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Ambre du Diable (L’)
Mark Gatiss
Bragelonne, Le Mois du Cuivre Poche, roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), steampunk (?), 296 pages, septembre 2018, 9,90€

Une vingtaine d’années après les événements du « Club Vesuvius », la carrière de peintre de Lucifer Box appartient au passé et à la Royal Society il est jugé trop vieux et dépassé. Son jeune collègue Percy Flage l’a d’ailleurs sauvé lors de sa dernière mission à New-York. Avant de mettre Lucifer Box au rencard, son supérieur lui confie une ultime affaire. Le dandy ne peut accepter d’être mis sur la touche de la sorte et désire prouver qu’il est toujours le meilleur.



J’inclinai mon chapeau à un angle coquin, conscient de mon charme. Vous aurez sans doute remarqué que je me trouve irrésistible - mais après tout, personne ne me résiste ou presque.

Même s’il aborde la quarantaine, Lucifer Box soigne toujours les apparences, il est conscient de ses qualités et constamment à l’affût d’une conquête masculine ou féminine. Il est fier de lui et n’accepte pas la concurrence, surtout si elle s’élève à son niveau et lui fait de l’ombre. Il prend les lecteurs à témoin de ses talents, aussi bien de séducteur que d’espion n’hésitant pas à faire le sale boulot, mais toujours avec classe.

Dans « L’ambre du diable », il est soumis à rudes épreuves, même la Royal Society le lâche. Il se sait innocent, du moins des faits qui lui sont reprochés, et fuit pour échapper à des poursuivants qui veulent définitivement se débarrasser de lui. Est-ce la fin ? Un dernier baroud d’honneur pour Lucifer Box ?
Les événements s’enchaînent à un rythme soutenu, le dandy passe par toutes les émotions : l’horreur, le dégoût, la peur, le reconnaissance, l’amour... rien ne lui est épargné. Même le passé remonte à la surface, avec sa sœur aux côtés de Desmond Olympe, un homme richissime à la tête d’un parti fasciste américain et admirateur de Mussolini dont il adopte bien des attitudes. Olympe suit un obscur but et Lucifer s’invite dans la partie.
« L’ambre du diable » offre de nombreuses rencontres, de situations chaudes au sens large et une suite d’aventures échevelées. Le lecteur ne s’y ennuie jamais, d’autant que Lucifer Box qui raconte l’histoire sait la rendre intéressante, toujours dans les apparences, le désir d’y paraître à son avantage.

L’étiquette Steampunk n’est pas vraiment de mise, si ce n’est au niveau de l’ambiance avec ce dandy refusant le vieillissement et se croyant toujours au tournant du siècle. Pas d’inventions folles animées par la vapeur, mais la volonté de ramener une puissance bien plus forte et dévastatrice à la surface. Comment espérer la dominer ? Et surtout quelle folie de songer à l’invoquer ?

Lucifer Box fait bien sûr penser à James Bond, ses aventures ne doivent rien à l’agent 007. À la fin, il est toujours difficile de se remémorer tout ce qui s’est passé, tant le déroulement est fertile en événements de toutes sortes. Il en reste des images, des moments forts qui rendent les deux personnages attachants.

Mark Gatiss dénonce la folie des grandeurs de certains (Mussolini au premier chef et aussi Hitler) qui veulent plier le monde à leur volonté et ourdissent les plans les plus retors pour parvenir à leurs fins. Séducteur impénitent et homme d’action, Lucifer Box recèle bien des attraits, il refuse la fatalité, notamment celle des années qui passent, et se bat pour ses idéaux.
« L’ambre du Diable » se lit rapidement, rythmé par d’innombrables péripéties et par un humour so british. Il en reste l’impression d’avoir traversé une multitude d’épreuves, d’avoir sauvé le monde et le plaisir du devoir accompli, bref d’avoir passé un très bon moment de lecture en agréable compagnie, même si elle n’est pas toujours recommandable.
Espérons que la dernière aventure inédite de Lucifer Box, « Black Butterfly », soit également traduite.

Impossible aussi de passer à côté de la superbe livrée de cette collection. Chaque livre représente un bel objet à l’apparence soignée. Lucifer Box y a finalement toute sa place !


Titre : L’ambre du Diable (The Devil in Amber, 2006)
Série : Une aventure de Lucifer Box, tome 2
Auteur : Mark Gatiss
Traduction de l’anglais (Grande-Bretagne) : Laurence Boischot
Illustration de couverture : Benjamin Carré
Design de couverture et intérieur : Adèle Silly
Éditeur : Bragelonne (Première publication : Bragelonne, 2016)
Collection : Le Mois du Cuivre Poche
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 296
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : septembre 2018
ISBN : 9791028103804
Prix : 9,90 €


Également sur la Yozone :
- « Le club Vesuvius », la première aventure de Lucifer Box

Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
1er octobre 2018


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