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Noël 2018 à plus de dix euros
Zachary Mason, Victor Fleury, Eric Dussert, Jane Austen, Erlm Akhvlediani
Des idées de cadeaux pour les fêtes

Il y a des amateurs de petits livres qui se glissent et se dissimulent n’importe où, il y a des amateurs de volumes plus lourds, de livres reliés, d’ouvrages qu’on ne trouve pas encore au format de poche. Pour ces amateurs de livres plus visibles, plus « festifs », voici quelques idées de Noël, quelques livres sortis soit dans le courant de l’année 2018, soit en 2017.



Un cadeau pour les amateurs de cyberpunk : « Void Star » de Zachary Mason

Nombreux sont les amateurs de William Gibson à regretter que l’auteur de «  Gravé sur chrome » ait un jour décidé, pour reprendre ses propres termes, de « ne plus faire de William Gibson », et n’ait dès lors écrit que des romans moins fouillés, moins denses, moins prophétiques, et surtout infiniment moins convaincants. « Void Star », en revenant aux sources du cyberpunk grande époque, est assurément un livre que Gibson aurait pu écrire s’il avait continué dans la veine qui a fait son succès. Riche, dense, ambitieux, entremêlant les inventions et les thématiques « Void Star » est un hommage vibrant à « Neuromancien  ».

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La chronique complète de « Void Star »

Un cadeau pour les amateurs de voltapunk : « L’Empire électrique » de Victor Fleury

Nous l’avions chroniqué à sa sortie, mais il est temps de le découvrir ou de le redécouvrir en attendant la publication, en début d’année prochaine, d’un second volume - un roman cette fois-ci - explorant cet univers singulier. Un univers dans lequel l’Histoire a basculé hors du sillon que nous lui connaissons grâce à l’énergie voltaïque, dans lequel certains personnages de fiction – le savant Victor Frankenstein, un certain Don Diego de la Vega, Gavroche, Cosette et d’autres encore – existent réellement et vont vivre aux côtés d’autres personnages, authentiquement réels, des aventures surprenantes. Plusieurs novellas dans ce volume, des références très claires et d’autres beaucoup plus fines, un beau jeu de piste littéraire pour les amateurs du genre.

La chronique de « L’Empire électrique »
Un entretien avec Victor Fleury

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Un cadeau pour les lettrées, et pour les lettrés qui refusent de continuer à être misogynes « Cachées par la forêt » d’Éric Dussert

En un seul volume, cent-trente-huit portraits de femmes de lettres oubliées venant compléter « Une forêt cachée » qui faisait le portrait de cent-cinquante-six auteurs oubliés, en majeure partie masculins. Dans ce second volume, ou on trouvera des autrices de genre comme Marianne Andrau, Théa von Harbou, Ethel Mannin ou Karin Boye, mais aussi une horlogère férue d’aphorismes (Marie von Ebner Eschenbach, 1830-1916), une naufragée de la Méduse (Charlotte Adélaïde Dard, 1798-1862), une empoisonneuse (Marie Lafarge, 1819-1883), une syphilitique (Louise-Hervieu, 1878-1954), une journaliste morphinomane et femme d’affaires tendance gonzo (Nelly Bly, 1864-1922), une amputée mammaire volontaire (Maryse Choisy, 1901-1979), une mystificatrice qui dupa Pierre Loti (Marie Héliard, alias Marc Hélys), une archéologue au nom prédestiné (Marthe Oublié, 1901-1941) et bien d’autres encore, un véritable festival de femmes de lettres à redécouvrir.

La chronique complète de « Cachées par la forêt »

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Un cadeau pour les jeunes filles (mais pas seulement elles) appréciant l’humour et l’ironie : « Emma » de Jane Austen

Ce n’est pas de la science-fiction, ni du fantastique, ni du thriller. Pas même du steampunk. Mais un peu du steampunk en graine, tout de même. Période victorienne, jeune fille découvrant le monde, tonalité so british, ironie perpétuelle, portraits croqués avec un humour tantôt narquois, tantôt acide, tantôt acerbe – sans compter la narratrice elle-même, qui découvre le monde et manifeste une certaine tendance, elle aussi pleine d’humour, à ne pas vraiment comprendre les choses telles qu’elles le sont réellement. À n’en pas douter, Jane Austen fait partie des inspiratrices d’auteurs contemporains, et le lecteurs ne manqueront pas de deviner son influence dans les littératures de genre, par exemple, dans les romans de Gaïl Carriger, abondamment chroniqués sur la Yozone, que ce soit le cycle du Protectorat de l’ombrelle « Sans âme », « Sans forme », « Sans honte », « Sans cœur », « Sans âge », ou celui du Pensionnat de Mademoiselle Géraldine « Etiquettes et espionnage », « Corsets et complots », « Jupons et poisons », « Artefacts et arbalètes ».
Un volume relié, épais, avec couverture toilée, marque-pages tissu et dorures, pour moins de dix-sept euros, un cadeau. Ce qui veut dire que la plupart des éditeurs inondant le marché de vulgaires volumes brochés à plus de vingt euros et passant leurs temps à se plaindre de la crise de l’édition sont tout de même un peu des escrocs. On remerciera les éditions Milady, en nous proposant ce très beau volume pour une somme modique – elles avaient déjà fait de même avec un magnifique « Orgueil et préjugés », au même prix et du même auteur – de refuser la sinistrose ambiante et de créer une belle opportunité pour les fêtes de fin d’année.

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Titre : Emma (Emma, 1815)
Auteur : Jane Austen
Illustrations : Hugh Thompson
Éditeur : Milady
Site Internet : page roman (site éditeur
Pages : 537
Format (en cm) : 14 x 20 x 4,5
Dépôt légal : novembre 2018
ISBN : 9782
Prix :16, 90 €

Un cadeau pour les amateurs de littérature légère, aérienne, poétique : « Un moustique dans la ville » d’Erlom Akhvlediani

« Le point s’est levé et il est parti. Il est descendu au bas de la feuille et il s’est glissé sous la page. J’ai retourné la feuille et j’ai vu le point noir ramper tranquillement sur le papier blanc, dépourvu de tout trait de plume. Finalement j’ai compris que c’était le point final et je me suis calmé. »

Un moustique aux yeux bleus, une ville, un écrivain, mille et une petites choses, mille et une oscillations entre le monde prosaïque et celui du rêve. Léger, dépouillé, presque, jusqu’à la ténuité, pouvant par moments donner l’impression de chercher à se diluer dans le blanc des pages, ou de se rapprocher d’un ouvrage pour enfants, « Un Moustique dans le ville », tantôt naïf et tantôt profond, glisse volontiers du côté du surréalisme et de la prose poétique. Lumineux, proche à la fois du conte et de la fable, « Un moustique dans la ville » offre tout juste cent soixante-dix pages pour dix-sept euros, soit un centime d’euro la page légère, ce qui n’est pas cher payé pour cette jolie trouvaille des éditions du Serpent à plumes. Cerise sur le gâteau, un moustique imprimé dans les marges s’élève en bordure du livre lorsque l’on en feuillette les pages, comme dans les folioscopes anciens.

Titre : Un Moustique dans la ville
Auteur : Erlom Akhvlediani
Traduction du géorgien : Rusudan Turnava et Isabelle Ribadeau Dumas
Éditeur : Le Serpent à plumes
Site Internet : page roman (site éditeur)
Format (en cm) : 14 x 20,5
Dépôt légal : septembre 2017
ISBN : 3900020
Prix : 17 €

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Hilaire Alrune
5 décembre 2018


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