Genre : documentaire (polaire)
Durée : 1h26
Textes lus par Jean-Louis Etienne
De l’arrivée de l’hiver et de la grande nuit au début du printemps, un « opéra sauvage » envoûtant sur la faune arctique.
Bien sûr, le succès de « La Marche de l’Empereur » a fortement décomplexé les nombreux investisseurs œuvrant dans le cinéma. Et puis, entre « Microcosmos », « Le Peuple Migrateur », « Genesis » et « Le Dernier Trappeur », les succès au box-office s’enchaînent, prouvant que le film documentaire naturaliste (et même le docu-fiction) sont un filon à exploiter. C’est donc un peu l’avalanche et le tri s’impose.
Soit, « La Marche de l’Empereur » et ses dialogues “anthropomorphistes” frisant bien souvent le ridicule m’avait passablement énervé, démontrant les limites d’un genre. « La Planète Blanche » ne s’impose pas sur ce créneau et vise clairement un public curieux et cherchant à se cultiver.
Les commentaires lus et co-écrits par Jean-Louis Etienne, s’ils n’ignorent pas les ressorts poétiques de l’exercice, n’en restent pas moins purement informatifs et assez didactiques. De l’info, beaucoup d’info mais aussi de la passion et des sentiments.
Côté image et photographie, on approche le haut du panier. Paysages superbement filmés, images rares ou inédites, le régal pour les yeux est quasi-permanent.
Par contre, la musique (tonitruante) de Bruno Coulais (« Les Choristes », « Le Peuple Migrateur ») est nettement moins convaincante. Plusieurs fois, on espère vainement une mise en sourdine pour juste écouter le bruit du vent, les crissements des pattes d’un ours blanc sur la neige, les “voix” d’animaux (renard, lapin, bœuf musqué, caribou, phoque, etc.) que l’on croise rarement par chez nous.
Diantre ! Faire un peu de place à la nature n’eût pas été scandaleux sur le fond.
Mais il faut croire que cette passion naissante pour le documentaire écologique et scientifique s’accompagne aussi d’une volonté affirmée d’attirer les enfants et les adolescents devant les écrans tout en décomplexant les adultes de leurs comportements irrespectueux envers leur mère nourricière... Et là, rien de mieux que de faire résonner les clairons et trembler les trompettes en additionnant le tout d’une voix féminine sussurant des mélopées -très souvent incompréhensibles.
Certes, on peut aimer ce son où la modernité planante rencontre les grands orchestres, ce n’est pas mon cas (et c’est donc un jugement très personnel que je livre ici).
Pour le reste, « La Planète Blanche » est un film très Jules Vernien. Une vision très construite où la quête scientifique précède un voyage intérieur et initiatique.
Une œuvre puissante, envoûtante parfois, où la nature affirme toute sa force ainsi que son intense fragilité.
Par conséquent, sa vision en est fortement conseillée.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Thierry Ragobert & Thierry Piantanida, Jean Lemire.
Scénario : Thierry Piantanida & Stéphane Millière
Commentaires lus par : Jean-louis Etienne
Producteurs : Jean-Pierre Saire & Josée Roberge (Canada), Stéphane Millière, Jean Labadie, Jean Lemire.
Musique : Bruno Coulais, Elisapie Isaac, Jorane
Photographie : Thierry machado, Martin Leclerc, David Reichert, Jérôme Bouvier, François de Riberolles
Son : Daniel Toussaint, Richard Lavoie, Serge Boivin, Jean-Paul Vialard, Jeffrey Mitchell, Sylvain Cagelais
Montage : Catherine Mabilat, Nadine Verdier, Thierry Ragobert
Production : Gédéon Programmes, Bac Films, France 2 Cinéma, Glacialis Productions, Office National du Film du Canada.
Participation : Canal+, CNC, Téléfilm Canada, Films Séville, Telemunchen Group, New Atlantis, Cinéart
Distribution : Bac Films (France & Étranger)
Presse : François Guerrar (Absolument, Paris).
SITE INTERNET
http://www.laplaneteblanche.com
© photos avec l’aimable autorisation de Bac Films, « La Planète Blanche », Rémy Marion, Gilg & Sabard/Grea (2005).
