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Sky-High Survival (T1 et 2)
Tsuina Miura et Takahiro Oba
Kana

Comment Yuri a-t-elle pu arriver dans ce monde peuplé de psychopathes masqués ? Elle n’est pourtant qu’une lycéenne comme les autres, qui vivait une journée à l’école comme les autres. Et pourtant, sans savoir pourquoi ni comment, elle se retrouve au sommet d’un gratte-ciel, alors qu’une armoire à glace portant un masque en forme de smiley souriant fendait le crane d’un inconnu. Prenant ses jambes à son cou, Yuri découvre qu’il ne lui est possible que de monter sur le toit de l’immeuble, les ascenseurs et les escaliers descendant ayant été murés. A l’extérieur, elle découvre une ville entièrement composée de gratte-ciel et en son milieu, une tour plus grande que les autres. Elle découvre aussi que son téléphone ne parvient à ne contacter que son frère, mais il y a une bonne raison pour cela : il est également coincé dans ce monde peuplé de psychopathe masqués, les autres ne sont que leurs cibles. Yuri s’aperçoit également que le seul moyen de s’enfuir est d’emprunter les ponts suspendus reliant les immeubles entre eux.



Yuri a découvert que le mystérieux masque en forme de smiley est capable de prendre le contrôle du cerveau de tous ceux qui ont le malheur d’observer l’intérieur du masque. Les victimes du smiley semblent alors pourvues d’une force extraordinaire et ils n’ont alors qu’un seul objectif : pousser les non masqués à se suicider en sautant du haut des immeubles. Même les plus courageux ne semblent pas faire le poids longtemps contre les hommes masqués, et les trois jeunes lycéens que Yuri rencontre en haut d’une des tours vont apprendre cette leçon de la pire des façons quand l’un d’entre eux succombe à l’attrait du kit des anges. Au moins, Yuri a pu récupérer le pistolet qu’ils possédaient, ainsi qu’un nombre conséquent de chargeurs pleins. Mais la jeune fille a surtout maintenant un objectif : atteindre le gratte-ciel où a atterri l’hélicoptère qui l’a survolé quelques heures plus tôt. Mais entre elle et l’hélicoptère se dresse devant Yuri un nouveau psychopathe masqué et cette fois, il s’agit d’une femme armée d’une serpe, capable de sauter d’un immeuble à un autre...

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Tsuina Miura n’est pas le premier venu, le mangaka nous a déjà démontré son inventivité avec la série Ajin. Aimant définitivement l’horreur, il laisse quelques temps ses êtres immortels pour se tourner vers un genre plus classique mais qui peut s’avérer très efficace : le survival horror. Plutôt que de plonger ses héros ou son héroïne dans un cauchemar classique avec un psychopathe aux trousses, il envoie la pauvre Yuri dans une ville composée uniquement de gratte-ciel mais dont on ne peut atteindre le sol, les accès y menant étant condamnés. La pauvre Yuri va devoir alors trouver un moyen de s’échapper des immeubles tout en évitant de se faire trucider par une ribambelle de psychopathes masqués. Si on pouvait penser que deux camps existaient dans ce monde, les chasseurs masqués et le reste des participants formant leurs proies, la vérité s’avère plus complexe car n’importe quel participant se couvrant le visage d’un masque smiley devient à son tour un tueur fou. Le scénario se résume rapidement à une course poursuite entre les immeubles, reliés les un les autres par des ponts suspendus des plus archaïques.

Le rythme donné à ces deux premiers tomes permet de tenir en haleine le lecteur, qui n’a pas trop le temps de s’interroger sur les bizarreries de ce monde et surtout sur la finalité de la série. Car hormis le fait que les tueurs masqués cherchent en priorité à pousser leurs cibles au suicide, on ne sait trop si la mort est en fait une libération ou une vraie descente aux Enfers. Au bout de deux tomes, nous n’en savons pas beaucoup plus sur la ville au gratte-ciel qu’en commençant la série, et on n’en sait pas plus sur la logique de sélection des cibles ou des chasseurs. Tsuina Miura pousse le lecteur à s’intéresser en fait à des quêtes annexes, comme la recherche du frère de Yuri, même si le mangaka oriente fortement l’analyse du lecteur. De même, notre esprit est détourné par l’hélicoptère qui apparaît alors comme la dernière chance de notre héroïne. Pourtant la question principale est bien : où est-elle réellement ? Car prendre le contrôle de l’hélicoptère est bien beau mais pour aller où ? Sur le sol ?

La force de la série vient également de l’efficacité du dessin de Takahiro Oba. Le visuel des psychopathes se base fortement sur ce fameux masque smiley. C’est un grand classique des survival horror, où les plus grands serial killers sont souvent caractérisés par leur masque, que ce soit le masque de hockey de Jason dans “Vendredi 13” ou encore celui de Michael Myers dans “Halloween”. Ici, le masque renferme en réalité une technologie permettant de contrôler le cerveau de celui qui le porte. Si dans le 1er tome, les psychopathes sont tous des hommes, le tome 2 donnera la part belle à ces dames, qui seront toutes aussi tarées, avec une nuance près. Les dessins de Takahiro Oba sont précis, rapides, imprimant son rythme à la série. Si les intérieurs épurés des immeubles lui permettent de ne pas trop s’attarder sur les décors, il met l’accent sur les personnages, qui possèdent tous un styles particulier. Mais il faut surtout avouer que ses psychopathes masqués sont très réussis aussi bien par leur design que par leurs attitudes, sans la moindre ambiguïté.

Oui, on dévore “Sky-High Survival”, car si le scénario parait simple en surface, on sent qu’il peut vite prendre des tournures imprévues et originales. A suivre de très près.


Sky-High Survival (T1 et 2)
- Scénario : Tsuina Miura
- Dessin : Takahiro Oba
- Traducteur  : Thibaud Desbief
- Éditeur français : Kana
- Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 8 juillet 2016
- Numéro ISBN : 9782505066903 ; 9782505066910
- Prix : 5,95 € (T1) et 7,45 € (T2)


© Tsuina Miura / Takahiro Oba / Kodansha Ltd.



Frédéric Leray
2 septembre 2016




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