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Chicagoland
Fabrice Colin & Sacha Goerg
Delcourt

Carol Shaw est une jeune institutrice pleine de vie, elle profite des années 50 pleinement, flirte et va au cinéma. Un jour elle est retrouvée morte dans son appartement. Le roman graphique s’ouvre sur le procès de son meurtrier. Sa sœur est là, bouleversée et affamée de vengeance, attendant que la chaise électrique fasse son oeuvre. Le flic qui a mené l’enquête est là lui aussi, remontant le temps avec un doute persistant sur cette affaire. Le meurtrier, assis sur la chaise électrique, attend son heure, a-t-il si bien fait de se rendre ? Ses derniers mots seront : « Aux yeux de Dieu je suis innocent, mais dans mon cœur je suis coupable », qu’est ce que ça peut bien vouloir dire ? Les trois regards se croisent sur cette sombre histoire pour lever le voile peu à peu. Ce roman graphique est une adaptation de trois nouvelles du maître du roman policier, RJ Ellory.



Fabrice Colin a plusieurs vies, tantôt pigiste, tantôt rédacteur de jeux de rôle, il est aussi écrivain. Il écrit aussi bien pour les enfants (“Les Enfants de la lune”) et les adultes (“Dreamericana”). Il est quatre fois lauréat du Grand prix de l’Imaginaire. Pour le scénario de “Chicagoland”, Fabrice Colin décide de tester le style du polar pour la première fois. Un tournant dans sa carrière.

Sacha Goerg est un illustrateur d’origine Suisse. Il fonde avec d’autres membres la maison d’édition « L’employé du moi », puis en 2010 participe activement à la série “Les Autres Gens”, notamment avec Bastien Vives. Il est l’auteur, entre autre, de “La Fille de l’eau” et du “Sourire de Rose”.

L’adaptation peut être un exercice ardu mais ici Fabrice Colin s’en sort à merveille. Le scénario est clair et tout à fait adapté à la bande dessinée. Même si on reconnait la plume de RJ Ellory, Fabrice Colin a su mettre sa touche et sa personnalité. Bien que l’histoire se complexifie au fil des pages, l’auteur ne perd jamais le fil de son histoire. Le récit en lui-même n’est pas forcement très passionnant puisqu’il s’agit d’un fait divers sordide : une jeune femme est retrouvée assassinée, le meurtrier se livre de lui-même, fin de l’histoire. Mais c’est sans compter sur le génie de RJ Ellory. Tout n’est pas si simple et tout se complexifie en une fraction de seconde puisque tout le récit se passe pendant l’exécution du meurtrier. Les trois personnages repensent chacun de son côté au déroulé et à l’aboutissement de cette triste journée. Des personnages complexes et des scènes de confrontation électriques donnent à ce roman graphique une belle envergure.

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Sacha Goerg signe ici une oeuvre plein de charme et de poésie. Sa couleur est douce et colle aux ambiances américaines des années 50. Son trait ressemble beaucoup à ce que l’on a pu voir il y a quelques années. Je l’ai trouvé assez impersonnel bien que sensible. Ses personnages ne m’ont pas spécialement touché, peut-être par la simplicité de son trait et de ses cadrages. En effet, ces derniers ne sont pas très inventifs, on a presque toujours droit à une vue à hauteur d’homme, pas beaucoup de compositions frappantes. On a une impression de facilité. Je suis persuadée que Sacha Goerg pourrait aller beaucoup plus loin pour un rendu plus touchant et poignant.

“Chicagoland” reste une bonne adaptation et une lecture sympathique pour quiconque aime les polar.


Chicagoland
- Scénario : Fabrice Colin
- D’après le roman de : RJ Ellory
- Dessin : Sacha Goerg
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Mirages
- Pagination : 128 pages
- Format : 198 x 263 mm
- Date de parution : 9 septembre 2015
- Numéro IBSN : 978-2-7560-6310-2
- Prix : 15,95 €


© Delcourt - Tous droits réservés



Madha
23 avril 2016




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