Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




AOC n°36
Une publication du club Présences d’Esprits
Fanzine, n°36, SF – fantasy - fantastique, nouvelles - BD, printemps 2015, 86 pages, 3,50€

Dans ce second numéro au format réduit mais à la pagination augmentée, Olivier Bourdy revient dans l’éditorial sur la chronique du numéro 35. Du moins, il s’attarde sur mon étonnement à retrouver ces derniers temps des thèmes récurrents dans les revues, fanzines ou autres anthologies, à savoir les peurs enfantines le soir dans la chambre et le vaisseau, dernier espoir de l’humanité, quittant une Terre moribonde. Je regrettais ce manque d’originalité dans les thèmes choisis, tout en reconnaissant le bien fondé des deux nouvelles en question à figurer au sommaire.
À la lecture de ce nouvel opus de « Aventures Oniriques et Compagnie » ai-je éprouvé le même sentiment ?



Vaudoo fish” nous explique pourquoi il est important de se renseigner sur son animal de compagnie, même s’il s’agit d’un poisson. Un peu comme un Mogwaï dans « Gremlins », il ne faut pas faire n’importe quoi avec, sous peine de graves conséquences.
Ce texte s’avère amusant, car Julie Subirana pousse l’absurde toujours plus loin.

Le Prophétiseur est un implant qui permet d’entrevoir les potentialités de son avenir. Arizona qui aime bien bidouiller pour le marché parallèle la technologie dérobée à une grande multinationale découvre vite qu’il valait mieux éviter de toucher à ce prototype.
Dans “Le roi Fredrik”, Patrick Moran s’inspire de la physique quantique, car il raisonne en terme de probabilités. Le futur n’est pas encore écrit, l’improbable est possible, mais a très peu de chances de se réaliser. La course-poursuite à laquelle il nous convie est du meilleur effet. De plus, le culte à Fredrik rajoute une autre dimension à l’ensemble. C’est bien vu et passionnant à suivre.

Mi casa es su casa” de Sylvain Lamur s’avère étrange. Déjà le titre n’évoque pas grand-chose à moins d’être curieux et de comprendre qu’en espagnol, cela signifie Ma maison est votre maison. Le nom de la belle qui tape dans l’œil de Raymond s’avère aussi moins anodin. Quant à Raymond, le personnage principal, il mesure plus de deux mètres et semble tout à fait dans son élément parmi les gens du cirque découvert par le plus grand des hasards.
Dépaysement garanti pour tout le monde : tours inédits, coutumes surprenantes, parler haut en couleurs, boisson aux effets des plus inattendus... On nage dans un certain délire et on se demande légitimement s’il ne s’agirait pas finalement d’un rêve. On ne peut se départir d’un sentiment d’étrangeté et s’interroger sur la part du réel et de l’irréel. Il est clair que cette nouvelle fait réagir, elle interpelle le lecteur de façon astucieuse.

Rico” de Sylas débute avant le débarquement sur une planète pour combattre l’ennemi. En dehors de son compagnon Rico qui ne parle jamais, notre héros humain se sent bien seul, car il n’a plus vu d’autres Terriens depuis belle lurette. En existe-t-il seulement d’autres ? Quand la Terre a dû choisir entre les deux camps s’affrontant dans cette guerre interstellaire, la planète n’a pas pris parti, laissant le soin à chaque individu de le faire. Combien de temps peut-on survivre dans les combats incessants ? Malgré une chance insolente jusqu’à présent, il est fait prisonnier avec Rico. C’est mal barré !
Il y a bien sûr un air de « Starship Troopers » (le titre n’est pas non plus anodin), mais Sylas s’en éloigne avec son personnage principal, un humain non modifié, car il n’a pas supporté la première injection pour être augmenté. La nature de sa relation avec Rico n’est révélée qu’à la fin, ce qui donne un autre éclairage sur l’ensemble. Le pourquoi de cette guerre entre deux camps assez semblables n’est jamais vraiment explicité. L’arrière plan de “Rico” peut s’inscrire dans une histoire plus vaste. Peut-être est-ce l’intention de l’auteur ?
La conclusion est un peu rapide, car plein de choses y sont développées, mais on aime à l’occasion lire de la SF un peu bourrin, retrouver l’ambiance guerrière des grands romans de SF tels « Étoiles, garde-à-vous ! » de Robert Heinlein, « La guerre éternelle » de Joe Haldeman...

Les quatre textes sont d’un bon niveau et nous permettent de passer de bons moments de lecture. Comme souvent, on peut détecter des influences, mais comme le dit Olivier Bourdy, il est quasi impossible qu’un thème n’ait pas déjà été abordé par le passé, donc d’être vraiment original. Ce n’est pas forcément ce que le lecteur demande, il désire de l’idée, du souffle lui permettant d’entrevoir de nouveaux horizons, d’être surpris d’agréable manière... et surtout de prendre du plaisir.
Et là, les quatre auteurs au sommaire s’en sortent très bien.

Signalons aussi une planche de bande dessinée : “La colombe et les « corbeaux” d’Hélène le Dauphin.


Titre : AOC
Numéro : 36
Rédacteur en chef : Olivier Bourdy
Couverture : Alexander Preuss
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits ; le numéro 36
Période : printemps 2015
Périodicité : trimestriel
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 12,9 x 19,7
Pages : 86
Prix : 3,50 €



Pour écrire à l’auteur de cet article :
[email protected]


François Schnebelen
28 mai 2015


JPEG - 40.1 ko



Chargement...
WebAnalytics