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Gandahar n°9 - Paradoxes Temporels
Une publication de l’association Gandahar
Revue, n°9, SF - fantasy - fantastique, nouvelles-article, juin 2017, 126 pages, 8€

Après un mémorable numéro consacré à Robert F Young, « Gandahar », avec ce neuvième opus, nous invite à plonger dans les méandres des paradoxes temporels.



Un dossier consistant signé André Woodcock et Franck Jammes pose les jalons du sujet à travers les livres qui jouent de ce thème, les BD et les comics. Ainsi les paradoxes temporels seraient déclinés selon deux versions : celle dite du grand-père - introduite par « Le Voyageur Imprudent » de Barjavel - et celle de l’écrivain. Cette déclinaison est magnifiquement illustrée par un livre comme « L’Orphelin de Perdide » de Stefan Wul, non cité dans cette étude.

Après ce savoureux hors d’œuvre, place aux nouvelles. Ce numéro de « Gandahar » est particulièrement copieux, puisque ce ne sont pas moins de 14 nouvelles qui nous sont proposées, preuve s’il en est que le Temps est un facteur d’inspiration.
Jean-Pierre Andrevon (qui signe la couverture) et Jean-Pierre Fontana ouvrent le ban avec deux courts textes qui introduisent bien le sujet.
Pierre Gévart avec “Pan pan papy” joue en maître du paradoxe du grand-père et réalise une jolie pirouette finale. C’est toute la valeur ajoutée du paradoxe temporel que de permettre des retournements de situations vertigineux.
C’est ce qu’à bien compris Philippe Pinel qui, avec “C’est les Québécoises les plus dangereuses” nous livre un texte intrigant avec une chute vraiment désarmante.

Mention spéciale pour Elodie Serrano qui, avec “Renifleurs de mort” décrit un monde étrange, où des chiens reniflent aux portes des appartements pour en débusquer d’éventuels cadavres. Mais lorsque les aboiements de Plumeau ne permettent de découvrir que des vivants, il y a comme un problème, car le flair du chien est infaillible. Belle histoire, très bien racontée.

“Souvenirs du futur” de Marc Legrand joue sur un registre intimiste. Le texte est prenant et chargé d’émotion.
“Effet papillon” de Marlène Charine s’inscrit dans une approche assez classique, mais l’histoire est loin d’être ennuyeuse. Le post-apocalyptique et le paradoxe temporel se marient bien.
Bruno Pochesci nous livre une histoire légèrement délirante avec “Les bissextiles”. Cet auteur est un phénomène, récemment apparu dans le monde de la SF et désormais incontournable. Il a quelque chose à dire ou à dénoncer au travers de textes qui sont loin d’être de simples petites histoires divertissantes. L’imagination est au pouvoir : si votre anniversaire tombe le 29 février mais que votre bidule à voyager dans le temps saute lui d’année en année, que se passera-t-il lorsque vous lui demanderez de retourner 4 ans plus tôt ? Avec “Les bissextiles”, vous allez voir ce que c’est qu’un paradoxe temporel !

Traitement classique, mais réussi également pour Alice de Castellanè avec “Anatomie d’une obstination”. Seul petit bémol, qui est l’homme qui est habité par Zoé, la fille du notaire revenue à un moment crucial de son existence, pourquoi est-elle en lui ?
Marguerite Roussarie signe, avec “Dilemne” le meilleur texte – à mon humble avis – de ce numéro de « Gandahar ». L’évocation du Japon pré-industriel – où se déroule l’action – est particulièrement réussie et l’histoire est pour le moins originale. Le traitement du paradoxe temporel en tant que tel ne se démarque pas de ce qui s’est déjà écrit par ailleurs, mais c’est ici le comportement et l’univers dans lequel évolue l’héroïne qui font toute la différence. Excellent.

Thierry Fernandez avec “Interférence” introduit une dose d’humour – le thème du paradoxe temporel s’y prête – et donne sa version de la pomme de Newton.
Retour à un traitement plus classique avec “La machine à voyager dans le temps” de Quentin Lemarié. Un sentiment de déjà vu, mais agréable à lire.
Ange Beuque avec “Aux Horizons Insolubles de la Rémission” joue un peu du même registre que Bruno Pochesci, mais un cran en-dessous. Les « va et vient » temporels finissent par tisser une trame inextricable qu’il n’est pas toujours facile de détricoter. Au fait que devient ce pauvre Jean-Jacques Rousseau abandonné en 1793 ?
Enfin Anthony Boulanger ferme le ban de manière astucieuse et rigolote avec le titre le plus long de la revue : “Participation à l’appel à textes « paradoxes temporels » de l’Association Gandahar”. Ouf !

On soulignera que « Gandahar », comme d’autres revues présentes dans le paysage de la SF Française, offre à de nouveaux talents un support de qualité pour s’affirmer. L’apparition d’auteurs comme Marguerite Roussarie ou Elodie Serrano illustre bien leur rôle fondamental. Nous vivons d’ailleurs une période particulièrement riche puisque je décompte pas moins d’une dizaine de publications sur le marché. La question qui demeure est : existe-t-il un lectorat nécessaire et suffisant pour transformer l’essai ?


Titre : Gandahar
Numéro : 9
Directeur de publication : Jean-Pierre Fontana
Rédactrice en chef : Christine Brignon
Couverture : Jean-Pierre Andrevon
Type : revue
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : l’association Gandahar ; Sa page facebook
Dépôt légal : juin 2017
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 2418-2052
Dimensions (en cm) : 16 x 24
Pages : 126
Prix : 8 €



Didier Reboussin
25 août 2017


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