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Pilote à l’Edelweiss (Le) Edition du centenaire 1914-2014
Yann et Hugault
Paquet

Alphonse et Henri Castillac sont deux frères, combattant en cette année 1918 chacun dans un corps d’armée : Henri dans l’aviation avec l’escadrille des Cigognes, et Alphonse dans l’armée de terre, dans un régiment de chars d’assaut. En fait, tout semble séparer les deux frères. Alphonse est un gentil garçon, plutôt fleur bleue, dont l’amour semble éternel. Henri est un coureur de jupons et un lâche. Il n’hésite pas à abandonner un camarade lors d’une sortie quand il voit arriver cet avion allemand floqué d’un edelweiss. Ce dernier semble le harceler, cherchant coûte que coûte à l’abattre. Pour le moment, la chance était du côté du français mais à quel prix... Le prix à payer, il ne sait que trop bien ce que cela signifie. Quelques années plus tôt, le destin allait leur faire rencontrer Valentine. Ou plutôt, Alphonse était tombé fou amoureux de la jeune fille, mais tout semblait être fait pour que cet amour soit impossible.



Etre jumeau à un avantage : pouvoir se faire passer pour l’autre. Et Henri sait parfaitement jouer de cette particularité. Et il va bientôt avoir besoin d’échanger son identité. C’est encore et toujours ce pilote à l’edelweiss qui le poursuit et cette fois, il est sorti miraculeusement d’une rencontre plus que fortuite avec un zeppelin en flamme. Alors quand il reçoit un défi du pilote allemand, le provoquant en duel, il ne lui reste plus qu’à trouver le moyen d’équiper son zinc afin de pouvoir prendre le dessus sur ce maudite casque à pointe. Que lui veut-il donc ? Pourquoi cet acharnement ? Henri devrait savoir que seule une femme peut générer une telle rage. Mais dans son aveuglement, il ne pense qu’à armer son avion d’une nouvelle mitrailleuse, loin d’être très pratique mais mortellement efficace. C’est donc avec ce nouvel armement que Castillac part défier le pilote à l’edelweiss, au milieu du brouillard. Cette fois, le duel aura bien lieu... même si tous les protagonistes ne seront pas vraiment au rendez-vous...

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L’année 2014 est une année bénite pour les amateurs de récits historiques sur nos deux grandes guerres mondiales puisqu’elle permet à la fois de fêter le début de la Grande Guerre, celle de 1914-1918, et la fin de la Seconde Guerre Mondiale, avec le centenaire du débarquement en Normandie. Pour les éditions Paquet, c’est une très bonne occasion de nous faire découvrir ou redécouvrir l’excellent triptyque « Le Pilote à l’Edelweiss ». Cette histoire a pour toile de fond la fin de la Première Guerre Mondiale. Nous allons suivre l’année 1918 à travers deux frères jumeaux que tout oppose : les frères Castillac. Un scénario ciselé par Yann, un touche à tout féru d’histoire, et aimant surprendre par des scénarios originaux et plein de rebondissement. Avec « Le Pilote à l’Edelweiss », nous serons gâtés puisque Yann nous offre un récit non linéaire où les flash-back sont légion et surtout nécessaires pour bien comprendre les jeux d’acteurs entre les deux frères. Et à certain moment, le lecteur se retrouve un peu perdu entre les échanges d’identité d’Alphonse et d’Henri. Heureusement, cela ne dure guère longtemps puisque Yann nous donne l’explication de chaque scène avec un souvenir féroce. Car avec un personnage tel que Henri, il faut s’attendre à tout.

Il faudra surtout attendre la moitié de cette intégrale pour découvrir la femme à l’origine de cette vengeance surprenante. Il faut être une femme pour imaginer un revanche aussi tordue sur un homme. Peut-être Yann nous révèle-t-il son côté féminin ou tout simplement son côté particulièrement tordu. On peut se demander qui est le plus tordu entre la gitane Walburga et le tombeur Henri. Tombeur et lâche. Toutefois, Yann voudra une conclusion quelque part morale, une morale un rien sulfureuse car le happy end ne sera pas tout à fait celui auquel pourrait s’attendre certains lecteurs. Mais Yann a été à très bonne école et sait trouver la fin que l’on espère de très films à suspens. Car « Le Pilote à l’Edelweiss » a tout du scénario de film, avec les rebondissements, l’amour, l’action nécessaire.

Le tout est magnifiquement mis en image par Romain Hugault. Avec son style très réaliste, le dessinateur parvient littéralement à sublimer les combats aériens. Romain Hugault a déjà fait ses preuves en illustrant des ouvrages de référence en matière d’aviation dont certains pour l’armée de l’air. Il parvient littéralement à nous faire monter dans les cockpits de ces biplans incroyables qui inventèrent les premiers combats aériens. Le lecteur inaugure avec les protagonistes de nouvelles armes, sont témoins des duels souvent mortels entre pilotes, le parachute n’étant pas encore la norme dans ces avions. Grace au cahier graphique de fin de volume, nous pouvons apprécier avec quels détails Romain HUgault a dessiné le plus fidèlement possible tous les avions apparaissant dans sa série. On se délecte de chaque page où ces fous du volant dans leurs drôles de machines se livrent des combats à mort, que ce soit dans les airs où en s’écrasant dans les tranchées. Car Hugault nous dépeint aussi avec la même fougue les combats terrestres, même s’ils sont moins présents.

Cette réédition du « Pilote à l’Edelweiss » est une excellente occasion de découvrir cette magnifique série, qui ravira aussi bien les amateurs de combats aériens que les amoureux de belles histoires de vengeance.


Le Pilote à l’Edelweiss, édition du centenaire 1914-2014
- Scénario : Yann
- Dessin et couleurs : Romain Hugault
- Éditeur : Paquet
- Collection : Cockpit
- Dépôt légal : 28 mai 2014
- Format : 23,5x31,5 cm
- Pagination : 160 pages couleurs
- Numéro ISBN : 9782888906483
- Prix public : 35 €


© Editions Paquet - Tous droits réservés



Frédéric Leray
17 septembre 2014




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