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Chasse au trésor (La)
Andrea Camilleri
Fleuve, traduit de l’italien (Sicile), policier, 294 pages, janvier 2015, 20€

Une nouvelle aventure du commissaire Montalbano, héros récurrent de romans et nouvelles au sein de l’œuvre prolifique d’Andréa Camilleri. Si tout ce qui le concerne n’a pas été traduit en français, on dénombre chez nous près d’une vingtaine de romans mettant en scène ce sicilien sagace et bon vivant.



À Vigata deux fervents dévots sur le retour, tendance grenouilles de bénitier, se prennent tout d’un coup pour la foudre divine : depuis les hauteurs de leur domicile, ils ouvrent le feu sur les passants pour les punir de leurs péchés. Courageusement, Montalbano fait venir les pompiers, et montant sous la mitraille et sur l’échelle déployée, donne l’assaut. Une fois les déments neutralisés, Montalabano croit découvrir un cadavre dans l’appartement : il s’agit d’une bien étrange poupée gonflable dans les locaux, elle aussi sur le retour, couverte de rustines et de cicatrices.

L’affaire, malgré l’acharnement des média sur cette poupée, pourrait en rester là si Montalabano n’était pas appelé pour un cadavre abandonné dans une poubelle. Mais, une fois encore, il s’agit d’une poupée gonflable, avec exactement les mêmes stigmates. Un « copycat » de faux cadavres ? Sous la risée de ses collègues, Montalbano s’obstine à voir là-dessous quelque chose de plus grave, de plus menaçant qu’une simple démence. Son obsession pour ces deux poupées le conduira à bien des situations cocasses.

En parallèle, Montalabano reçoit d’étranges missives : une série d’énigmes, un jeu de piste qui semble ne mener à rien d’autre qu’à des nouvelles énigmes. Mais quand une des lettres arrive avec un tête d’agneau, cela ne ressemble plus tout à fait à une plaisanterie. Là aussi, quelque chose de grave, sans doute, menace. Mais Montalbano, même soucieux, ne perd pas le goût de la vie : il se goinfre de bonnes choses, et poursuit ses habituels démêlés avec ses amies diverses.

Il n’est hélas pas besoin d’être un grand connaisseur des astuces et fausses pistes habituelles du roman ou du film policier pour deviner, ou au moins suspecter le coupable dès que celui-ci entre en scène, et ce avant même que le crime ne soit commis. Pour qui a eu la chance (dans le cas précis, la malchance) d’être déjà confronté, que ce soit sous forme littéraire ou cinématographique, au canevas utilisé par Camilleri, une petite sonnette d’alarme se met à retentir assez tôt. L’on pense alors qu’il s’agit d’une fausse piste, mais ce ne sera pas le cas. Restent quelques scènes terrifiantes, et un tueur qui fait tout de même froid dans le dos.

Que le commissaire Montalbano n’ait pas eu d’emblée son flair légendaire, voilà qui est cohérent avec ses retards à l’allumage dans ses mésaventures vaudevillesques avec les poupées. Alors, un Montalbano vieillissant ? Pas tout à fait puisqu’il a bien été le seul à pressentir que ces histoires de poupées allaient le mener à quelque drame, et résout successivement toutes les énigmes jusqu’à la dernière. Avec « La chasse au trésor  », Camilleri nous livre donc un petit polar classique, enlevé, vite lu (moins de trois cents pages avec beaucoup de dialogues) plein d’humour et d’effroi, dans un parler sicilien dont Serge Quadruppani explique, dans une intéressante préface, à la fois les choix auxquels il conduit en matière de traduction et l’évolution au sein de l’œuvre camillerienne.


Titre : La Chasse au trésor (La caccia al tesoro, 2010)
Série : Les enquêtes du commissaire Montalbano
Auteur : Andrea Camilleri
Traduction de l’italien (Sicile) : Serge Quadruppani
Couverture : Jinny Goodman / Arcangel images / Marko Tardito
Éditeur : Fleuve
Collection : Fleuve Noir
Pages : 294
Format (en cm) : 14 x 22,5
Dépôt légal : janvier 2015
ISBN : 9782265093973
Prix : 20 €



Andrea Camilleri sur la Yozone :

- « Le Diable certainement »

Le 19 janvier 2015


Hilaire Alrune
19 janvier 2015


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