S’ils se connaissent de longue date, Régis Loisel (“La quête de l’oiseau du temps”, “Peter Pan”, “Magasin Général”, “Le Grand Mort”) et Olivier Pont (“Kucek”, “Où le regard ne porte pas....”, “DesSeins”, “Bouts d’Ficelles”) signent avec “Un Putain de Salopard” leur première oeuvre commune. Il faut dire qu’Olivier Pont, avait mis la BD de côté pendant quelques années pour se consacrer avec sa compagne de l’époque, Elisabeth Marre, à la réalisation, décrochant même en 2009 une nomination aux oscars pour le court métrage “Manon sur le bitume”.
Une première collaboration qui nous plonge, ou nous replonge, pour les plus anciens, dans le Brésil des années 70, celles de l’insouciance, de la révolution sexuelle, des débuts de la construction de la transamazonienne, mais également dans une époque sans internet, sans GPS ou téléphonie mobile.
Fidèle à son habitude, Régis Loisel prend son temps pour installer et ciseler ses personnages et situations, tandis qu’Olivier Pont fait parler son expérience dans l’audiovisuel par un découpage savant qui alterne les cadrages, plans larges, gros plans, plongées, qui surprennent le lecteur et dynamise le récit.
Récit qui, après la rencontre de Max avec Christelle, Charlotte, puis Corinne, la troisième C, hétéro et nymphomane de la bande, s’ouvre tout d’abord sur une dimension de mystère. En effet, comme l’indique le synopsis de l’intrigue, Max, armé de deux photos, est à la recherche de son passé, de l’identité de son père. Son enquête, il l’a débute dans le village brésilien de son enfance. Mais pour trouver réponse, il va devoir s’en extirper. Et tandis que Christelle et Charlotte prennent la route pour rallier le dispensaire perdu dans la jungle où elles ont été embauchées comme infirmières, Max, de son côté, doit aussi s’enfoncer dans la jungle pour rejoindre un des chantiers de la transamazonienne où il pourrait peut être glaner quelques informations.
Dès lors, le mystère tourne à l’aventure effrénée et confronte les trois jeunes gens à la réalité d’un territoire sauvage, théâtre de trafics en tout genre où règne loi du plus fort.
Et si le fantastique pointe le bout de son nez en conclusion de ce premier épisode, riche en bouleversements et émotions, je me garderai d’en tirer conclusion sinon pour affirmer que ce « Putain de Salopard » s’annonce comme une putain de série à suivre.
D’autant que l’édition, signée Rue de Sèvres est très soignée et qu’en plus du scénario de Régis Loisel et de la mise en scène d’Olivier Pont, François Lapierre, coloriste quasi attitré de Loisel, réalise également des merveilles.
(T1) Isabel
Série : Un putain de salopard
Scénario : Régis Loisel
Dessins : Olivier Pont
Couleurs : François Lapierre
Éditeur : Rue de Sèvres
Format : 24 x 32 cm
Pagination : 88 pages couleurs
Dépôt légal : 24 avril 2019
Numéro IBSN : 9782369816720
Prix public : 18,00 €
A lire sur la Yozone :
Peter Pan : l’intégrale
Le Grimoire des Dieux (T2) Avant la Quête
Le Grand Mort (T4) Sombre
Le Grand Mort (T5) Panique
Lien(s) utile(s) :
Le site officiel de Régis Loisel
Illustrations © Olivier Pont et Les Editions Rue de Sèvres (2019)
