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Capitaine Albator, Dimension Voyage (T1)
Leiji Matsumoto et Kouiti Shimaboshi
Kana

La Terre, ce n’est plus le havre de paix que l’humanité a connu. Les politiciens corrompus ont fait fuir ceux qui avaient encore un sens de l’honneur, ne laissant la place qu’à une humanité débauchée, se moquant de son environnement, ne pensant plus qu’à son simple plaisir. Pourtant, s’ils ont quitté la surface de la planète, tous n’ont pas arrêté de combattre. Seulement, leur action s’opposant à celle du pouvoir, ils sont partis dans la clandestinité, certains sont même considérés comme des pirates de l’espace. Le plus célèbre d’entre eux se bat sous la bannière de la liberté, un drapeau noir à tête de mort. Son nom : Albator. Mais un nouveau danger menace la terre, des heures sombres commencent à recouvrir d’un voile noir l’humanité. Une étrange sphère noire a atterri mystérieusement au cœur de Tokyo, mais au lieu de s’alarmer, le ministre de la confédération terrienne a totalement ignoré le danger qu’elle représente, préférant jouer au golf...



Une journaliste semble vouloir s’attaquer à cette corruption qui ravage les rangs des politiciens, irritant quelque peu le ministre. Toutefois, ses véritables intentions ne sont pas aussi nobles car elle est l’envoyée de la reine Sylvidra, souveraine des Sylvidres. Cette race extra-terrestre de femmes guerrières doit fuir son monde moribond et la flotte impériale se dirige vers la planète sœur de leur propre planète, un monde où leurs ancêtres ont autrefois habité et laissé de nombreuses traces, la Terre. Cette fausse journaliste a en fait pour mission de repérer les obstacles qui pourraient contre-carrer les plans de Sylvidra, en particulier le pirate Albator. Seulement, la Sylvidre va apprendre qu’on ne cherche pas Albator, c’est lui qui vous trouve et elle le paiera de sa vie, une vie partant en flammes, les Sylvidres ayant la particularité de prendre feu comme du papier au moment de leur mort. Seulement, d’autres cibles sont encore en grand danger, dont le professeur Daiba. Son fils Tadashi tente depuis des mois de convaincre le ministre de l’importance des recherches de son père, en vain. Le Gouvernement terrien reste sourd à ses suppliques.

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Les éditions Kana fêtent leurs 20 ans et pour cette occasion, elles vont sortir des séries à prix réduit. Et la première à passer entre nos mains n’est rien d’autre que le reboot de la cultissime série de Leiji Matsumoto : “Capitaine Albator”. Nous avions déjà eu droit à une première réécriture des aventures du célèbre pirate de l’espace avec le film d’animation Albator : Corsaire de l’Espace de Shinji Aramaki. Je déteste ce terme de corsaire pour Albator car le corsaire pille pour le compte d’un roi alors qu’Albator n’a ni dieu ni maître, il ne combat que pour la justice en suivant son code de l’honneur. Albator est donc bien un pirate et d’ailleurs, le premier chapitre de ce nouveau manga nous présentera l’assaut d’un vaisseau spatial par notre cher pirate. Si le crayon est confié à Kouti Shimaboshi, Leiji Matsumoto reste au scénario. Le mangaka va donc nous revisiter son manga original, qui donna lieu à la première série télé arrivant en France en 1980 (que de souvenirs !).

Qui ne connait pas les aventures du Capitaine Albator, devant lutter seul face à l’invasion des Sylvidres, le gouvernement terrestre étant trop occupé à jouer au golf pour s’y intéresser ? Le scénario de ce manga n’aura donc pas vraiment de surprises pour les anciens comme votre serviteur ou pour ceux s’étant un jour plongés dans les 42 épisodes de la série animée ou encore les 5 volumes du manga original réédité en 2013 aux éditions Kana pour la sortie du film. Toutefois, Leiji Matsumoto a aussi choisi de ne pas ignorer le film et fera quelques digressions sur la série originale. Ainsi Miimé n’est plus l’extra-terrestre se nourrissant de vin et jouant de la harpe, mais la dernière descente du peuple des Nibelungen capable de maîtriser la matière noire, d’ailleurs Kouiti Shimaboshi reprendra le design du film pour ce personnage. Le reste de l’histoire est très fidèle au manga d’origine. Certes, certaines scènes sont inédites ou retravaillées mais difficile de voir une vraie différence au cœur du scénario. Certains apprécieront par romantisme, voyant dans ce manga leur madeleine de Proust. D’autres regretteront que Leiji Matsumoto n’ait pas poussé plus loin la réécriture de sa série, mais ce n’est que le premier tome et il y a tellement de thème exploré par le mangaka dans son récit original qu’il faut lui laisser le bénéfice du doute.

Par contre, Kouiti Shimaboshi a abandonné le style de dessin de son aîné. Certes, il a gardé les traits des personnages semi-réalistes comme le ministre ou encore Yattaran, mais Albator sera totalement retravaillé. Ah, pourquoi avoir gardé les noms japonais de tous les personnages sauf Harlock ? Certes, Albator parle plus au public mais autant être totalement cohérent, s’il vous plait ! J’avoue avoir laissé échapper un grand sourire en voyant le design de l’Arcadia : le vrai design d’origine ! On peut donc s’attendre à voir réapparaître l’énorme lame cachée à l’avant du vaisseau. Oui, je fais partie de ceux qui voient ce tome comme une bonne vieille madeleine, faisant ressortir bien des souvenirs de ma douce enfance, quand j’attendais avec impatience 18h le lundi pour regarder Récré A2.

Allez, je vais finir par paraitre manquant d’objectivité. Mais franchement, laissez sa chance à ce reboot très fidèle à l’original, qui attirera certainement plus de jeunes lecteurs qui seront moins rebutés par le style graphique de Kouiti Shimaboshi que par celui de Leiji Matsumoto.


Capitaine Albator, Dimension Voyage (T1)
- Auteur : Leiji Matsumoto, Kouiti Shimaboshi
- Traducteur  : Frédéric Malet
- Éditeur français : Kana
- Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 176 pages
- Date de parution : 19 février 2016
- Numéro ISBN : 9782505064749
- Prix : 5,95 €


© Edition Kana - Tous droits réservés



Frédéric Leray
1er février 2016




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