Retour au monde extérieur, donc, dangereux, infesté de prédateurs, pour la jeune Amy qui y survit tant bien que mal. Mais un message provenant du complexe lui apporte de mauvaises nouvelles : Baby – le seul être humain à avoir été mordu par un des floraes sans tomber malade – y serait à présent entre les mains d’un expérimentateur par vraiment limité par l’éthique. Seule solution pour Amy : gagner un autre complexe de survivants, y trouver un autre expérimentateur, pour qu’il aille s’en emparer.
Ce second volume, présenté tout comme le premier sous une couverture à vernis sélectif particulièrement réussie, est divisé en trois parties distinctes. Dans la première, “Fort Black”, Amy découvre un nouveau lieu qui est en même temps refuge et prison. Certes, elle y est à l’abri des floraes, mais ses habitants sont passablement rudes : le bâtiment est un ancien établissement pénitentiaire, et ses habitants n’ont dû leur survie initiale qu’au fait d’être incarcérés. Y vivent également quelques individus sans casier judiciaire, comme une avocate qui se trouvait sur place au bon moment. Une ambiance un peu à la « Mad Max », mais elle parvient tout de même à y découvrir son scientifique au début de la seconde partie, intitulée “Nouveau chagrin”. Mais n’obtenant pas la collaboration escomptée, elle doit s’enfuir de Fort Black et retourner dans le dangereux monde extérieur.
Sur le fond de l’histoire, tout comme pour le premier tome, il ne faudra pas être trop exigeant. Le fait que pour sauver Baby des griffes d’un savant fou Amy soit obligée de s’introduire dans un autre complexe dans le but de faire en sorte qu’un autre scientifique, à l’évidence guère moins inhumain que le premier, fasse tout pour s’en emparer apparaît comme un procédé pour le moins curieux, et le fait que ce savant n’y soit connu par personne ne tient guère debout. De même, la mise en application d’un classique de la théorie du complot (que l’on injecte le remède anti-florae subrepticement alors que quasiment tous seraient volontaires) ne répond à aucune nécessité, sinon le désir de mettre en scène des personnages particulièrement infréquentables.
Mais, par la suite, et surtout à l’approche de la troisième partie, “The end”, ces incohérences s’effacent au profit d’une action tendue. Entre une ébauche de fuite suivie de l’invasion de Fort Black par des Floraes, entre le retour dissimulé à New Hope et les péripéties qui s’ensuivent, avec révélations finales et savant encore plus apprenti-sorcier que les précédents, le diptyque « In the After » / « In the End » apparaît comme une version de « Resident Evil » destinées aux plus jeunes. Une version rythmée, très facile à lire, avec un personnage principal attachant. Mais aussi un roman où l’action n’occulte pas la réflexion sur de grands problèmes de société, comme le choix douloureux du bien du plus grand nombre au détriment de quelques-uns, la priorisation des essais et recherches médicales sur un thème plutôt qu’un autre, les promesses et les dangers de toute utopie. Bilan positif, donc, pour ce second volume et pour le diptyque, qui propose aux jeunes lecteurs une aventure à la fois distrayante et propre à faire réfléchir.
Titre : In The End (In The End, 2014)
Auteur : Demitria Lunetta
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Maud Ortalda
Couverture : Sammy Yuen
Éditeur : Lumen
Pages : 405
Format (en cm) : 14 x 22,5
Dépôt légal : mars 2015
ISBN : 9782371020399
Prix : 15 €
Le tome 1 : « In the After
Les éditions Lumen sur la Yozone :
« Witch song »
« Dualed, tome I »
« Wildershins, tome I »
« Wizards, tome I »