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Kingdom Game (T1)
Haruyuki Sorase
Tonkam

Katori et sa classe sont en sortie scolaire dans le cadre de leur cours d’éducation civique. Ils sont sensés être sensibilisés à la persécution des chrétiens japonais au début de l’ère Meiji, dans leur ville de Katashina. Mais lors de leur visite, le petit groupe se retrouve entraîné dans une sorte de chapelle où une jeune femme les accueille en déclarant qu’à eux sept, il forme le nouveau royaume. Au nom de dieu, elle déclare ouvert la constitution de leur royaume, composé d’un roi, d’aristocrates et de plébéiens. Les règles régissant ce royaume sont des plus simples, chaque jour à compter de minuit, un rôle leur sera attribué : les aristocrate dominent les plébéiens, le roi domine tout le monde. Chaque jour, les rôles changent. Seulement, pendant le temps imparti, un plébéien ne peut refuser un ordre, devenant le serf des autres dominants. Toutefois, si trois plébéiens déclarent la révolution, tout s’écroule.



A minuit le premier jour, un étrange tatouage recouvre le bras de chaque élève du petit groupe, précisant leur rôle. Katori ne compte pas profiter de son rang d’aristocrate, même si pour vérifier sa force de persuasion, il a demandé à son amie Natsumi de lui montrer sa culotte. Les deux jeunes se connaissent depuis leur petite enfance et si Katori ne la voit que comme une bonne copine, Natsumi est tombée amoureuse de son jeune voisin. Evidemment, Katori ne la laisse pas aller au bout de l’ordre, mais cela n’augure pas de bonnes choses. Car tous les autres n’ont pas les scrupules de Katori. Comme Obata qui s’apprête à obliger Nagashima à se dénuder devant lui. Seulement, il n’est pas le roi. C’est Kuwata, son souffre-douleur, qui a hérité du précieux titre, et ce dernier voit dans ce rang la possibilité de se venger une fois pour toute de son tortionnaire et pour avoir poussé à bout la pauvre jeune fille, Kuwata ordonne à Obata de s’étrangler avec sa cravate. Le jeu du royaume est loin d’être un simple amusement et nos sept jeunes amis sont loin de savoir toutes les règles qui ne sont pas expliquées dans le livre des règles...

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Haruyuki Sorase est un jeune mangaka ayant débuté en 2003 en réalisant des mangas pour adultes. C’est en 2010 qu’il change totalement de public en s’attaquant cette fois aux mangas s’intéressant à la vie scolaire. Il obtient son premier succès avec la série “Naisho no Otome Revolver”. Ce manga mélange déjà fantastique et vie scolaire. Mais avec “Kingdom Game”, il passe encore à un autre style, un autre niveau. Terminé l’humour un peu graveleux de “Naisho no Otome Revolver”, Haruyuki Sorase nous propose tout d’abord une petite étude comportementale en mettant 7 élèves dans une situation totalement inédite : celle du régime féodal poussé à l’extrême. La base de la série est un jeu très simple : les élèves devant constituer le royaume sont classés dans un ordre de domination, avec au sommet de la chaîne, le roi ou la reine. Toutefois, le jeu permet de se rebeller contre un roi tyrannique en invoquant la révolution. Le manga est fortement influencé par les régimes occidentaux, et cela est expliqué par un contexte particulier dont le lien avec ce qui arrive avec nos jeunes élèves est encore bien flou : celui du martyr des chrétiens japonais durant l’ère Meiji.

Ce premier tome nous montre évidemment des comportements très différents selon le caractère des personnages. Haruyuki Sorase ne fait pas vraiment dans l’original côté réactions de ses personnages quand ces derniers découvrent leur possibilité de faire ce qu’ils veulent de leurs petits camarades. On retrouve le duo du bourreau et son bouc-émissaire avec bien sûr l’inversion des rôles. Mais le plus effrayant est le pétage de plomb de la jeune Makihara qui sera prête à éliminer tous les autres pour ne garder que Katori pour elle seule. Et pourtant, elle ne sera pas la pire car, comme nous l’explique le mangaka, il existe plusieurs royaumes et le final de ce tome 1 annonce une belle partie de massacre en perspective des tomes suivants. Si le jeu de rôles des personnages est assez prévisible, les règles du jeu des royaumes pimentent l’histoire car nos héros malgré eux ignorent des points importants du jeu et vont les découvrir violemment. C’est bien là tout l’intéret de cette série : le comportement basique est faussé par des lois intransigeantes et surtout un point d’importance peu encore exploité par le mangaka : le royaume le plus influent sera vainqueur.

Côté graphisme, on est sur un plutôt bon shonen. Haruyuki Sorase a abandonné le côté sexy de ses débuts pour se focaliser sur le pur shonen, jouant sur les expressions de ses personnages et le suspens pour donner vie à son univers. Si les traits des personnages ne sont pas exceptionnels, surtout au début, le lecteur se laisse entrainé dans ce jeu mortel de pouvoir.

Ce premier tome de “Kingdome Game” est prometteur car le mangaka ne s’est pas bridé et laisse bien des possibilités pour les prochains tomes.


Kingdom Game (T1)
- Auteur : Haruyuki Sorase
- Traducteur  : Anne-Sophie Thévenon
- Éditeur français : Tonkam
- Collection : Young Manga
- Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 224 pages
- Date de parution : 9 septembre 2015
- Numéro ISBN  : 978-2-7560-7180-0
- Prix : 7,99 €


© HARUYUKI SORASE / KADOKAWA CORPORATION ASCII MEDIA WORKS
© Edition Tonkam - Tous droits réservés



Frédéric Leray
26 septembre 2015




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