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Dear White People
Film américain de Justin Simien (2014)
Le 25 mars 2015

*****



Genre : Comédie Corrosive
Durée  : 1h48

Avec Tyler James Williams (Lionel Higgins), Tessa Thompson (Samantha White), Kyle Gallner (Kurt Fletcher), Teyonah Parrish ( Colendrea « Coco » Conners, Brandon Bell (Troy Fairbanks), Malcolm Barrett (Helmut West), Dennis Haysbert (Doyen Fairbanks)…

La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur comment être noir dans un monde de blancs

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Dear White People est composé comme une tragi-comédie : un prologue, 5 actes, un épilogue avec 5 protagonistes principaux. Lionel, Sam, Coco, Troy et Kurt ne sont pas des stéréotypes mais des représentants de ce que le monde étudiant crée sur ces campus colossaux. Comment exister dans un monde hostile ? Chacun y trouve sa réponse, laquelle est la bonne, la plus judicieuse ? A vous de juger. Le film n’est pas moralisateur, un peu dénonciateur, il permet de rendre visible l’invisible : ce racisme accidentel comme l’évoque le réalisateur.

Cinq portraits, cinq personnages bien ficelés :

Samantha White, interprétée par la magnifique Tessa Thompson vu dans Selma, en tant que métisse, est particulièrement angoissée par la perspective de devoir choisir un camp. Ses petites phrases incisives comme “ Chanter du Lil Wayne ne fait plus de vous un Noir honoraire “ lui permettent de soulever de véritables questions sur la supposée harmonie raciale du campus. Pour le réalisateur, elle s’accroche énormément à son identité noire, c’est sa technique de survie.

Lionel Higgins, (qui n’est pas un inconnu pour les fans de Tout le Monde déteste Chris (eh oui, Chris a grandi !!)), le “ candide “, est invité à rejoindre l’équipe du journal de l’école pour écrire sur la culture noire du campus. Tout aussi noir qu’il est gay, il ne s’est pas encore forgé une véritable identité selon Simien, car il ne rentre dans aucune norme. Il décide de rester à part, donc seul. Une grande part du récit de Dear White People dépend du camp que choisira Lionel finalement.

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Colandrea Conners, communément appelée Coco, est prête à tout pour mieux s’intégrer dans les groupes de blancs, qu’il s’agisse du port de lentilles bleues et de son tissage ultra-lisse, ou quand elle répond poliment à leurs questions personnelles mal-placées. Elle joue au jeu de l’assimilation sans aucune gène. Pour survivre dans cette faculté, elle va devoir être un certain type de femmes noires, elle n’a aucune difficultés à rentrer dans un moule pour avoir ce qu’elle veut.

Troy Fairbanks est un leader élégant et accompli. Il a tout pour lui, même un père doyen de l’université. Après avoir été détrôné de son poste de Chef de la résidence Armstrong/Parker par son ex-petite amie Sam, Troy tente de se forger son propre destin tout en faisant face aux exigences et attentes de son père. Troy vit dans l’ombre de la vision que son père a de lui. La génération précédente a du se battre et lutter pour arriver où ils sont et mettent encore davantage de pression sur leur enfants. Troy se doit d’être irréprochable s’il veut emprunter le chemin que son père a tracé pour lui.

Kurt Fletcher, le rédacteur en chef du journal humoristique de l’université qui a sponsorisé la fameuse soirée d’Halloween, est aussi le fils du directeur de l’université. Il représente la pensée de nombreux jeunes blancs. Son point de vue n’est pas nécessairement mauvais. Kurt est un adversaire redoutable, doté d’un certain charme. On peut ne pas être d’accord avec ce qu’il a à dire, mais on ne peut s’empêcher d’en rire.

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Dear White People est un film militant sur plusieurs aspects : sociétal mais aussi culturel. Justin Simien a voulu être dans la lignée des films d’auteur partant du point de vue d’un afro-américain comme Hollywood Shuffle de Robert Townsend et Do the Right Thing de Spike Lee et rendre hommage aux réalisateurs comme Kubrick, Bergman ou Fritz Lang. Il n’hésite pas à égratigner des symboles comme la Naissance d’une nation, considérée encore comme un film de référence en livrant sa vision par le biais du travail de Sam et sa « Renaissance d’une nation ».
Bourré de référence cinématographique, je me suis rendue compte à quel point je suis une enfant des années 80 en étant la seule à rire à l’évocation du royaume de Zamunda.

Dear White People est mon coup de cœur de l’année, intelligent, mordant, drôle et corrosif. Justin Simien met les américains face à leur contradiction. Si vous n’êtes pas convaincus par ma critique, la musique jazzy et classique, les choix esthétiques du look des personnages – une mosaïque des modes et styles vestimentaires de ces 30 dernières années, l’envie de débattre et d’en parler vous convaincront peut être.

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FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Justin Simien
Scénariste : Justin Simien
Casting : Kim Coleman
Compositeur  : Kathryn Bostic
Monteur : Phillip J. Bartell
Chef Décorateur : Burton Jones
Chef Opérateur : Topher Osborn
Producteur : Code Red
Coproducteur :Homegrown Pictures
Distributeur : Happiness Distribution
Attaché de Presse :Guerrar and Co

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Images © HapinessDitribution



Ingrid Etienne
24 mars 2015



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