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Hellship
Jared Muralt
Paquet

En Automne 1944, la guerre du Pacifique est encore loin d’être finie : les Japonais reculent face aux forces américaines, mais défendent chèrement leurs positions.
Une petite île fraîchement conquise sert de base aérienne à des B25 qui prennent leur envol pour couler les bateaux ennemis. Le capitaine Baxtor commande un équipage et il part pour une nouvelle mission, espérant bien augmenter son tableau de chasse.



Hellship qui signifie « bateau de l’enfer » est le terme qui désignait les navires utilisés par les Japonais pour transporter les prisonniers alliés durant la guerre du Pacifique. Le titre est très loin d’être innocent comme les lecteurs le comprendront en fin d’album.

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La guerre est usante et les tensions grondent. Il suffit de peu pour que la colère éclate, comme en témoigne une simple remarque d’un petit nouveau corrigé dans la foulée par celui qui l’a mal pris, alors qu’elle était pour le moins anodine. Jared Muralt, l’auteur de ce one-shot, installe assez rapidement le décor, il nous sert tous les clichés que l’on est en droit d’attendre pour peu que l’on ait vu, entre autres, la série “Têtes brûlées”. L’avion de ravitaillement avec le courrier, l’île au milieu des eaux donnant une fausse impression de paradis, les infirmières faisant rêver les combattants, les bagarres et autres beuveries pour oublier et meubler l’attente...
Par contre, il préfère mettre en avant des bombardiers plutôt que des chasseurs, l’équipage remplace le pilote solitaire et les proies sont des bateaux de la marine impériale japonaise.

Le capitaine Baxtor, son copilote et ses gars aux mitrailleuses sont loin d’attirer notre sympathie, ce qui n’était pas forcément l’intention de Jared Muralt, voulant d’abord exposer l’horreur de la guerre. Les hommes y révèlent leur mauvais côté, Baxtor ne raisonne pas en vies humaines tuées mais en navires envoyés par le fond.

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Et quand une mission l’envoie en couler d’autres, pas de cas de conscience pour lui, même s’il s’agit de transports de troupes. Les événements vont alors révéler une face plus humaine et nous le faire voir sous un nouvel angle.

Si les avions sont très bien représentés, les personnages ne convainquent pas toujours. Les proportions m’ont à plus d’une occasion fait tiquer : têtes exagérément allongées, corps vus de trois-quart parfois bien trop fins, même si on peut imaginer les privations subies. C’est comme les points noirs fleurissant sur les visages et symbolisant aussi bien le mauvais rasage que les rides ou plis, ce choix est pour le moins discutable, même si on s’y habitue au fil des pages.
Le dernier tiers de “Hellship” s’avère grandiose, le théâtre des opérations est particulièrement bien rendu et spectaculaire. Jared Muralt nous offre de très belles planches au contenu pour le moins terrible et explicite.

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“Hellship” aurait mérité quelques pages supplémentaires pour mieux exploiter le drame final vécu par l’équipage du B25. Il semblerait que choix a été fait de laisser courir notre imagination pour savoir par quelles affres chacun de ses membres va passer. Par contre, la dernière planche laisse un sentiment mitigé, car l’auteur a forcé le trait en ajoutant une conclusion ironique.
Heureusement “Hellship” nous livre d’impressionnants moments avec le combat aéronaval, point d’orgue de cette bande dessinée et qui nous fait aisément oublier certains partis pris sujets à caution.


Hellship
- Scénario, dessin et couleurs : Jared Muralt
- Éditeur : : Paquet
- Collection : Cockpit
- Dépôt légal : 11 février 2015
- Format : 24 x 32,2 cm
- Pagination : 48 pages couleurs
- Numéro ISBN : 978-2-88890-686-5
- Prix public : 13,50 €


© Paquet, Jared Muralt - Tous droits réservés




François Schnebelen
1er mai 2015




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