Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




A l’origine des Contes : Pinocchio
Philippe Bonifay & Thibaud de Rechebrune
Glénat

Paris, 1875.
Alors que le Don Giovanni de Mozart et Da Ponte est donné dans le tout nouvel opéra Garnier - il est inauguré le 5 janvier de la même année -, une petite fille du nom de Louise joue l’opéra dans les coulisses en se rêvant actrice. Elle en oublie qu’elle a rendez-vous avec son père adoptif Gaston, le gardien de l’opéra, à l’entracte. En courant le rejoindre elle provoque un accident avec un journaliste italien du nom de Carlo Collodi, le futur auteur du conte « Pinocchio ».

De cette rencontre fortuite naîtra une grande amitié et les prémisses de l’histoire du petit pantin de bois.



A l’origine des contes est une série en trois tomes écrit par Philippe Bonifay et composé de « La barbe bleue », « Blanche-neige » et « Pinocchio ». Les maisons d’édition aiment bien publier des relectures d’histoires existantes afin de surfer sur la réputation déjà établie de l’oeuvre.

En ouvrant ce tome, je m’attendais à l’une de ces réinterprétations réalistes du conte de Carlo Collodi ou encore à l’adoption du point de vue d’un autre personnage du livre pour donner un éclairage nouveau à l’histoire comme ce fut le cas avec « Maléfique » pour « La belle au bois dormant ». Mais le scénario proposé par Bonifay est plus subtil que cela. Il s’agit en fait de la personne réelle qui a pu inspirer l’auteur pour l’écriture de « Pinocchio ». Il ne s’agit donc pas du personnage en lui-même mais de sa genèse, de ce qui fait sa quintessence au-delà des aspects imaginaires.

JPEG - 112.5 ko

L’histoire de Louise est très touchante, on y découvre une fillette à l’imagination débordante qui ouvre l’esprit des adultes qu’elle rencontre et transforme les situations les plus banales en aventures palpitantes. Mêlant le tragique de l’existence au merveilleux, Philippe Bonifay nous livre un récit d’une grande sensibilité, à la fois fresque d’une époque post guerre franco-prussienne et chronique de la vie quotidienne des petites gens.

Le scénario n’est pourtant pas le seul à devoir être salué car les dessins de Thibaud de Rochebrune sont vraiment très beaux, notamment au niveau de l’architecture - tout le début dans l’opéra Garnier est juste superbe - et des différentes ambiances de couleurs.

Il y a d’ailleurs une recherche très intelligente pour accorder les choix esthétiques avec le fond du récit. Cela permet par exemple de distinguer la réalité de l’imaginaire. L’exemple le plus frappant se situe page 14. Les couleurs chaudes représentent la réalité alors que les couleurs froides représentent l’imaginaire. Ce dernier se reflète d’abord dans un miroir avant de prendre le pas - graphiquement parlant - sur celle-ci et que ce soit au tour de la réalité de se refléter dans le miroir de l’imaginaire.

JPEG - 168.7 ko

On est donc très loin du « Pinocchio » de Disney, on notera d’ailleurs que cette bande-dessinée n’est pas vraiment à destination des enfants. Pour autant, ce n’est pas un récit pour adulte, c’est un récit adulte qui montre la beauté de l’existence parsemée parfois de bonheurs indicibles comme de drames injustes.


Pinocchio
- Série : A l’origine des contes
- Scénario : Philippe Bonifay
- Dessin : Thibaud de Rochebrune
- Couleur : Scarlett Smulkowski etThibaud de Rochebrune
- Éditeur : Glénat
- Dépôt légal : 16 octobre 2013
- Format : 31,8 x 24 cm
- Pagination : 72 pages couleurs
- Numéro ISBN : 978-2-7234-7304-0
- Prix public : 17,50 €


A lire sur la Yozone :
A l’origine des contes : la Barbe bleue
A l’origine des contes : Blanche Neige


© Editions Glénat - Tous droits réservés



Gianni Zablot
12 décembre 2014




JPEG - 96.8 ko



JPEG - 19.5 ko



JPEG - 29.3 ko



JPEG - 76.6 ko



Chargement...
WebAnalytics