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Etherval n°5 : Orbi et orbi
La revue de l’imaginaire
Fanzine, n°5, science-fiction/fantastique/fantasy, nouvelles-articles-détente, octobre 2014, 74 pages, 7€

Sixième numéro d’ « Etherval » dont l’équipe me semble toujours chercher à améliorer la présentation : nombreuses illustrations intérieures en couleurs, articles et entretien valorisés par un fond spécial, mais cela ne facilite pas forcément la lecture.
Des idées, l’Association des plumes de l’imaginaire ne semble pas en manquer pour mettre en valeur sa création.
Pour répondre à la question Sommes-nous seuls ? les auteurs des 8 nouvelles au sommaire en ont-ils eues autant ?



Avec “Étoiles filantes”, Yohan Queyla nous présente deux histoires mettant en scène des djinns. Sans dévoiler leur existence, ils cherchent à aider les hommes. Sa volonté de raconter une histoire dans l’histoire empêche de bien s’imprégner de la trame principale et on en sort sans avoir réellement cerné son propos.

Yann Valère débute bien “Les fous du roi”. Il nous plonge dans une société médiévale imprégnée de magie. Dans cet univers parallèle, deux frères se retrouvent et cherchent une solution pour éviter l’assaut de la cité où ils se trouvent. Si l’ensemble ne manque pas d’idée, la fin ne convainc pas avec ce recours à la magie, alors qu’elle est censée avoir disparu. L’auteur n’a pas su exploiter son point de départ pour garder le tout cohérent. Dommage, car les espoirs entrevus s’envolent finalement assez vite

Deborah Feyrlans cherche au début à conserver le mystère sur le personnage principal de “Entre ombre et lumière”, mais le lecteur comprend assez vite de qui il s’agit. Elle trouve un angle original pour revisiter l’histoire du petit chaperon rouge. Cette interprétation est agréable et se lit très bien.

Avec “Lakam Ha”, Dean Venetza fait court, mais l’atmosphère est bien installée, ce qui rattrape un peu le fait qu’il ne se passe pas grand-chose. Malgré tout, cela manque de souffle.

Une horlogerie complexe” de Sylvain Lamur n’est pas sans lorgner du côté du steampunk par son esthétique. Dans le village de George l’horloger, personne ne s’étonne de la présence des robots. Par contre, le jour où ils tombent en panne, tout le monde crie au scandale et veut que tout redevienne comme avant. George est mis à contribution, mais l’absence de mécanisme interne le laisse pantois. Ce n’est pas fini, car il va découvrir la face cachée du village, l’envers du décor...
Sylvain Namur nous livre de beaux moments de lecture, comme celui où la comtesse explique à George pourquoi elle a fait appel à lui. Dialogue de sourds ! Il nous présente aussi une théorie élégante sur des réalités imbriquées. Belle nouvelle.

Avec “Les arcades tendres”, Éric Lysøe n’est pas en reste. Un jeune couple visite un site archéologique qui conserve bien des mystères. Quand le guide évoque l’attendrissement de la roche à la tombée de la nuit et qu’on peut alors y enfoncer le doigt, malgré le danger, Gaspésie persuade son compagnon de revenir en soirée.
L’auteur ne manque pas d’ambition, car l’idée de base est particulièrement retorse. Ce texte se lit très bien, il est intrigant, très bien mené et l’ensemble s’avère séduisant. Très réussi !

La lumière d’Ambéria” met en scène les univers parallèles. Un peintre raté, s’abrutissant plus dans l’alcool que dans le travail, pense avoir des hallucinations dans les surfaces réfléchissantes. Le jour où il passe à travers un miroir, il comprend de quoi il s’agit.
C’est plutôt tiré par les cheveux et la conclusion prouve bien que le prétexte est mince, car il suffisait de remplacer l’un par l’autre pour rétablir l’équilibre. Catherine Loiseau s’est un peu laissée entraîner par la surprise finale qu’elle croyait nous réserver. J’ai préféré son article sur Lovecraft en fin de fanzine.

Anthony Boulanger a choisi un contexte amusant pour “Ce que nous enseignent les faits”. Même si sa dimension se révèle assez vite à un lecteur un tant soit peu attentif, il ne faut pas moins saluer l’idée qui donne tout l’intérêt de cette quête.

Ce qui m’étonne dans les pages culturelles et l’article “Voyage au travers des mondes”, c’est qu’il est en grande partie fondé sur des séries télévisées. La littérature est un peu en marge, ce qui n’est pas vraiment dans l’esprit d’« Etherval », contrairement à « Présences d’Esprits » qui balaye tous les médias de l’imaginaire. Ici, les apartés sur des jeux de rôle tombent comme un cheveux dans la soupe.
Dans l’entretien avec Anthelme Hauchecorne se trouve une grosse coquille. En évoquant ses influences, il parle de feu “Robert Wagner” ! Dommage, car le propos est intéressant, mais relégué au second plan.
Ce qui ressemblait auparavant à une friandise “Les missives d’Etherval” peine à se renouveler. Le fait d’étendre ces brèves sur trois pages n’y est pas étranger. En voulant trop en faire, on ne retrouve pas cette dimension amusante des débuts.

Mon grand regret c’est que la moitié des auteurs ne se révèlent pas à la hauteur de la présentation générale d’« Etherval ». De gros efforts sont faits pour rendre l’ensemble attractif et sont aussi développés au niveau du site pour augmenter l’offre, mais le cœur du fanzine n’en reste pas moins les nouvelles. Le travail doit dorénavant porter sur une sélection plus rigoureuse.


Titre : Etherval
Numéro : 5
Éditeur : Association des Plumes de l’Imaginaire
Rédactrice en chef : Amandine Thorrignac
Couverture : Paperhead
Type : fanzine
Genres : SF, fantasy, articles, jeux, etc.
Site Internet : Etherval ; le numéro 5 ; la boutique avec sa large offre
Période : octobre 2014
Périodicité : semestrielle
Dimensions (en cm) : 20,9 x 29,8
Pages : 74
Prix : 7 € sous format papier et 3 euros sous forme numérique



Pour écrire à l’auteur de cet article : [email protected]


François Schnebelen
28 décembre 2014


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