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Tony Amendola (Bra’Tac dans Stargate SG1)
Convention Constellation 4 : Pegasus
4 et 5 mai 2005


Tony Amendola joue le rôle du Grand Maître Bra’tac dans Stargate-SG1 depuis l’épisode 12 de la première saison.

Grand habitué des séries télé, il a joué des rôles ponctuels ou récurrents dans Seinfled, Chicago Hope, Ally McBeal, Poltergeist, Star Trek Voyager, Angel, Les Experts, Charmed, Alias et de nombreux rôles dans des longs métrages, tels “Le masque de Zorro” et le tout récent “La légende de Zorro”. Diplômé de l’Université Temple de Philadephie en Beaux-Arts, il reste très discret sur sa vie.

On sait qu’il parle italien et espagnol, qu’il a son propre site internet (www.tonyamendola.net) et qu’il a commencé, comme beaucoup, par le théâtre.

Mais place au Grand Maître Jaffa, qui nous a accordé une interview lors de la Convention Constellation 4 Pégasus, en mai 2005.

Première question sur votre carrière. Quand avez-vous eu l’idée de devenir acteur ? Dans votre enfance ? Plus tard ?

C’est particulier, mon enfance. Je travaillais comme livreur de journaux. On était tous travailleurs dans ma famille. J’ai commencé à 7 ans en mettant des lettres sous enveloppe pour aider ma famille. J’ai grandi juste à côté d’un coiffeur qui venait de finir une école de maquillage, à New Heaven. C’était Halloween. J’avais 10 ou 11 ans. Je livrais mes journaux et il m’a hélé “Hé, viens on fait des créatures, des monstres. Que fais-tu quand tu as fini ? Bien, reviens !” J’y suis allé et il m’a fait un maquillage de loup-garou. C’était si étrange. Mais j’avais vraiment envie de me faire maquiller, pas par intérêt artistique. Ce n’est qu’à l’Université que je me suis inscrit en section “art dramatique”. Donc on ne peut pas conclure qu’être comédien est mon rêve de petit garçon. C’est plutôt un rêve d’étudiant qui cherchait en vain sa voie. J’avais la passion, l’énergie et je ne savais pas comment focaliser cela. Mes amis avaient des problèmes avec les drogues, la violence. C’est le milieu où j’ai grandi mais ce n’était pas là où je me sentais à l’aise. Un peu comme si, par faiblesse, on faisait comme tous les autres. Mais au fond de moi, je savais que ce n’était pas moi. Donc l’Université a été un moyen d’avoir des contacts avec des femmes, une vie sociale et ce n’est que quelque temps après que j’ai compris combien cette expérience m’avait changé. L’anecdote avec le maquillage d’Halloween, c’est que, si il m’avait bien peinturluré, il avait oublié de dire comment l’ôter ! Un petit oubli ... Finalement j’ai fait du théâtre pendant 12 ans puis j’ai pris conscience de la télé, du cinéma... Mais j’étais très occupé et je n’avais pas le temps pour cela. En 1990, je suis venu vivre à LA.

Vous êtes vous cantonné à un type de pièces au théâtre ou avez-vous touché à tout ?

Oh, j’ai fait un tas de pièces : Tchekhov, Shakespeare, Brecht, Tennesse Williams, des auteurs italiens, Arthur Miller, Molière. Beaucoup de pièces très classiques. Mais nous avons aussi joué des auteurs contemporains. C’est une vie extraordinaire. On sait un an à l’avance que qu’on va faire. Je savais que j’avais 6 pièces à jouer dans tel ou tel théâtre. C’est une vie professionnelle très stable. Le problème avec le cinéma ou la télé, c’est qu’on devient fou, non pas parce qu’on travaille trop mais parce qu’on ne travaille pas. On n’a pas d’endroit où on se sent chez soi, à sa place. J’ai eu beaucoup de chance. Mais Los Angeles, c’est autre chose : on n’y pense que travail, travail, travail. Je suis arrivé à un moment où venir à L.A était important. Je vis dans le monde d’aujourd’hui et ignorer le rôle de l’image, c’est commettre une erreur. Et ce n’est pas ce que je pense. Cette espèce d’arrogance qui existe entre le monde de la pellicule et celui du théâtre : au théâtre, ce n’est pas toi qui est important mais ce que tu joues. Par contre les a priori du théâtre envers le cinéma, c’est un peu parce qu’on n’y considère pas qu’on fait de l’art dramatique dans un film. C’est ridicule.
Chaque fois qu’on m’avance ces affirmations - j’ai des amis qui ont choisi de rester dans le théâtre- , et que j’entends “Ah, Los Angeles...”, je leur demande ce qu’ils ont vu de bien, ils ne me parlent que de cinéma, jamais de pièces. J’adore ma vie, je ne veux pas revenir en arrière.

Étiez-vous intéressé par la SF avant d’en faire ?

Non, pas vraiment même si j’ai beaucoup apprécié “Blade Runner” et “Star Wars”, les “Aliens”... Plus, tu t’impliques dedans, plus tu apprécies. J’ai des amis qui ont travaillé sur Star Trek Deep Space Nine, comme Armin Shimerman (Quark) ou Andy Robinson (Garak). Mais j’aime la SF parce que d’une certaine manière, elle fait appel aux acquis du théâtre.

J’ai trouvé que votre rôle dans Stargate est celui d’un Maître de guerre, proche des samouraïs. Un rôle comme celui qu’on trouve dans les pièces de théâtre classique.

Oui, j’ai vu Bra’Tac comme un Obi Wan Kenobi futuriste ex-samouraï. C’est exactement ce que j’ai pensé : le sens de l’honneur, le bushido... Cela aide à créer ce type de personnage. Et si on observe le monde de la SF, on voit, pas toujours car il y a plusieurs manières, que ce n’est pas une science : on met un acteur dans un théâtre et on obtient cela. Ca marche pas comme cela. Il y a comme une voie commune entre le théâtre et la SF. Armin ou Andy, Patrick Steward (Capitaine Jean-Luc Picard), qui d’autre... Vaugh Armstrong... ont tous un parcours (dans le théâtre). Robert Picardo aussi est un comédien exceptionnel.

Oui, on a pu le constater sur scène ici...

Il y a 20 ans, ma femme aussi était extra sur scène. Je n’avais jamais connu une telle sensation. Une connexion qui a peut-être à voir aussi avec le texte et les personnages. Parce que nous travaillons dans deux mondes : celui de la SF et l’autre, celui-ci. Enfin, tout ce qui n’est pas de la SF comme les grands films dramatique... C’est différent.. On est dans les deux mondes et c’est amusant parce que les gens qui vivent dans un des mondes vous rencontrent et vous disent “Mais je vous ai vu dans Stargate !”. Bien sûr, j’y travaille ! Et puis les collègues de plateau de Stargate voient un film vieux de 15 ans et ils sont surpris.
La relation entre fan et acteur est très intéressante. Lorsque les fans vous découvrent, c’est comme si vous étiez un nouveau-né : vous êtes nés à leur monde. Ce film, vous l’avez fait en 1988. Parfois, je l’ai oublié et c’est eux qui me rafraîchissent la mémoire.

Lorsque vous avez commencé “Stargate” pensiez-vous à une aventure de 7 ou 8 ans (NDLT : maintenant on sait déjà qu’elle durera au moins 10 ans) ?

Non, personne ne pouvait le savoir. J’ai beaucoup aimé le film. Je voulais bien tourner un épisode. Et puis c’est devenu un personnage récurrent. C’est simplement arrivé, à la surprise de tous. Stargate est en plus particulièrement intéressant, parce que les séries sont comme un diamant : quand elles commencent, personne ne sait si elles vont être populaires. Et puis même elle peut s’arrêter après 5 ans. Et Stargate a toujours été populaire aux USA, même en général au top des séries de la chaîne.
Même quand elle a été reprise sur Sci-Fi. Vu le succès, elle a déjà 8 ans et on était prêt à la clôturer mais elle reprend, elle continue. Stargate fait même une meilleure audience que Atlantis. Qui sait pourquoi ? Vous savez qu’il y a de nouveaux acteurs cette saison, Beau Bridges, Ben Browder .... C’est pratiquement une nouvelle série qui peut continuer son chemin. Cela fait deux ans qu’on pensait que la série allait finir.
Vous vous souvenez du double épisode où Richard (Dean Anderson) est prisonnier de la glace ? C’était le sujet du film. Finalement, comme la série continuait, on a recyclé le sujet à la fin de la saison 7. Donc, c’est décidé : Stargate a commencé et finira par un film.

Donc ce projet de long métrage final est toujours dans l’air...

Oui, mais vraiment pour le point d’orgue, le grand final.

Et on est parti pour une ou deux saisons de plus...

Oui, c’est tout à faire possible et je le souhaite, avec ces nouveaux acteurs. Enfin, le couperet peut encore tomber en octobre et la série être annulée.

Vous avez un peu touché à tout dans votre carrière. Avez-vous une préférence pour les films sombres ou autre ? L’univers de la SF vous satisfait-il ?

C’est vrai je suis dans le métier depuis un certain temps. C’est important pour moi de travailler. Avec la SF, les gens peuvent me reconnaître de Londres à l’Australie. Mais je suis très content de faire des choses variées et tout ce que je désire, c’est de continuer à travailler, d’avoir ainsi des opportunités de voyager, de tourner des films en Bulgarie ou à Mexico. Ça, j’en profite. Faire du tourisme ou travailler dans un pays avec les habitants, c’est très différent. On rentre chez les gens, on voit et on comprend comment ils vivent. On est invité chez eux... Ça, c’est propre au cinéma parce que le théâtre, c’est plus sédentaire. Être à la maison avec un groupe de gens, j’aime ça aussi. Andy Robinson se produit pour le moment à L.A. et j’ai participé à la production de “The Doll”. Andy est un ami de longue date. L.A. est une petite communauté : tu fais des productions importantes, des films qui comptent. Je vais faire un film à Berckley en juillet. Cela se passera dans une librairie. Karen Black en sera. Un film à petit budget. Juste avant, j’ai du travail sur Stargate et une pièce de théâtre juste après. La variété des activités est la clé : un tel travail tu le fais bien et facilement, un autre te demande des efforts.

Bon, vous aimez jouer la comédie. Mais pensez-vous à passer à la réalisation ou à l’écriture ?

Oui j’ai déjà mis en scène, je crois, 9 pièces. Il faut juste trouver LE bon projet. La réalisation d’un film prend 18 mois de ta vie. Il faut de la passion ou être payé un pont d’or. C’est l’un ou l’autre. Si je trouve un projet stimulant, oui. En télévision, c’est plus dur à faire. Au théâtre la relation est plus directe. Quand je suis arrivé à L.A, j e suis allé à une audition et s’y trouvaient le producteur, le réalisateur, toute l’équipe pour voir comment je passais mon texte. Le directeur de casting m’a repris et m’a rappelé que j’étais là pour ces gens, pour les convaincre. Et le réalisateur avait peut-être été choisi 3 minutes avant moi, en tout cas dans le monde de la télévision. Pour le cinéma, c’est autre chose. C’est aussi la raison pour laquelle le scénariste et/ou réalisateur d’une série a autant de pouvoir.

Et choisit des acteurs américains...

Nous avons de la chance(sur la série Stargate), nous avons Brad Wright, un vrai phénomène. Et Robert Cooper et pour mon compte, mon rôle est très précis dans Stargate. Et puis Brad Wright me met dans chaque épisode qu’il écrit. Mais parfois, le budget est trop serré, et c’est remis à la prochaine.

Depuis la France, on entend souvent les acteurs de Stargate évoquer des problèmes budgétaires. Pourtant la série a beaucoup de succès...

Les histoires d’argent ne me concernent pas. Mais plus la série a de succès, plus elle devient chère à produire. Tous ont été engagé au début à un certain tarif sans savoir où ils allaient. Le succès les rattrape et leurs exigences financières s’élèvent. C’est une raison. Les prix changent. Pas tant que cela en ce qui me concerne ! (Rires)

Vous tournez de plus en plus à Vancouver. Que pensez-vous de la ville ? Vous résidez toujours en Californie ?

Oui, je fais le trajet. L’an dernier, j’ai passé environ 10 semaines à Vancouver, une ville superbe. Vous êtes déjà allé à San Francisco ?

Non...

Vancouver est très belle. C’est très agréable d’y aller. Les gens sont sympathiques. Les Canadiens sont généralement calmes, polis, conciliants. La chose la plus difficile pour un acteur qui arrive sur le tournage d’une série pour un épisode, c’est d’être sous les spots. Tout le monde se connaît l’un l’autre. Tu prends le train en marche, tu ne dois pas créer de problème. Travailler sur la longueur dans une série permet de tisser des liens permanents avec les autres.
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Propos recueillis par Stéphane Pons et Bruno Paul
Retranscription Véro


Bruno Paul
Stéphane Pons
Véronique
3 décembre 2005



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