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Grands Peintres (Les) - Jan Van Eyck
Dimitri Joannidès & Dominique Hé
Glénat

À la mort de son frère, Hubert, le 14 septembre 1426 à Gand, Jan Van Eyck se pose des questions sur son existence. Cela fait maintenant un an qu’il travaille pour Philippe le Bon, duc de Bourgogne et qu’il perfectionne pour lui la technique de la peinture à l’huile.

Aussi, quand on demande à Jan de terminer le retable commencé par son frère pour l’église Saint-Jean de Gand, une cité rivale, le duc accepte à condition que soit gardé secret le procédé qui lui appartient.



La collection “Les Grands Peintres” proposée par Glénat est assez étrange, chaque tome est consacrée à la vie d’un peintre et est écrit et mise en images par différents scénaristes et dessinateurs. L’étrangeté ne réside pas là mais plutôt dans les libertés parfois prises avec la réalité historique. Soucieux de dépeindre l’atmosphère d’une époque, d’une ville ou d’un moment de la vie du peintre, le scénariste écrit une fiction entourant des événements réels. Ainsi, suivant les opus, vous aurez parfois des récits très proches de la réalité ou complètement imaginés. Ici nous sommes dans le premier cas de figure.

“Jan Van Eyck” est axé autour de l’histoire d’un tableau, l’un des plus fameux du peintre, le Retable de l’Agneau mystique, laissé inachevé par Hubert Van Eyck, le frère de Jan. Le choix de ce tableau n’est pas anodin car il fut convoité par nombre de personnes dont Napoléon et Hitler entre autre. Certaines parties furent dérobées, puis retrouvées contre rançon, le tableau fut déplacé et il figure même dans la liste des restitutions du traité de Versailles, c’est dire son importance. Nous prenons donc l’histoire à la mort d’Hubert quand Jan, au service de Philippe III dit le bon, s’interroge sur sa vie et se prépare pour un voyage diplomatique pour le compte de son suzerain.

Ce récit est plaisant, il esquisse les luttes de pouvoir qui faisaient rage en Europe et qui opposaient les chrétiens parfois de telle sorte qu’ils préféraient faire alliance avec des musulmans qu’entre voisins. La rivalité pour le secret du perfectionnement de la peinture à l’huile est caractéristique de cette opposition, ce n’est d’ailleurs pas sans rappeler la course pour l’espace que se menaient Russes et Américains pendant la guerre froide.

Pour autant, l’histoire est à prendre comme une manière d’appréhender le peintre plus que comme un récit rigoureusement exact. Si on ne doute pas de la véracité des événements principaux tels que la mort d’Hubert et le voyage de Jan pour le royaume de Grenade, les événements secondaires sont probablement inventés. C’est le cas par exemple de l’assassin envoyé par Philippe le Bon pour espionner Jan qui sert de modèle au Jésus du retable. Si l’idée est amusante, l’espion n’ayant jamais été découvert, on a du mal à imaginer comment une telle information aurait pu nous parvenir.

Graphiquement, l’album est plutôt beau. Le trait est précis, les personnages expressifs et reconnaissables et les plans d’ensembles de paysages sont très agréables. On pourrait reprocher le côté un peu statique des planches mais au final, cela correspond bien au récit et aux peintures de Van Eyck.

Le tout est à conseiller donc mais pour découvrir un peintre et son oeuvre par le biais d’une fiction, pour un récit historique on repassera.


Jan Van Eyck
- Série : Les Grands Peintres
- Scénario : Dimitri Joannidès
- Dessins et couleurs : Dominique Hé
- Éditeur : Glénat
- Format : 24 x 32 cm
- Pagination : 56 pages couleur
- Dépôt légal : 3 mars 2015
- Numéro ISBN : 978-2-7493-0747-3
- Prix public : 14,50 €


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Les Grands Peintres - Goya


Illustrations © Dominique Hé et Glénat (2015)



Gianni Zablot
24 septembre 2015




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