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Renaissance : Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte
Interview des scénaristes de Renaissance
16 février 2006


C’est en 2001 et sous l’impulsion d’Aton Soumache (le producteur) qu’Alexandre de la Patelière et Matthieu Delaporte rejoignent Method Films et Onyx Films pour travailler sur le projet « Renaissance ». Les deux hommes se connaissent - Alexandre vient de RF2K où il dirigeait le développement des longs-métrages auprès d’Olivier Garnier et Dominique Farrugia, et Matthieu de l’équipe de Karl Zéro pour lequel il écrivait les fictions du « Vrai journal » - et n’attendaient que l’occasion de travailler ensemble. De leur collaboration naissent de nombreux projets, autant dans la série que dans le long-métrage. Tous deux ont ainsi écrit la plupart des projets de Method et Onyx Films, de « Renaissance » à « Skyland » en passant par « Jet Groove ». En 2005, Alexandre de la Patelière a produit avec Onyx Films le premier long-métrage de Matthieu Delaporte, « La Jungle », dont il est également le co-auteur avec Julien Rappeneau. Le film, sortira au printemps 2006.

Avant toute chose, nous voulions vous féliciter pour « Renaissance » qui marque celle d’un cinéma de SF français d’envergure. C’est un peu le film que nous attendions depuis tellement longtemps qu’on ne l’espérait plus.

A M : Et bien, ça nous fait très plaisir (sourires).

Alexandre de la Patelière : C’est vrai que ce projet a été couvé tout d’abord par un petit groupe puis ensuite par plein de gens et qu’après toutes ces années de travail, on attend avec impatience les retours.

Matthieu Delaporte : Surtout qu’on l’a fait en se disant qu’on aimerait beaucoup voir un film comme ça en tant que spectateurs.

Ce qui nous a également surpris, outre les aspects graphiques fondamentalement originaux, c’est de découvrir un film de SF français avec une vraie histoire, facilement lisible et totalement compréhensible de bout en bout. Comme nous avons remarqué que Patrick Raynal et Jean-Bernard Puy, deux spécialistes du polar, sont également associés au projet, nous voulions savoir qu’elle a été leur implication dans l’écriture du scénario ?

A : Elle a été très en amont. Il y a plusieurs années, durant la première phase d’écriture.

M : Avec « l’envergure » du film aujourd’hui, on a du mal à imaginer ce que c’était au départ. Pour replacer les choses dans un contexte imagé, au début, nous étions quand même cinq mecs en train de fantasmer un long-métrage dans une chambre de bonne. Alors, forcément, au bout d’une année de développement, notre projet avait déjà pris beaucoup d’ampleur et on s’est dit qu’il serait peut-être bon de demander conseil à des spécialistes pour vérifier que nous étions sur la bonne voie. C’est dans cette optique que nous avons fait appel à Patrick Raynal et Jean-Bernard Pouy.

A : On a donc retravaillé notre copie en fonction de leurs réactions et de leurs commentaires pour accoucher d’un premier script qui allait servir de base aux futurs développements. Il faut dire que le scénario final de « Renaissance » est le fruit d’un procédé d’écriture très particulier. Nous avons travaillé conjointement avec Christian Volckman tout au long de la conception du film et continué à mettre les mains dans le scénario encore relativement récemment. On avait la chance de pouvoir re-travailler notre script à partir d’animatiques 3D. De pouvoir juger, d’une certaine manière, de la façon dont nos idées fonctionnaient avant que le film soit terminé. Ce qui est un fantasme assez extraordinaire pour un auteur.

M : C’est un peu le rêve du scénariste. Nous avions à la fois le soutien et la confiance d’Aton Soumache qui nous poussait à nous surpasser et, une grande liberté... comment dirais-je... économique. Avec un tel projet, nous étions libérés des contingences de budget durant l’élaboration de nos scènes. Dans un film « Live », si tu veux une course poursuite dans Paris, ça devient tout de suite compliqué. Mais, là, nous réinventions Paris et nous pouvions laisser libre cours à nos imaginations. C’est déjà génial mais, en plus, étape ultime, on était associé de fait au processus de création avec Christian, Marc, Anton. On pouvait constater de visu, par l’intermédiaire des animatiques du bien fondé de notre démarche et retoucher le script pour gagner en efficacité, éviter les redondances. Il y a toujours des choses que l’on ne mesure pas dans la phase d’écriture et nous voulions vraiment bâtir une histoire avec plusieurs niveaux de lecture, mais qui reste compréhensible, accessible, avec de vraies clés pour que justement notre univers, qui est assez français, assez rude, soit abordable par tous.

C’est vrai que si on est souvent épatés par les animations venues d’Asie qui sur le plan de la SF sont généralement assez impressionnantes, certains films, comme « Ghost in The Shell 2 : Innocence » par exemple, sont un peu hermétiques par leurs aspects philosophiques et perdent parfois le spectateur en route.

A : C’était l’une de nos obsessions. Faire que notre univers, malgré son concept graphique de 3D en noir et blanc, soit et reste crédible. Que l’on puisse croire aux personnages, que le public puisse accepter cet univers comme quelque chose d’existant et puisse suivre le récit comme s’il s’agissait d’un film de cinéma. On a beaucoup travaillé dans ce sens avec Christian. Raconter une histoire que l’on aimerait voir et qui serait en connexion avec le monde d’aujourd’hui.

M : C’est l’idée que l’on a eu des que l’on a vu les premiers tests, les premiers pilotes. On a été tout de suite convaincu de la force graphique de « Renaissance ». On a trouvé ça très évocateur, très puissant. Et en même temps on s’est tout de suite dit qu’il ne fallait pas que l’on tombe dans le piège de rester spectateurs de notre propre univers. De se dire « Oh, regarde comme c’est beau ». De même Christian, à la mise en scène, avait par le principe de la 3D, tous les axes possibles et tous les possibilités de plans qu’il voulait mais il s’est astreint à faire des plans de type cinématographique, avec une mise en scène de type cinématographique, et non pas partir dans tous les sens. Ça a été une obsession, du début jusqu’à la fin. On a immédiatement compris que nous avions une chance inouie, de l’or entre les mains, et qu’il ne fallait surtout pas que ça nous dépasse. Il fallait que l’on prenne le spectateur par la main et qu’on parvienne à l’accompagner du début jusqu’à la fin sans simplement nous contenter d’un feu d’artifice technologique.

A : On voulait que le noir et blanc, la 3D, l’univers soient acceptés très tôt dans le film par le spectateur pour provoquer chez lui une véritable sensation d’immersion qui ne se soit pas seulement contemplative. Il y avait par exemple des choses qui étaient évidentes dès le départ. Déjà une grande poésie, et pour nous la dominante « ésotérique » elle existait déjà graphiquement. Il était inutile d’en rajouter une couche. L’exemple des mangas est intéressant. Je suis un grand amateur du genre mais je dois avouer que je préfère l’écriture du « Voyage de Chihiro » à celle de « Ghost in the Shell », Avec « Chihiro », on est happé par le récit, on rebondit sur le merveilleux et on se retrouve dans une sorte de jouissance des personnages, de l’histoire dans un univers fantasmagorique, certes, mais qui reste cohérent. On n’est pas simplement renvoyé à des questionnements métaphysiques ou à une splendeur graphique pourtant bien présente.
M : On ne nous pose plus trop la question maintenant que nous avons montré le film, mais la crédibilité des personnages, de l’univers, a aussi été une obsession durant la conception de Renaissance. Il fallait que le public accepte de s’imprégner de son atmosphère, de pénétrer ses rues, qu’il ne mette pas en doute l’existence des personnages à l’écran.
A : Beaucoup nous ont dit « Ça, ça ne marchera pas ! »

M : « Ça ne marchera pas, ça sera hyper froid. Vous allez faire un truc d’une heure et demie, vous êtes fous. Les gens au bout de 45 minutes vont avoir les yeux rouges ». On a tout entendu sur la non possibilité et sur la non faisabilité de ce projet et c’est très agréable aujourd’hui de voir à quel point la question ne se pose plus. Une autre réflexion, qui a elle aussi tourné à l’obsession avec tous les films que l’on a vus depuis que l’on s’est mis à travailler sur « Renaissance », c’est que la prouesse technique n’est pas une fin en soi et qu’au bout d’une vingtaine de minutes d’éblouissement, le spectateur normalement constitué commence à se dire que tout ça c’est bien joli, mais qu’il faudrait aussi que ça mène quelque part. Souvent, le public qui sort d’une salle de cinéma, parle d’une scène ou d’une autre, mais pas vraiment du film. Nous, on voulait que « Renaissance » soit un tout. On aime ou on n’aime pas, mais on parle du film. On a essayé de raconter une vraie histoire.

A : Oui, une histoire qui est la rencontre de ce qu’on aime. L’anticipation, le polar, le thriller, ce que nous évoquait le noir et blanc, l’univers du film noir des années 50, le début du parlant, l’expressionnisme allemand, Fritz Lang, Murnau, « Metropolis ». On avait la possibilité extraordinaire avec ce film là de pouvoir fondre plein de choses qui nous ont profondément marquées, impressionnées, traversées depuis que l’on est spectateur.

Vous disiez que vous étiez amateurs de science fiction, d’anticipation. En littérature par exemple, quelles sont les œuvres qui vous ont marqués.

A : Personnellement, j’ai un rapport un peu compliqué avec la science fiction. Je suis plus spectateur de films de science fiction que lecteur. Alors, forcément, avec « Renaissance » on va évoquer « Blade Runner ». Mais, justement c’est ça que j’aime.
M : On va dire que tu es plus « Planète des singes » que « Star Trek » (sourires)

A : Oui, c’est vrai. J’aime qu’on m’embarque dans une histoire, qui certes, peut se dérouler dans un lointain futur, mais qui fait écho à des problématiques, voire une technologie, un low-tech contemporains.
M : Puis, il fallait que notre univers fonctionne, qu’il possède une cohérence globale. On a un point commun c’est que l’on n’est pas des Geeks. La prouesse technique pour elle-même, ce n’est pas notre truc. On préfère les histoires au décorum. On est plus polar à la James Ellroy ou Philip K. Dick, qu’extraterrestres ou voyage spatial. Donc on s’est orientés vers ça. Mais, comme nous le disions précédemment, en termes purement intellectuel et jouissif, surtout pour des scénaristes, ce qui a été génial c’est de pouvoir travailler en parallèle avec Christian sur le plan graphique. C’est-à-dire que quand une nouvelle idée visuelle prenait forme, on pouvait en envisager les conséquences et les intégrer immédiatement au récit. De même, quand nous avions des idées, les graphistes et le réalisateur, pouvaient les tester visuellement. Alors, on a petit à petit élaboré un monde en se projetant 50 ans dans le futur en utilisant le miroir des années passées pour parvenir à envisager à quoi ressemblerait un flingue, un téléphone ou une voiture en 2054. Et au fond, il y a 50 ans, il y avait des voitures, des magasins, le métro, il y avait déjà presque tout et en même temps c’était très différent.

A : On a essayé de tout décaler mais dans le cadre d’une projection qui nous semblait possible, envisageable. Alors, rêvée, fantasmée, avec ce cœur de Paris, ville musée et ses trottoirs de verre mais aussi parce que c’est un mouvement vers lequel on va. Avec plus de gens, riches et bourgeois, bien portants, au centre des villes.

M : Le côté ville musée, on a simplement extrapolé ce qui se produit dans les cœurs historiques des grandes capitales. On enlève les voitures des centre-villes, on rénove, on cultive ce passé en le protégeant et en l’aseptisant, comme une ville sous cloche.

A : Et comme le mouvement des 30 dernières années a été l’expansion des banlieues autour des grandes cités, on s’est dit qu’une des choses possibles dans un monde non souhaitable serait de s’enfoncer, de creuser, et d’aller jusqu’au bout de la dissimulation pour masquer dans les sous-sols ce que l’on n’a plus envie de montrer en surface.

M : La ville de dessus et de dessous
A : Au-delà de la réflexion politique, on avait aussi envie de se faire une poursuite avec deux types sur des trottoirs de verre devant Notre Dame, parce que cela serait intense (sourires).
M : C’est-à-dire qu’il y a eu en permanence ce mélange entre notre désir de spectateur et la cohérence de notre univers. Quand on a envisagé les trottoirs de verre, on s’est tout de suite posé la question des voitures. Un débat de plusieurs heures qui amené à réfléchir sur le véhicule du futur. Des voitures à deux, quatre roues ? Parce qu’au fond, c’est dans les objets quotidiens que les spectateurs vont s’imprégner du futur. Un paquet de cigarettes, un briquet, un canapé, une voiture, un téléphone portable... Ça c’était une autre obsession. On savait que le film mettrait 3 ou 4 ans à se faire et on ne voulait pas non plus que notre modèle de téléphone portable soit totalement dépassé à la sortie du film.

A : Et comme Christian, lui aussi, ne voulait absolument pas que le spectateur soit justement dans un rapport technologique avec le film, on a choisi de gommer tout ce qui est interface, portable, tout ce qui relève de ce type de technologie de communication jusqu’à les rendre invisibles. En même temps, comme on est dans un monde en noir et blanc, il fallait néanmoins trouver des repères physiques pour rendre tangible notre vision du futur. C’est là que nous avons eu l’idée de rajouter dans la ville des modules au dessus des bâtiments haussmanniens et nous avons pris un réel plaisir à inventer ce Paris futuriste. Surtout que l’on a tous vu en tant que spectateur le Los Angeles de « Blade Runner », le Tokyo de « Ghost in the Shell », ces mégalopoles revisitées d’une manière exceptionnelle et on pensait que Paris en valait aussi la peine.

M : Personnellement, je suis convaincu que Paris dans un demi-siècle ne sera pas à l’image de la Défense. Notre Dame a déjà aujourd’hui une grande valeur historique et je suis persuadé que dans 50 ans, elle sera présentée dans un écrin et que l’on ne pourra pas circuler en voiture à moins de 200 mètres pour la préserver de la pollution. Je pense qu’il y aura une obsession de la préservation.

Justement, en plus de l’intrigue et de l’ambiance SF, nous avons trouvé qu’il y avait un énorme effort sur l’architecture de la ville.

M : Christian a beaucoup travaillé cette partie en prenant conseil auprès d’architectes. Ils se sont inspirés des structures Effeiliennes, en conjuguant les structures métalliques avec les bâtiments, les usines...

A : Au tout début du développement, Christian est parti avec son appareil photo sillonner Paris.
M : Nous avions nos plans découpés selon les endroits où habitent les personnages. Selon le quartier, nous devions prendre en compte les effets des différentes immigrations passées mais aussi à venir. Prendre en compte l’arrivée des gens du Caucase et essayer de les inscrire dans une certaine logique. On a donc repris le découpage parisien actuel pour intégrer des flux de population encore inexistants ou en devenir. On avait recréé une géographie parisienne et, forcément, il y a beaucoup de choses que nous avions imaginées qui ne se retrouvent pas dans le film. Ça ne sert à rien de chercher à être exhaustif si c’est au détriment du plaisir du spectateur. L’important c’est de créer un univers plausible, et si dans sa façon de filmer, de mettre en scène, le réalisateur n’en utilise que la moitié, c’est déjà très bien parce qu’au fond, le hors cadre sert aussi l’histoire.
A : Je pense que si on a l’impression que ça fonctionne au niveau de la ville, c’est aussi et surtout parce qu’elle a été longuement pensée d’une manière globale par Christian, les architectes, Alfred, une équipe qui a eu le temps et le luxe de pouvoir penser un monde qui marche.

C’est vrai que cette entreprise est un peu un conte de fées. Vous avez eu carte blanche sur le long terme avec possibilité de fouiller l’intrigue, l’architecture et même les techniciens de Citroën vous ont dessiné les fameux véhicules que vous évoquiez précédemment. C’est un cadre ...

A et M : Oui, ramené aujourd’hui, le cadre du conte de fées est totalement évident (sourires)

Surtout dans le cadre de cinéma français

M : Tout à fait, tout à fait. Ce qui est intéressant, c’est de constater que soit les difficultés te tuent, soit elles te rendent ... meilleur. Pour faire de la philosophie à deux balles dans le contexte de l’industrie du cinéma (sourires). Le fait que le film ait mis du temps à se monter, que ça ait été un combat long et difficile dans lequel nos producteurs n’ont rien voulu lâcher, toutes ces difficultés nous ont donné du temps et nous ont forcés à être encore plus vigilants, plus exigeants envers notre travail car on savait que le jour où on allait sortir du trou pour montrer notre film, on serait attendus et que là, par contre, personne nous ferait de cadeau. Je dis ça, mais ça ne s’applique pas qu’à nous. Dans le monde d’aujourd’hui, personne ne fait de cadeau à personne. Faire un film c’est difficile, et faire un gros film radical c’est encore plus difficile. On le savait, et on a énormément travaillé, remis 100 fois notre ouvrage sur la table pour en discuter, l’améliorer. Et quand nous en sommes passés dans la recherche et développement, on s’est dit « qui peut mieux que les gens de Citroën nous aider dans notre réflexion ».

A : Confronter nos idées au domaine du possible. Mais pour revenir sur le sujet du conte de fées, je crois qu’il y a beaucoup dans « Renaissance » une histoire de foi dans le projet, qui a été considérée comme de la naïveté ou de l’aveuglement par beaucoup de gens pendant un moment. Par contre, il y aune chose, c’est que le groupe des 5, constitué par Aton Soumache, Christian Volckman, Marc Miance, et nous même, à partir du jour où on s’est assis autour d’une table et que l’on a décidé que nous allions faire « Renaissance », c’est-à-dire en 1999, on était absolument certain que le film existerait. Et ça, on n’en a jamais douté. À tel point, que je pense qu’on a contaminé les gens avec ça. On était à un degré de certitude et d’auto-excitation par rapport au projet, au fond, on trouvait tellement génial de faire ce film que ce pari là beaucoup de gens ont fini par le partager avec nous.

M : Même si nous n’avions pas, paradoxalement, totalement conscience de ce à quoi on s’attaquait.

Et alors, après coup seriez-vous prêt vous relancer dans une aventure comme celle-ci.

A et M : Oui, tout à fait. Je pense même qu’on est déjà relancés.

Ah ! C’est déjà en projet.

M : Oui. En même temps, il faut être réaliste. Jamais cela ne pourra être ce que cela a été. Quand on a commencé ce film on avait tous 25 ans. Christian n’avait encore jamais fait de film. Nous, nous n’avions jamais écrit un long-métrage. Aton n’avait jamais produit et Marc n’avait jamais fabriqué. Aussi fou que sera le prochain film, ce ne sera plus le premier pour aucun d’entre nous et c’est dans cette configuration de virginité absolue que « Renaissance » est un conte de fées. C’est vrai que c’est un peu compliqué à expliquer, même entre nous, mais rétrospectivement nous avons eu très vite l’impression d’être dans un conte de fées. De toucher quelque chose d’important, un peu comme si nous avions découvert un filon d’or dans une mine mais que nous ne voulions pas dire aux autres que nous avions trouvé de l’or dans la mine. Tant et si bien, que pendant un, deux ans, on grattait notre filon dans notre coin sans en parler à personne. Même à notre entourage, on ne racontait pas l’histoire du film. On ne voulait surtout pas déflorer le sujet. On avait conscience que ça allait être très dur et on ne voulait pas devenir des caricatures, comme on peut en croiser dans notre milieu, des types qui te racontent que cela fait 10 ans qu’ils bossent sur leur projet pourri.

Entre ne pas en parler au tout début et n’en parler qu’au tout dernier moment ! Il y a 6 mois ou un an, que vous saviez que le projet était sur les rails avec la certitude qu’il aboutisse, vous ne vous êtes pas dits qu’il serait bien d’en dévoiler quelques images ?

A : C’est vrai que nous avons été très économes de ce côté-là.

M : C’est un peu un réflexe de spectateur. On s’est dit que nous étions à la fois sur un truc très novateur mais qui n’est pas non plus de la prouesse technologique, que personne d’entre nous n’était connu, et on ne voulait pas casser la magie, lever le voile sur les mystères de notre film.On ne voulait pas que tout le monde l’ait vu, il y a un an. Les films où tu sais tout à l’avance, ça me déçoit un peu.

YO-DOSSIER RENAISSANCE

- Renaissance... du cinéma SF frnaçais
- La Genèse du projet
- Partis pris techniques et esthétiques
- L’interview exclusive de Christian Volckman, le réalisateur
- L’interview exclusive d’Alexandre de la Patelière et de Mathieu Delaporte, les deux scénaristes
- La Critique du Film

INTERNET

- Le site officiel


Bruno Paul
28 février 2006



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