aux Etats-Unis (récompensé par un Philip K.Dick Award en 2001) et les éditions du Bélial nous offrent là un ouvrage qui ne déparera dans aucune bibliothèque petite ou grande.
On rentre dans ce livre comme on ouvre le journal de bord rédigé à la première personne par Bartoloméo. Adossés à la conscience du lieutenant, confident, ami, stratège du capitaine, nous explorons peu à peu les ramifications d’une petite société repliée par obligation sur elle-même, confinée dans un espace de métal, écrasée par une religiosité de convenance et qui se craquèle rapidement devant les mutations auxquelles oblige le regard vers l’autre... cet inconnu qui ne se révèle pas tout de suite. Bartoloméo, homme hybride à la pensée non formatée, forcé par nature à s’adapter à son exosquelette, est le meilleur guide vers ces lendemains qui ne chantent pas nécessairement.
Alors chef-d’œuvre, grand livre ?
C’est avant tout un livre qui se lit d’un trait, habilement composé malgré une intrigue souvent classique. Tout à la fois livre d’aventure et livre de méditation, il réussit le tour de force de conjuguer bien des penchants humains avec simplicité.
Un livre prenant et intelligent : « La Nef des Fous » est une réussite tout simplement.
Titre : La Nef des Fous
Auteur : Richard Paul Russo
Traduction : Patrick Dusoulier
Couverture : Alain Brion
directeur de collection : Olivier Girard
Editeur : Le Bélial - 6 rue Charles Lefebvre - 77210 St mamet
Site internet éditeur : www.belial.fr
Format (en cm) : 14 x 4 x 21 (broché)
Pages : 420
Dépôt légal : mars 2006
ISBN : 2-84344-072-6
Prix : 22 € (ça les vaut)
29 mai 2006
