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Elle Posait Pour Picasso
Béatrice Égémar
Gulfstream, Courants Noirs, roman (France), policier historique, 203 pages, avril 2014, 14€

Début XXème, Butte Montmartre. Les destins se font et les vies se défont… parfois. C’est ici que la vie de Linda, la petite bouquetière, s’est arrêtée. La jeune femme a cependant marqué quelques esprits et tous ne sont pas prêts à admettre la possibilité de son suicide. Après l’Égypte et la France de la Renaissance, Béatrice Égémar, auteure jeunesse puisant son inspiration dans l’Histoire, nous transporte dans le Paris des artistes, miséreux, libres et fantasques.



Nous sommes en 1905, à Montmartre. Le Bateau-Lavoir, ouvert depuis maintenant deux ans, maison inconfortable, limite insalubre, abrite pour trois fois rien peintres, poètes, acteurs, mais aussi blanchisseuses ou petits commerçants.
1932, une galerie parisienne où Picasso, en pleine gloire, expose. Émile Sauvebois, critique d’art respecté, est venu voir l’œuvre du maître mais aussi le maître lui-même. Soudain, l’homme se fige devant le tableau « Jeune fille au panier de fleurs »… Linda… Projeté 30 ans en arrière, il emmène le lecteur avec lui dans le Paris des artistes où, sans le sou, il vivote d’un petit boulot le temps de faire son chemin comme poète. Sa vie bascule lorsque la jeune Linda, bouquetière de son état et qu’il a croisé quelques fois dans sa cage d’escalier, est retrouvée morte en contrebas de son logis. Le jeune homme ne s’en inquiète guère jusqu’à une séance un peu particulière avec Max Jacob. Émile décide alors de faire toute la lumière sur la vie, et surtout la mort, de la petite bouquetière. Une enquête qui le mènera à soupçonner absolument toutes les personnes dans son entourage.

Car le héros de Béatrice Égémar n’est guère doué comme détective, ce qu’il reconnaît fort bien lui-même. En fait, il est difficile d’identifier le sujet réel de ce tout petit récit (200 pages, c’est vraiment vite lu). Le nom de Picasso ne sert guère que de faire-valoir, un nom célèbre en couverture, vendeur. Deux ou trois autres grands noms sont semés au fil des pages et un petit paragraphe sur certains aspects historiques en fin de récit vient justifier la dénomination « récit historique ». Est-ce que c’est parce que l’on se retrouve dans un Paris finalement très récemment par rapport à la Renaissance, ou à l’Égypte ancienne ? Ou parce que la cible est un public jeune et peu averti ? En tout cas, l’immersion est faible et peu efficace. Seules quelques références à des petits boulots (bouquetière, vendeur de lait) ancrent le récit de loin en loin.
Pour ce qui est de l’enquête (impossible d’appeler ceci un récit policier), il est tout aussi faiblard. Le prétexte quant à l’implication du personnage principal est plutôt fantasque, le lecteur découvrira vite qu’il est presque incapable de progresser sans l’aide d’un tiers, et surtout n’importe quel lecteur un tant soit peu averti découvrira rapidement l’auteur du crime.

Ce n’est pas parce que l’on fait de la jeunesse que l’on doit faire du naïf. Les adolescents actuels ne sont pas les adolescents de 1905 et les ouvrages jeunesse disponibles à l’heure actuelle sont généralement d’une qualité plus que correcte et présente une réelle réflexion, voire une lecture à plusieurs niveaux. Dans ce contexte, il semble peu judicieux de proposer un ouvrage aussi… léger.
Et venant de Béatrice Egémar tout comme de la collection Courants Noirs de GulfStream, c’est assez surprenant.


Titre : Elle Posait Pour Picasso
Auteur : Béatrice Égémar
Couverture : Aurélien Police
Éditeur : Gulfstream Editeur
Collection : Courants Noirs
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 203
Format (en cm) : 14 x 22 x 1,8
Dépôt légal : avril 2014
ISBN : 9782354882303
Prix : 14 €



Emmanuelle Mounier
4 septembre 2014


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