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Quinzinzinzili n° 29
collectif
Société des Amis de Régis Messac

Après un long silence de huit mois ponctué de retards et autres difficultés, « Quinzinzinzili » a sorti son 29e numéro cet hiver, rassurant celles et ceux pour qui cette revue est devenue une référence et une source d’informations uniques sur le contexte culturel de l’entre-deux guerres.



Rappelons-le à nos lecteurs : cette revue se consacre essentiellement à l’univers de Régis Messac, c’est à dire aux passions qu’il a éprouvé durant cette période critique et finalement méconnue, aux idées qui ont secoué cette époque, aux différents personnages, éloignés ou non de cet écrivain qui ont composé le monde littéraire, artistique et politique des années 20 et 30. « Quinzinzinzili » n’est d’ailleurs pas une revue partisane, elle aborde au sens large les différents courants qui ont travaillé l’intelligentsia et la France tout simplement, victorieuse mais épuisée par le premier conflit mondial et tiraillée par des forces antagonistes.
On peut dire de Messac qu’il fut un précieux témoin de la culture et des inquiétudes de son temps. Résolument progressiste, il chercha à mettre en lumière les esprits non conventionnels qu’il repéra, autrement promis à l’oubli. Le cas abordé dans cette livraison de Lucien Bourgeois est tout à fait symptomatique de cette préoccupation. Lucien Bourgeois, fils d’ouvrier, ouvrier lui-même, eut une carrière littéraire et donna, entre autre, un recueil de nouvelles, « Faubourgs », sous-titré « douze récits prolétariens » et salué pour la qualité du texte, sa simplicité et donc son efficacité par Régis Messac. Cette œuvre vient de recevoir une heureuse réédition aux Editions Plein Chant. L’ambition que confesse Messac était de permettre l’accès à la culture aux masses ouvrières de son époque, assommées par les cadences de brutes et soumises à des conditions de vie misérables. Il reconnaissait pourtant lui-même que cet accès leur demanderait un effort et qu’à l’issue de quatorze heures de labeur, il serait très difficile de trouver du temps et de l’énergie pour s’y consacrer. Cette difficulté rend plus méritoire encore le travail de Lucien Bourgeois qui sut surmonter cette épreuve pour exprimer sa vision du prolétariat par le biais de la littérature.
Pour illustrer également les conflits qui déchirèrent cette société, « Quinzinzinzili » met en opposition un texte de Jules Lemaître favorable au latin à l’école, et son plus illustre détracteur, Régis Messac qui s’inscrivit dans la continuité de Victor Duruy.
Comme d’habitude donc, un numéro particulièrement riche sur cette période qui vit apparaître et s’épanouir bien des auteurs aujourd’hui redécouverts, et qui démontre peu à peu que la génération d’après-guerre, celle qui a jeté les bases du renouvellement culturel et sociétal qui a accouché du monde dans lequel nous vivons, ne s’est pas exclusivement nourrie de textes et d’idées anglo-saxonnes.


Titre : Quinzinzinzili
Numéro : 29
Rédacteur en chef : Olivier Messac
Directeur de publication : Pierre Lebedel
Couverture : portrait de Lucien Bourgeois par Alice Messac
Type : fanzine
Site Internet : Société des amis de Régis Messac (plus à jour)
Période : Hiver 2016
Dépôt légal : janvier 2016
ISSN : 1960-8969
Format : A4
Pages : 30
Prix : 7 €



Didier Reboussin
14 avril 2016


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