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Cesare (T11)
Fuyumi Soryo et Motoaki Hara
Ki-oon

La santé du Pape inquiète de plus en plus et tous les prétendants s’attendent à un prochain conclave. C’est dans cette ambiance plutôt tendue que Giovanni de Médicis part pour Rome en compagnie d’Angelo. Le jeune cardinal est encore bien naïf mais il est vite pris en charge par Rodrigo Borgia. Ce dernier compte sur le jeune Médicis pour asseoir sa place comme prochain Pape. C’est un moment crucial pour le plan de Rodrigo car la santé de Lorenzo de Médicis est tout aussi inquiétante que celle du révérend père et il a besoin du maintien de l’alliance tripartite entre Florence, Naples et Milan pour pouvoir contrecarrer les plans de Della Rovere. De son côté, Cesare peut compter sur les compte-rendus réguliers d’Angelo pour le tenir informé des activités de Giovanni et de ses progrès comme cardinal, mais surtout comme pion des Borgia. Le prochain objectif est sa nomination comme légat du Pape. Cela positionnerait Giovanni comme relais important de Rodrigo s’il est investi du trirègne ou comme son espion en cas d’échec.



A Rome, Angelo découvre le faste des soirées de Rodrigo Borgia mais surtout il fait la connaissance de Lucrecia, la soeur de Cesare. La jeune fille a le tempérament de son aîné, refusant de se plier aux codes des femmes romaines et préférant laisser libre cours à sa façon de penser et surtout garder son indépendance. Mais ces moments d’insouciance seront de très courte durée car une terrible nouvelle leur provient de Florence. Lorenzo de Médicis a finalement succombé à sa longue maladie. Toutefois, les rumeurs et les superstitions vont se mêler aux obsèques du noble florentin. Un coup de foudre tombant sur une église peu de temps avant le décès du seigneur de Florence et il ne faut pas plus pour que certains y voient la colère du Très Haut. Malheureusement, les plans de Rodrigo Borgia comptaient sur le soutien de Lorenzo, espérant que ce dernier survivrait au Pape le temps nécessaire. Mais rien ne semble vouloir se dérouler comme prévu. Et pour comble de malchance, Giovanni, terrassé par le chagrin, veut impérativement retourner à Florence pour l’enterrement de son père. Il est temps que les Borgia reprennent en main le cour des événements.

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Le poids des manigances des prétendants au titre de Pape pèse de plus en plus sur cette Italie de la Renaissance. Ce tome 11 de “Cesare” nous montre dans un premier temps une Rome assez inattendue. D’abord par sa structure architecturale où l’antique se mélange sans transition avec le moderne de l’époque. La force du passé est très présente et le lecteur risque d’être tout aussi étonné que ce cher Angelo en découvrant le paysage peint par Fuyumi Soryo, avec une architecture faisant plus penser à la Rome antique qu’au gothique flamboyant français. La forteresse des Borgia ou encore le castel Sant’Angelo sont symbolique des conflits armés qui obligent l’Eglise à se protéger au cœur de la capitale italienne. Les alliances militaires sont toutes aussi importantes que les jeux de pouvoir au sein de la Curie. Encore une fois, le travail réalisé par Fuyumi Soryo avec Motoaki Hara est époustouflant. Il faut saluer encore une fois l’attention donnée par la mangaka au respect de l’architecture, à la mode vestimentaire de l’époque. Nous aurons d’ailleurs un cours sur les coiffures de la noblesse féminine et leur signifcation. Ce sera l’occasion de retrouver la jeune Lucrecia qui montre déjà son caractère bien trempé et son gout de la séduction, sans pour le moment le côté malsain qu’on lui attribuera par la suite.

L’événement majeur de ce tome est évidemment la mort prématurée de Lorenzo de Médicis, prématurée pour les plans des Borgia bien évidemment. Le maintien de l’alliance tripartite grâce à l’influence du seigneur de Florence était un élément crucial du plan des Borgia. La fragilité de l’alliance est encore une fois le point faible de Rodrigo qui va devoir ajuster son plan pour ne pas offrir à Della Rovere sa chance pour le trirègne. Le fils de Lorenzo, devant lui succéder, n’est pas l’homme de confiance sur lequel pouvait compter les Borgia. Loin d’avoir le sens politique de son père, Piero échouera là où son père avait tant réussi et en subira les terribles conséquences. En fait, l’explication de son futur échec nous est donnée par une très intéressante discussion avec Cesare où Piero nous révèle la grande différence entre lui et son père : Piero n’a aucune confiance dans le peuple de Florence, pire que cela, il le craint et le méprise pour avoir causé la mort de son père. Comment les Borgia vont réagir devant cette forme de trahison ? L’arrivée prochaine du conclave augmente la tention qui sera surtout bien visible chez Della Rovere et qui atteindra son summum dans la scène finale de ce tome, assez surréaliste mais tellement humaine connaissant l’ego surdimensionné des deux prétendants au trirègne.

Comment les Borgia vont-ils réagir devant ces coups du sort ? Le prochain tome devrait nous apporter des réponses majeures.


Cesare (T11)
- Auteur : Fuyumi Soryo
- Supervision : Motoaki Hara
- Traducteur  : Sébastien Ludmann
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 220 pages
- Date de parution : 24 septembre 2015
- Numéro ISBN  : 978-2-35592-864-2
- Prix : 7,90 €


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CESARE © Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd.
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
27 octobre 2015




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