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Choix (Le)
Paul J. McAuley
Le Bélial’, Une Heure-Lumière, n°4, court roman traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), science-fiction, 86 pages, février 2016, 7,90€

Damian et Lucas, deux adolescents, vivent dans une Angleterre submergée suite au dérèglement climatique. Le premier essuie souvent les colères de son père avec qui il vit et travaille dans un élevage de crevettes, alors que le second habite dans une caravane avec sa mère bloquée dans son lit, mais qui se bat toujours pour ses idées écolos.
Rien de bien passionnant jusqu’à ce fameux jour où un Dragon s’échoue près de chez eux. Ni une ni deux, à bord du petit bateau de Lucas, ils se rendent sur les lieux pour voir cet artefact extraterrestre qui a déjà attiré de nombreux curieux.
Suite à l’intervention de l’armée, les événements dérapent et les deux fuient.



Avec « Le choix », quatrième court roman de l’excellente collection Une Heure-lumière, Paul J. McAuley a remporté le Prix Sturgeon 2012. Il s’agit là de l’ouvrage le plus bref des quatre, mais aussi à mon avis du moins convaincant.
L’auteur nous plonge sur une terre transformée de la manière attendue : la pollution a eu raison du climat, la fonte de la calotte polaire a entraîné une montée des eaux dramatique... La nouveauté réside dans l’arrivée d’extraterrestres qui en échange du droit d’exploiter le système solaire externe ont donné à l’humanité la technologie pour nettoyer la planète de toute la saloperie qu’elle y a déversé, ainsi qu’un accès restreint aux trous de ver. Petit à petit, d’autres races ont suivi, négociant d’autres choses. Le Dragon est justement un de ces artefacts aliens.
Des extraterrestres, Paul J. McAuley ne révèle quasi rien. Ils restent un mystère comme pour la majorité des mortels, aussi la possibilité de voir un de leurs objets attire bien des curieux. Des scientifiques tentent d’en percer la carapace, avides d’en savoir plus sur cette technologie inconnue et secrète. Les militaires utilisent les gros moyens. C’est là qu’il est difficile d’adhérer au développement imaginé par McAuley. En effet, vu l’importance de l’artefact, la méthode utilisée semble pour le moins expéditive, surtout qu’ils agissent avec des civils juste à côté. Sans cet artifice, l’histoire ne serait pas aller plus loin, alors c’est compréhensible, mais un peu plus de plausibilité aurait été souhaitable.
Un des deux adolescents en revient transformé et décide de donner vie à son rêve d’aller dans les étoiles, n’écoutant pas son ami. À partir de ce moment, le fil du récit s’accélère. Finie la navigation lente à bord du frêle esquif de Lucas, la palpitante découverte du Dragon, comme si Paul J. McAuley voulait en finir en illustrant de manière plus ou moins directe le danger de la contrebande d’objets étrangers. La dernière partie ne possède pas l’intérêt du début, les promesses d’évasion ne sont pas vraiment tenues avec le retour de la cupidité humaine. Paul J. McAuley nous a fait entrevoir les étoiles, mais est resté à terre, montrant que l’espoir est vain et que l’homme ne changera jamais.

Au final, « Le choix » s’avère un peu décevant. Durant une bonne partie, il laissait présager du meilleur, mais McAuley a manqué l’envol, sombrant au bout d’un moment dans le noir, ce qui ne lui va pas vraiment avec des développements pour le moins discutables. C’est dommage, car il y a de l’idée, il nous offre de belles images comme celle de cet artefact échoué sur une plage et la conclusion ne manque pas d’élégance. Aurélien Police s’en est d’ailleurs inspiré pour la couverture, mais l’ensemble n’est pas du niveau de ses devanciers dans la collection.
Une Heure-lumière a démarré de si belle façon que l’attente est grande, notamment après « Cookie Monster », d’où un avis peut-être dur, mais qui reflète le niveau d’exigence attendu.
Toutefois, je dois avouer que j’ai pris du plaisir à lire « Le choix », mais qu’il ne m’a pas amené aussi loin que je l’aurais souhaité.


Titre : Le choix (The Choice, 2011)
Auteur : Paul J. McAuley
Couverture et conception graphique : Aurélien Police
Traduction de l’anglais (Grande Bretagne) : Gilles Goulet
Éditeur : Le Bélial’
Collection : Une Heure-Lumière
Numérotation dans la collection : 4
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 86
Format (en cm) : 12 x 18
Dépôt légal : février 2016
ISBN : 978-2-84344-142-4
Prix : 8,90 €


Autres titres de la collection
- 1. « Dragon » de Thomas Day
- 2. « Le nexus du Docteur Erdmann » de Nancy Kress
- 3. « Cookie Monster » de Vernor Vinge

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François Schnebelen
27 février 2016


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