Le fou de Dieu veut entraîner toutes les nations dans son armée et ordonne aux Élus de l’accepter comme la voix de Dieu, leur sauveur.
Le message est fort diversement apprécié et, avec la présence assassine de celui qui se fait appeler Justice, il va vite tourner à la tentative d’élimination, abrupte, sous un déluge de plomb, de pentolite, de polypropylène et de nitrates d’ammonium. Blam ! Boom, les onomatopées rougeoyantes de Nick Dragotta déchirent les cases de leur graphisme explosif. La guerre devient totale, un monstre a été engendré, Grand Loup, venu soutenir son oncle, chef de la Nation Indienne, même s’il est compagnon de la Mort en personne, engage le combat contre la Bête en pensant qu’il n’y aura pas de dernière chasse pour lui !
Pendant ce temps, la Mort continue de rechercher ce fils, Babylon, qu’il a eu avec Xiaolian. Une piste, arrachée dans les derniers tourments donnés au Chasseur, l’envoie vers quatre tueurs : Wyatt le borgne, Ursula Lock, Billy Blackgun et Psaume 137. Ils ont la réputation de ne jamais louper un contrat et le dernier reçu leur dit : Tuez le fils de Mort !.
Le quatrième Cavalier de l’Apocalypse devra faire très vite pour sauver cet étrange enfant... qui n’est pas sans ressource face au danger !
Fin de l’An Deux avant l’Apocalypse
Oscillant sans cesse entre western, science-fiction et uchronie, la série de Jonathan Hickman ne manque pas d’atouts. “East of West” est un petit bijou graphique où la mise en scène de Nick Dagotta révèle de sacrés moments d’action forts d’une intensité qui ne se dément jamais. Solide, inspiré, imaginatif, son dessin s’inscrit dans un design général d’album follement réussi, d’une classe imparable, subtilement appuyé par la colorisation de Frank Martin. Il fait sans conteste la réussite de cette série.
L’histoire, elle, semble toujours un peu tourner en rond, autour de ces Élus, de ces Nations qui craignent de s’effondrer dans un conflit qui serait le dernier, celui qui verrait le temps de l’Apocalypse. Alternant son récit sur deux axes narratifs, Jonathan Hickman tergiverse un peu avant de nous envoyer de l’action d’une explosivité réjouissante. Si le tome 6 va enfin vers quelques moments essentiels, on regrettera que depuis de nombreux épisodes les mêmes artifices soient utilisés. Explosifs, certes, mais avançons donc vers l’inéluctable. Même s’il faut reconnaître le talent du scénariste pour organiser ce récit comprenant autant de personnages importants, qu’il dévoile peu à peu, n’en laissant aucun sur le bord du chemin.
Artistiquement, c’est franchement réussi. Ce tome 6, qui signe la fin de l’An Deux avant l’Apocalypse, est sans doute un poil supérieur à son prédécesseur, j’avoue y avoir retrouvé du plaisir de lecture, avec de jolies déflagrations graphiques. Il donnera envie certainement aux fans de la série d’en découvrir un peu plus... et ce plus arrive dès le 27 octobre 2017 pour un tome 7 intitulé “Leçons pour les Soumis”.
(T6) Psaume pour les Déchus
Série : East of West
Épisodes : 25 à 29
Scénario : Jonathan Hickman
Dessin : Nick Dragotta
Couleurs : Frank Martin
Éditeur : Urban Comics
Collection : Urban Indies
Pagination : 144 pages couleurs
Format : 17,4 x 26,4 cm
Dépôt légal : 17 mars 2017
Numéro ISBN : 9782365779326
Prix public : 18 €
À lire sur la Yozone :
East of West (T5) Vos Ennemis sont partout
Illustrations © Nick Dragotta et Éditions Urban Comics (2017)
