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Prédicateur (Le)
Léonie Bischoff et Olivier Bocquet
Casterman

Seule aux commandes de son premier album “Hoodoo Darling” (Casterman, 2013), la Suissesse Léonie Bischoff avait d’emblée séduit par sa maîtrise des rythmes narratifs au service d’une intrigue fantastique, son sens du découpage graphique y faisant alterner séquences réalistes et soudaines bouffées de délire.



Dès 2014, on a retrouvé une dessinatrice plus sage, s’essayant à une première mise en images d’un roman de Camilla Läckberg : celle de la célèbre “Princesse des glaces” (chez Casterman, également), dont Olivier Bocquet avait signé l’adaptation scénaristique. Un album où Léonie Bischoff délaissait le vaudou pour un polar nordique non dénué de fantaisie, où nous faisions la connaissance, tout à la fois, de la rayonnante Erika Falck et de l’enquêteur Patrik Hedström, lequel doit souvent aux intuitions de son amoureuse de s’y retrouver un rien plus vite dans les arcanes de lourds et douloureux secrets familiaux… Une histoire gorgée de vie et de mort. Une réussite saluée, entre autres compliments, par le prix Texte et Image de la Scam Belgique.

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Et voici que Léonie Bischoff, flanquée du même Olivier Bocquet, repique au jeu avec une nouvelle transposition de Läckberg. Soit “Le Prédicateur”, toujours chez Casterman, où le couple Patrik-Erika reprend lui aussi du service. Une Erika toujours aussi curieuse des mystères des êtres, mais qui, dans ce cas de figure, est enceinte jusqu’aux yeux.

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D’où son déplaisir, constatant que son compagnon est requis à temps plein par les besoins de l’enquête relative au meurtre d’une jeune fille non identifiée. Une mort qui pourrait en ramener d’autres, nettement plus anciennes, sous les feux de l’actualité…
Et sans doute est-ce pour précipiter les choses et ramener au plus vite Patrick au bercail, qu’Erika, fût-ce inconsciemment, va cette fois encore lui donner quelques coups de pouce bienvenus pour démêler les fils de l’intrigue. Et mettre au jour les détails et mobiles d’un douloureux secret de famille – un de plus – sur fond d’obscurantisme, de manipulation religieuse et de pulsions fantasmatiques.
Avec cette manière toute personnelle qu’a Léonie Bischoff de varier les ambiances en jouant sur les couleurs, passant ainsi, tout en contraste, d’ambiances sombres, introspectives, à des tranches de bonheur solaire, “Le Prédicateur” constitue un nouveau tour de force, truffé comme il l’est de morceaux d’anthologie graphique.

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Parmi lesquels on épinglera la séquence de détention de deux jeunes filles kidnappées, avec cette dominante gris-bleu insufflant à cinq planches sublimes la valeur de cauchemar éveillé, et cette autre séquence encore, comme touchée par la grâce, où l’imposition des mains d’un enfant,instrumentalisé par le prédicateur, préside au miracle de rendre la vue à une aveugle…

Läckerg-Bischoff-Bocquet : une équipe qui gagne, à être connue autant que suivie dans les méandres des non-dits et turpitudes que recèle certainement encore, tel le monde en réduction, un tout petit village suédois du nom de Fjàllbacka.


Le Prédicateur
- Scénario : Olivier Bocquet
- Dessins et couleurs : Léonie Bischoff
- Éditeur : Casterman
- Collection : Univers d’auteurs
- Format : 19 x 27 cm
- Pagination : 128 pages couleurs
- Dépot légal : avril 2015
- ISBN : 978-2-2030-7833-8
- Prix public : 18 €


A lire sur la Yozone :
Léonie Bischoff expose en compagnie de Camille Benyanina


Illustrations © Léonie Bischoff et Éditions Casterman (2015)



Alain Dartevelle
24 août 2015




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