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Hinomaru Sumo (T1 et 2)
Kawada
Glénat

Ushio est un fan inconditionnel de sumo, au point de venir pour son premier jour au lycée en mawashi, la ceinture traditionnelle du sumotori, afin de faire forte impression auprès des membres du club de sumo. Seulement, le lycée Odachi ne possède pas vraiment de club de sumo, ce dernier ne comprenant qu’un seul membre, Oseki, dont les autres présidents de club se moque sans ambages car pour eux, le sumo est un sport démodé. Quand Ushio se présente comme vouloir devenir le prochain Yokosuna, Oseki est assez sceptique. Il faut dire le jeune homme est trop petit pour pouvoir espérer devenir un sumotori professionnel, mais sa détermination fait plaisir à voir. Toutefois, Ushio n’est pas n’importe quel apprenti sumotori. Il fut un trésor national en école primaire et la petite frappe qui a pris possession du dojo de sumo de l’école va l’apprendre à ses dépens. Car Ushio a compensé sa petite taille par une force hors du commun.



Grace à l’adhésion de Yuma au club de sumo, Oseki est parvenu inscrire le club au tournoi inter-lycées. Le club n’a pas beaucoup de chance de se qualifier malgré la très bonne performance de Ushio. Il s’agit d’un tournoi par équipe au meilleur de trois combats. Et les premiers affrontements ne sont pas brillants. Pourtant Ushio espère bien une chose : pouvoir affronter le trésor national, grand champion des tournois inter-collèges : Sada. Ce dernier est un génie du sumo, mais surtout personne ne semble capable de pouvoir le vaincre, sa technique étant parfaite. Mais si le lycée de Sada, Ishigami, est classé parmi les meilleurs du Japon, le lycée Odachi doit se qualifier pour la phase finale pour que cet affrontement est lieu. Et après deux défaites, les éliminatoires semblent mal partis pour Ushio et ses deux amis. C’est alors que le jeune garçon décide de remotiver ses troupes et lancer un défi aux autres écoles : dorénavant, le lycée Odachi ne perdrait plus aucun combat. Et contre toute attente, Ushio emmène ses amis en phase finale. Seulement leur premier adversaire n’est autre que le lycée Ishigami, et le premier combat : Ushio contre Sada.

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S’il y a bien un sport typiquement japonais qui peine à se faire un nom en Europe, c’est bien le sumo. Son image est assez caricaturale : des lutteurs poids super lourds, avec une ceinture comme seule tenue, se repoussant pour sortie d’un cercle. Oui, dis comme cela, ce n’est pas très porteur. Alors éditer un manga dédié au sumo pouvait paraître un défi un peu surréaliste que se lançait les éditions Glénat. Mais Kawada a su trouver l’approche idéale pour que sa série puisse intéresser et passionner un large public. Et pour une première série, c’est plutôt une réussite par son approche. Tout d’abord, le mangaka n’essaie pas d’idéaliser le sumo, bien au contraire, il montre que ce sport est loin d’attirer les nouvelles générations, plus intéressées par les sports d’équipe comme le football ou le base-ball, ou les sports de combat plus porteurs et internationaux comme la boxe et le MMA. Cette vision est parfaitement incarnée par le personnage de Chihiro qui s’est essayé à tous les arts martiaux pour faire du MMA sauf le sumo, estimant qu’il ne s’agit pas de véritables combats.

Pour nous expliquer le sumo, Kawada passe tout de suite en mode shonen se déroulant dans un lycée, avec donc son lot de petites frappes et de loubards. Les personnages de Ushio et ensuite Sada vont nous démontrer que les techniques de sumo peuvent s’avérer particulièrement efficaces pour maîtriser quelqu’un et peuvent même se révéler plutôt violentes, utilisées d’une certaine façon. Ushio est un jeune prodige du sumo qui s’est retrouvé trahi au moment de l’adolescente par son propre corps qui refusa de grandir comme il l’espérerait, le sortant des critères classiques pour devenir sumotori professionnel. Notre jeune héros va prouver qu’à force d’entrainement, il est possible de pallier ses défauts et de pouvoir défier les plus grands, des valeurs clairement portées par le shonen pour prouver que rien n’est impossible avec beaucoup d’efforts et surtout une détermination sans faille.

Mais au-delà de notre jeune héros, des plus sympathiques somme toute, il fallait pouvoir donner aux affrontements de sumo un côté spectaculaire, qu’il n’a pas dans l’esprit collectif. Et Kawada réussit à imprimer toute la force nécessaire dans les combats, qui peuvent paraître parfois à la limite de la lutte pour les novices comme votre serviteur. Entre chaque chapitre, le sumo nous est expliqué, que ce soient les règles ou les noms des différentes prises ou encore la terminologie propre à ce sport, comme le mawashi, la ceinture traditionnelle. Nous aurons même une petite leçon de pliage du mawashi pour qu’il soit parfaitement serré. Les combats respectent les règlent graphiques des combats de shonen : toujours en mouvement, avec des pleines pages pour détailler une prise. Et sans s’en rendre compte, ces deux premiers tomes se dévorent sans difficulté et même avec un certain plaisir. Mais l’originalité du thème sera-t-il maintenu pour que le lecteur souhaite aller au bout de la série ? Les prochains tomes nous le diront.

“Hinomaru Sumo” est une bonne surprise, un des rares mangas dédiés au sumo qui est parvenu jusqu’à notre vieille Europe et qui s’avère de plutôt bonne facture.


Hinomaru Sumo (T1 et 2)
- Auteur : Kawada
- Traduction : Julien Favereau
- Editeur : Glénat
- Format : 115 x 180 mm
- Pagination : 192 pages noir et blanc
- ISBN : 9782344013014 ; 9782344013021
- Parution : 6 avril et 6 juillet 2016
- Prix : 6,90 €


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
12 août 2016




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