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Richard Fleischer est mort !
8 décembre 1916 - 25 mars 2006
Bad news


Il voulait être acteur, il devint réalisateur !

Richard Fleischer est décédé le 25 mars 2006 au Motion Picture and Television Hospital de Woodland Hills (États-Unis), de mort naturelle, dans sa quatre-vingt-neuvième année.

Né le 8 décembre 1916, il était le fils d’un des piliers de l’animation (Max Fleischer, le prodcuteur de « Popeye » et « Betty Boop »). Il débuta comme monteur à la RKO avant de réaliser plusieurs courts-métrages et d’obtenir la confiance des grands studios américains qui n’hésitèrent pas à lui attribuer de très gros budgets.
Il déçut rarement, bien que sa tendance naturelle l’ait porté vers un enchaînement quasi obsessionnel des productions (d’où certaines choses à oublier).

Sa carrière débute vraiment avec l’adaptation du classique de Jules Verne et grand succès mondial au box-office :

« 20 000 Lieues Sous les Mers » (1954)

qui reste à jamais, une des plus belles produtions Disney. Ce film, que les Parisiens ont pu redécouvrir dans une copie parfaite au Grand Rex lors du Festival du Film Jules Verne Aventures en 2005, est un classique des classiques. Une certaine idée du cinéma d’aventure y transparaît, grand spectacle ne rimant pas obligatoirement avec héros primaires et simplistes.

Le cinéma de Science-Fiction (SF, Fantastique, Fantasy, Aventure) lui doit quelques autres beaux films :

« Les Vikings » (1958)

tourné en grande partie en France et grande réussite avec un casting époustouflant (Kirk Douglas, Tony Curtis, Ernest Borgnine, Janet Leigh, etc.)

« Le Voyage Fantastique » (1966)

d’après une histoire de Otto Klement et Jay Lewis Bixby qui inspira deux novellisations à Isaac Asimov et dont on ne saura jamais si quelques scènes et idées originales ne furent pas pompées sur un roman de SF français de Stefan Wul. Pour ne pas le nommer, « Retour à “O” » (l’éditeur de Stefan Wul ne voyant pas, à l’origine, l’intérêt de réclamer des droits et de poursuivre les studios américains malgré les vifs encouragements prodigués par un avocat spécialisé dans ce type d’affaires -on croit rêver !)

« Conan le Destructeur » (1983)

D’après l’œuvre de Robert E. Howard. Une suite qui, sans jamais atteindre la beauté sauvage du premier Conan (« Conan le Barbare » de John Milius), est quand même une production très décente et respectable. Conan y gagne en humour et en second degré mais la sauvagerie de l’aventure, sa poésie épique, s’enfuient parfois.

« Kalidor, la légende du Talisman » (1985)

Du sous-Conan avec Mister Arnold. Une série B d’inspiration Fantasy pas si ridicule que cela. Faute de Conan, on reprendra bien un peu de Kalidor !

Il tourna également beaucoup, se frottant à tous les genres, parfois avec succès (« L’étrangleur de Boston » en 1968 et « Barabbas » en 1962) réalisant aussi nombre de films que l’histoire du cinéma ne retiendra pas obligatoirement (« Amityville-3D », par exemple).

Pour les fans de SF, il sera toujours celui par qui un film choc des années soixante-dix est arrivé, avec l’adaptation du roman de Harry Harrison :

« Soleil Vert » (1973)

À la lumière des récents problèmes affrontés par nos sociétés (ESB, nourriture transgénique, grippe aviaire, emprise de l’économie libérale sur les règles de santé publique), il se pourrait bien que cette œuvre devienne malheureusement visionnaire.

Bref, une carrière bien remplie, parsemée de quelques pépites à ne pas rater et qui vient de susciter un hommage du gouverneur de l’État de Californie, Arnold Schwarzenegger. L’Américain musclé d’origine autrichienne ayant été un de ses acteurs vedettes (cf. Conan et Kalidor) et saluant justement la disparition d’une « légende d’Hollywood ».

On ne peut que souscrire au propos tout en investissant dans quelques DVD puisque notre époque numérique permet des séances de rattrapage de bon goût !

Allez Richard, tu peux commencer à préparer quelques belles productions célestes, on les verra à notre arrivée !


Stéphane Pons
30 mars 2006



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