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Pensionnat de Mademoiselle Géraldine (Le), tome 4 : Artifices et arbalètes
Gail Carriger
Orbit/Le livre de poche, roman traduit de l’anglais (USA), steampunk, 384 pages, 2015, 16,90€/6,90€

De grands changements ont eu lieu, par la force des choses, dans l’existence de Sophronia. Désormais privée de Savon, liée par sa parole à un futur mécène puissant - mais au rôle en adéquation avec ses propres aspirations -, Sophronia endure le lourd bilan de ses choix sur les autres. La perspective d’un dîner à Noël chez lord Akeldama est une bouffée d’air. Fait étrange, c’est sa sœur Pétunia, mariée - à un fortuné M. Hisselpenny (oui !!) qui se charge de l’emmener à Londres avec ses amies et de leur faire faire les boutiques pour cet événement auquel elle est conviée, en guise de couverture. Le repas est fort instructif, l’hôte ayant convié de nombreux joueurs de cette étrange partie, et se conclut de façon explosive.
De retour au pensionnat pour organiser le thé du Nouvel An et l’accueil des garçons de Bunson, les événements s’emballent : des Vinaigriers sont montés à bord. Quelque chose se trame...
Puis le pensionnat, ses ballons perforés, se pose en catastrophe.



Apothéose. Je n’ai pas d’autres mots.
Je me demandais, à la lecture d’« Étiquette et Espionnage », pourquoi... plein de choses. Eh bien tout s’éclaire, dans un finale apocalyptique, dans lequel Sophronia en remontre à ses homologues espions masculins du siècle suivant. Cracheur et disrupteur aux poignets, la meilleure apprentie du pensionnat va, seule ou presque, empêcher que les Vinaigriers mettent à genoux l’Empire Britannique.

Après une première partie presque légère, où se nouent et se dénouent quelques alliances, tant matrimoniales que professionnelles, où certains masques tombent, et non des moindres - prouvant encore une fois qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Sophronia n’y aura vu que du feu, et Gail Carriger nous aura - encore une fois - bien entourloupés. À croire que nous y prendrions goût, tiens... Plus sérieusement, l’autrice réduit à néant toute bribe de manichéisme (bon, si, les Vinaigriers restent des Méchants bien indéfendables. Quoique...), ramenant au bon moment une alliée de poids à Sophronia. Vous avez deviné ?

La seconde partie est plus que jamais digne des grands films d’action/espionnage, et les multiples incarnations de James Bond peuvent aller se rhabiller. Les acrobaties succèdent au moment de grande tension, le goût âcre de certains sacrifices perdure le temps que de précieuses heures de soleil passent, que certaines forces reviennent... Avant un finale grandiose, face-à-face avec le Chutney et son Grand Cornichon (les deux plus haut gradés des Vinaigriers).
Et tout sera expliqué. Raccordé.

Magnifique.

En guise de conclusion générale, « Le Pensionnat de Mademoiselle Géraldine », s’il surprend à raison les lecteurs du « Protectorat de l’Ombrelle » en brouillant leurs repères, finira pour les combler tout autant. L’apprentissage de la séduction et de la manipulation produit autant, sinon plus de situations ubuesques et cocasses que le flirt direct entre Alexia et Conall. Livre après livre, l’histoire gagne en maturité par son lien très étroit avec le devenir du pays, loin des relatives frivolités d’Alexia à l’importance plus minime (même si les remous sont nombreux dans la société surnaturelle), et la tentative d’étiquette « jeunesse » qu’on aurait pu être tenté de lui épingler n’a plus lieu d’être.
Davantage encore que sa série précédente, c’est un vrai plaidoyer (ou pamphlet ?) féministe. Les hommes, principalement jeunes mais leurs pères également, y sont montrés sous un jour d’autant peu flatteurs qu’ils sont d’un rang élevé dans la société. Les seuls à y échapper sont Pillover, le frère de Dimity et génie du mal réprouvé, et Savon le soutier. Et, of course, les surnaturels.
A celles et ceux qui n’auraient pas encore mis les doigts dans ce piège que sont les romans de Gail Carriger, je ne peux que réitérer les plus enthousiastes encouragements à foncer tête baissée.
En attendant que Madame Sylvie Denis finisse de nous traduire « Imprudence »...


Titre : Artifices et arbalètes (Manners and Mutiny, 2015)
Série : Le Pensionnat de Mademoiselle Géraldine (Finishing School), tome 4/4
Auteur : Gail Carriger
Traduction de l’anglais (USA) : Sylvie Denis
Couverture : Carrie Schechter
- Grand format :
Éditeur : Orbit
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 353
Format (en cm) : 21,5 x 14,5 x 2,5
Dépôt légal : juin 2016
ISBN : 9782360511211
Prix : 16,90 €
- Edition de poche :
Éditeur : Le Livre de Poche
Collection : Orbit
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 384
Format (en cm) : 18 x 11 x 2,5
Dépôt légal : mars 2017
ISBN : 9782253083160
Prix : 7,10 €


Le Pensionnat de Mademoiselle Géraldine sur la Yozone
- 1 : Étiquette et Espionnage
- 2 : Corsets et Complots
- 3 : Jupons et Poisons
- 4 : Artifices et Arbalètes

Voir aussi :
Le Protectorat de l’Ombrelle :
- 1. Sans âme
- 2. Sans forme
- 3. Sans honte
- 4. Sans cœur
- 5. Sans âge
Le Protocole de la Crème anglaise
1/2 : Prudence


Nicolas Soffray
31 mars 2017


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