Ken a fini par perdre la raison. Il a écouté le fantôme de Lize et a dévoré le kagune de Yamori, le laissant plus mort que vif. Et maintenant, il n’a plus qu’une seule obsession : sauver les siens et cette fois, peu importe la méthode tant que le résultat est là. De son côté, Toka est en mauvaise posture. elle pensait pouvoir vaincre son frère Ayato mais encore une fois, elle doit admettre la supériorité de son petit frère, qui parvient à lui arracher une de ses ailes. Finalement, Toka est comme son père, une goule qui a choisi de vivre parmi les humains au risque d’être trahie tout comme son père a été trahi par ces humains qu’il tentait d’imiter. Pour Ayato, les humains ne sont que de la nourriture et si Toka refuse de passer de son côté, alors elle devra en payer le prix. C’est alors que Ken apparaît tel un chevalier blanc et sauve la belle princesse goule. De quoi énerver un peu plus Ayato. Mais Ken a changé et c’est à son tour de jouer avec le jeune goule. Il va lui expliquer tranquillement quelles sont, en réalité, ses points faibles avant de le tuer.
Ces deux tomes vont marquer un changement radical chez nos héros de “Tokyo Ghoul”. Le tome 7 nous met directement dans l’ambiance, celle de la torture gratuite à la “Hostel”. Cette fois, Sui Ishida atteint des summums dans le sadisme, mais le mangaka ne fait rien pour rien. Son but est évidemment de changer son héros. Ken était devenu trop mou, trop tendre pour continuer à survivre dans le monde des goules et le mangaka sentait bien qu’il allait dans le mur à vouloir le préserver. Ken avait échappé de peu au gourmet, il ne pourra s’en sortir face à Yamari. Et naturellement, la raison de Ken va basculer, et pour nous montrer le cheminement de son héros vers une folie quelque part salutaire, Sui Ishida va lui donner le visage de Lize, sa mère goule et lui apprendre une chose : s’il déteste tant manger de l’humain, alors pourquoi pas manger de la goule ? La logique qui va devenir son credo est assez surréaliste : Ken refuse toujours de tuer mais laisser sa victime à moitié morte devient acceptable. Et Yamari sera son coup d’essai. Les combats qui vont s’engager seront féroces, d’une rare violence, mais aussi parfois difficilement lisible. A vouloir imprimer une vitesse inhumaine, Sui Ishida se laisse aller et perd de la clarté dans ses dessins, ses personnages se résumant parfois à des silhouettes. Peut-être le mangaka cherchait-il ainsi à atténuer la violence des images ?
Mais le changement ne touche pas que Ken. Toka ne va pas non plus ressortir indemne de sa confrontation avec son frère. Membre du groupe sensé venir sauver Ken, c’est exactement le contraire qui va au final se passer. Le tome 8 nous révèle le passé de la jeune goule et nous la montre sous un tout autre aspect que celle de la jeune femme froide et distante. La jeune fille a subi pertes et trahisons des humains et pourtant, elle n’est pas tombée dans la haine des hommes contrairement à son frère. Ken va détruire les certitudes d’Ayato lors de leur combat. Ken est devenu un mélange de vice et de mentaliste. Il joue avec l’esprit de ses ennemis et Ayato va en faire les frais. Mais si Toka sera blessée gravement dans sa chair, elle sera tout autant atteinte par la nouvelle attitude de Ken à son égard. En fait, les rôles sont inversés et la jeune goule n’y était pas préparée. Ce sera un grand choc pour celle qui traînait la demi goule comme un boulet, tout en le préservant des autres goules. Cette fois, notre jeune héros a passé un cap radical.
L’attaque des colombes en devient secondaire, comme une interlude entre les deux fils rouges des deux tomes. Le seul point intéressant sera de découvrir la kagune du propriétaire de l’antique mais surtout son passé obscur en tant que la Chouette. Le CCG en profite pour tester de nouveaux quinques intégraux, leur faisant comme une armure mais avec un sacré revers de médaille : sans un mécanisme de sécurité, le quinque les dévore. Junzo se fera remarquer mais surtout en laissant encore une fois une drôle d’impression sur sa nature : est-il vraiment un humain ?
L’ordre des choses à changer et Ken prend un nouvel envol, de quoi donner une terrible envie de lire le tome 9.
Tokyo Ghoul (T7 et 8)
Auteur : Sui Ishida
Traduction : Akiko Indei et Pierre Fernande
Editeur : Glénat
Format : 130 x 180 mm
Pagination : 208(T7) et 224 (T8) pages noir et blanc
ISBN : 9782344001844 ; 9782344004258
Parution : 3 septembre et 5 novembre 2014
Prix : 6,90 €
A lire sur la Yozone :
Tokyo Ghoul (T1)
Tokyo Ghoul (T2)
Tokyo Ghoul (T3)
Tokyo Ghoul (T4)
Tokyo Ghoul (T5 et 6)
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