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Homme de l’Année (L’) (T2) 1431, l’homme qui trahit Jeanne d’Arc
Corbeyran, Horne et Froissard
Delcourt - Série B

22 mai 1430, Jeanne la Pucelle et ses soldats arrivent à Compiègne. La ville est sous le siège des Bourguignons, alliés des Anglais. Contre les conseils du capitaine Flavy, Jeanne souhaite attaquer l’ennemi dès le lendemain, sans attendre des renforts, pour prendre les Bourguignons par surprise et jouer sur la rapidité de ses troupes. Son plan semble pourtant porter ses fruits, mais malheureusement, les combats finissent par s’enliser et la bataille est alors perdue. Jeanne attendra pourtant le tout dernier moment pour ordonner la retraite. Seulement, en arrivant devant les portes de Compiègne, celles-ci restent closes et la Pucelle tombe aux mains de l’ennemi. Cette traîtrise coûtera la vie à Jeanne d’Arc qui, malgré les tentatives d’évasion menées par son fidèle Gilles de Rais, finira sur un bûché à Rouen, le 30 mai 1431.



Etienne de Vignolles et Jean de Xaintrailles furent deux fidèles chevaliers de Jeanne d’Arc, mais après la mort de la Pucelle, les deux hommes devinrent des brigands et des assassins. Pourtant, c’est à eux que fait appel la reine de France pour enquêter sur l’homme qui a trahi Jeanne lors du siège de Compiègne. De nombreuses rumeurs courent sur son identité et certaines accuseraient le roi d’avoir vendu la Pucelle. La reine ne peut laisser ce genre de racontars se répandre et souhaite donc que les deux hommes enquêtent sur ce fameux traître, et peu importe leurs méthodes. Toutefois, cet entretien n’est pas des plus confidentiels car un mystérieux espion encapuchonné a suivi son discours. Qu’importe, Vignolles et Xaintrailles ne se laissent pas facilement impressionner et partent passer à la question tous les coupables potentiels et pour les faire parler, tous les moyens de pression seront les bienvenus.

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Sacré défi que de s’attaquer à Jeanne d’Arc car tout se qui était possible d’écrire sur la Pucelle d’Orléans l’a été. Alors quand Corbeyran se lance sur l’identité du traître qui donna la Pucelle aux Bourguignons, l’auteur prend évidemment de sacrés risques. Corbeyran choisit donc, après un rappel historique des faits qui menèrent à la capture de Jeanne d’Arc, de prendre le parti d’installer son récit sous la forme d’une enquête policière des plus musclées. Tout d’abord, nous sommes au Moyen-Age, une période où les polices officielles n’existent pas encore et où le meilleur moyen de faire parler un témoin et de le faire chanter ou le torturer. Pas d’état d’âmes et nos deux inspecteurs désignés d’office n’auront strictement aucun scrupule, et peu importe qui sera sous leur joug, nobles ou hommes d’église.

Etienne de Vignolles, dit La Hire, passera à la postérité comme le valet de cœur de nos jeux de cartes. Jean de Xaintrailles est moins connu. En tout cas, le passage de chevaliers à pilleurs et tueurs est bien une réalité historique, les deux compères se retrouvant dans une bande d’anciens mercenaires surnommés les Écorcheurs. L’enquête des deux hommes a le mérite de nous présenter le dernier jour de liberté de Jeanne d’Arc sous bien des angles et nous montrer que la Pucelle avait bien des ennemis. Corbeyran ira jusqu’au bout de sa démonstration, donnant le nom du traître mais aussi une explication pour cet acte. Bien sûr, Corbeyran prend là le véritable risque car cette fois, ne pouvant s’appuyer sur des preuves dignes de ce nom.

Graphiquement, Horne nous offre des crayonnés précis et hyper réalistes. Evidemment, les traits des personnages sont souvent issus de son imagination plus que des ressemblances avec les personnages historiques. Malheureusement, son travail est purement et simplement massacré par le choix incompréhensible du coloriste. Pourquoi diable Vincent Froissard a-t-il choisi de laisser dans le noir toutes les scènes ? Certes, certaines sont uniquement éclairées à la bougie, mais être réaliste au point que l’ombre dévore une bonne partie des personnages ? Et même quand l’action semble se dérouler de jour, les planches sont très, pour ne pas dire trop, sombres. La lecture en devient parfois pénible et surtout lassante.

Ce deuxième tome de « L’Homme de l’Année » aurait pu être un bon moment de lecture sans ce choix catastrophique de couleurz, dommage.


(T2) 1431, l’homme qui trahit Jeanne d’Arc
- Série : L’Homme de l’Année
- Scénario : Corbeyran
- Dessin : Horne
- Couleurs : Vincent Froissard
- Couverture : Manchu et Fred Blanchard
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Histoire et histoires
- Dépôt légal : 3 avril 2013
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 56 pages couleurs
- ISBN : 9782756032290
- Prix Public : 14,30 €


A lire sur la Yozone :
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Frédéric Leray
25 août 2014




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