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Noces rêvées ne meurent pas (Des)
Jean-Pierre Cannet
La Renverse, roman (France), errance poétique, 101 pages, 2017, 17€

Un homme, éperdu, fuit. Trouve refuge dans l’église d’un village, auprès du curé et de la communauté. S’intègre, mais reste muet sur son passé, la Rosemonde qu’il a perdu. Dans un cirque, il adopte un fauve africain, parce qu’il a les mêmes yeux qu’Elle. L’élève en secret. Puis doit fuir à nouveau, perd son compagnon. Rencontre un aubergiste et sa fille. Une annonce dans le journal : les cloches des églises sont fêlées, il monte un chœur vocal pour les remplacer. Attire deux autres égarés de la vie. Partent ensemble, avec la grande gamine, sur les chemins. Entre les trois jeunes, l’amour naît, la jalousie aussi. Mais ils sont libres, tous les quatre, et retrouvant sa bête, lui aussi est libéré du spectre qui le hante.



Il y a longtemps que j’ai arrêté la littérature blanche, n’y trouvant que rarement mon compte, contrairement au polar et à l’imaginaire dont il est question d’ordinaire sur la Yozone.
Et pourtant, il y a parfois de petits OVNI pas inintéressants.

« Des Noces rêvées ne meurent pas » est servi par une très belle plume, un vocabulaire riche, soutenu, mais jamais savant. La syntaxe de Jean-Pierre Cannet est ciselée, et sur le fond comme la forme, on a davantage la sensation de poésie, de quelque chose d’éthéré, d’évanescent, d’immatériel, tant le prosaïque de la situation est souvent sublimé par l’écriture.
C’est une histoire sans début, sans explication, une vie qui en croise d’autres, au fil de l’eau. Sans véritable fin, sans réponse. Typiquement ce que je n’aime pas dans la fiction, mais que j’admets davantage dans une parenthèse poétique, une rêverie forcément parcellaire, mais qui au réveil laisse un agréable sentiment.

La forme y est sans doute pour quelque chose. Les éditions de La Renverse ont des parti-pris esthétiques qui attirent l’œil. Couverture bichrome pailletée d’argent, rehaussée d’une typo accrocheuse, et surtout un massicotage en biseau qui fait que le livre penche, modérément, mais indubitablement, comme cherchant à s’échapper de son étagère.

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M’aurait-il fait le même effet, dans la publication originelle, dans la collection jeunesse Page blanche de Gallimard, il y a un quart de siècle ? (Édition dont on ne retrouve aujourd’hui qu’un ebook né de ReLire, rétro-conversion électronique qui a fait couler beaucoup d’encre sur le fond comme la forme.)
Je ne le sais. Mais j’en doute. L’écrin et le joyau forment un tout.


Titre : Des noces rêvées ne meurent jamais
Auteur : Jean-Pierre Cannet
Couverture : Yann Voracek
Éditeur : La Renverse (édition originale : Gallimard, 1993)
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 101
Format (en cm) : 20(19,5) x 13 x 0,6
Dépôt légal : 1er trimestre 2017
ISBN : 9791094726129
Prix : 17 €



Nicolas Soffray
9 mars 2017


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Couverture de l’édition originale (Gallimard, Page Blanche, 1993) indisponible / de l’ebook ReLire



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