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Dr. Ashura (T1)
Ryo Koshino
Komikku éditions

Tamotsu Yakushiki est un jeune interne, arrivé récemment dans un service d’urgences. Il ne sait pas encore que cette expérience va totalement le changer ; tout cela grâce à un médecin sortant totalement de l’ordinaire : Shura Anno. La jeune femme est crainte par tous les internes car elle a la réputation de faire ce qu’elle veut, choisissant les patients qu’elle souhaite soigner. Mais surtout, celle que l’on surnomme Dr. Ashura ne respecte aucune règle des urgences. Alors qu’il leur est interdit de prendre en charge des patients trop gravement blessés, Ashura ne répond qu’aux appels les plus critiques. En fait, Anno semble avoir un sixième sens pour savoir quand un appel va l’intéresser, lui amenant sa proie. Elle devient alors un médecin d’une incroyable efficacité, réagissant au quart de tour et capable de localiser l’origine des problèmes de sa cible au toucher. Pour elle, une salle d’opération est un champ de bataille et quiconque entre dans son champ d’action doit se plier à ses règles. Seulement, son attitude lui attire les foudres de ses supérieurs.



Pour ses premières heures avec Anno, Tamotsu doit l’assister sur deux cas formellement interdits aux urgences. Tout d’abord, il y a ce patient ayant perdu conscience après s’être pris la tête à deux mains. Son état n’a alors fait que se détériorer. En quelques minutes d’observation, Anno repère l’origine du mal. Il lui faut baisser la pression intracrânienne en pratiquant elle-même l’opération en l’absence de neurochirurgien. Malheureusement, à peine a-t-elle entamé l’acte que des yakuzas déboulent dans la salle d’opération. Leur chef a reçu une balle dans le ventre et il leur faut l’intervention d’un chirurgien et vite. Seulement, en pénétrant dans la salle, les yakuzas ont investi le champ de bataille d’Anno et ils vont rapidement comprendre que la seule à donner des ordres est Anno et personne d’autre, pas même un jeune fougueux avec un flingue car si Anno manipule avec une précision d’artiste le scalpel, elle peut retourner la lame sur le premier imbécile qui ose la déranger dans une de ses interventions. Toutefois, en soignant le chef de clan, la jeune femme a provoqué une réaction en chaîne qui risque de lui valoir son poste.

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Imaginez un mixte entre les séries “Urgences” et “Dr. House” et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend dans Dr. Ashura. Si nous découvrons Ryo Koshino avec cette série, ce dernier est loin d’être un mangaka débutant, ayant commencé en 1987 comme assistant de Oze Akira. C’est donc un mangaka aguerri qui s’est attaqué au milieu des urgences. Ryo Koshino dénonce à travers sa série un mécanisme pervers des services d’urgences qui refusent de prendre le risque d’admettre des patients ayant une trop grand chance de mourir dans l’établissement. Ce qui peut paraître contradictoire avec la logique de l’urgentisme. Et au milieu de ce système biaisé se trouve la doctoresse Shura Anno, surnommé Ashura car comme la déesse, elle semble pourvu de trois paires de bras quand elle opère. Comme Gregory House, Anno ne s’intéresse pas aux cas banals, non il lui faut des défis, des cas presque désespérés pour la pousser dans ses derniers retranchements. La salle d’opération devient alors son champ bataille ! Un terme guerrier pour décrire un lieu où, au contraire, on cherche à sauver des vies, ce qui peut paraître totalement paradoxal et c’est là toute la force d’Anno : elle est un paradoxe en elle-même, une rebelle cherchant à renverser les règles établies.

Anno est surtout une idéaliste, ayant une haute estime de sa profession de docteur et pour elle, les urgences sont le meilleur endroit où elle peut exercer son talent car elle n’a pas le temps de réfléchir, elle doit prendre immédiatement la bonne décision, au point qu’elle semble presque pourvu d’un super-pouvoir vu sa facilité à trouver les causes des hémorragies et autres blessures internes. Ryo Koshino va d’ailleurs utiliser l’ombre des dieux Ashura pour dessiner son héroïne. Quand celle-ci se laisse enivrer par l’arrivée d’une de ses proie, son design devient presque démoniaque mais fait, en fait, plutôt référence aux guerriers divins Ashura, aux bras multiples et armés jusqu’aux dents. L’image guerrier, ce combat pour sauver une vie est parfaitement mis en scène par le mangaka qui s’attaque également à l’illustration des opérations. Sans tomber dans le gore, Ryo Koshino prend plutôt le parti de dessiner les opérations comme un reportage. On se rapproche ici sur les méthodes visuelles de la série “Dr. House”, pour expliquer les problèmes internes des patients. Et comme son collègue américain, Anno va provoquer lire de ses patrons et avoir sa tête régulièrement sur le billot. A la différence près,que la seule drogue de Anno est sa poussée d’adrénaline quand elle reçoit une de ses proies.

Si House avait un groupe de médecins à la fois pour l’aider et lui servir de crash test dummies, Anno n’en aura qu’un... pour le moment. En tout cas, cette série part sur un très bon pied et ce premier tome a le mérite de se tenir quasiment tout seul, ce qui peut être aussi un défaut pour un lecteur ayant trop de choix et qui pourrait laisser tomber plus facilement une série sans réel suspens en fin tome.


Dr. Ashura (T1)
- Auteur : Ryo Koshino
- Traducteur  : Fabien Nabhan
- Éditeur français : Komikku éditions
- Format : 13 x 18 cm
- Date de parution : 13 avril 2017
- Numéro IBSN : 978-2372871990
- Prix : 8,50 €


© Ryo Koshino 2015
© Komikku éditions- Tous droits réservés



Frédéric Leray
11 août 2017




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