... et semblent soudain s’intéresser fortement à la chair humaine en tant que nourriture. Les professeurs ne mettent pas longtemps à succomber à leur tour. Bon, voir le proviseur se faire éviscérer par sa secrétaire a de quoi vous retourner l’estomac et Robert ne fait pas exception. Pendant ce temps, les élèves de la CPG se retrouvent à devenir les spectateurs bien malgré eux du massacre de la troupe de théâtre des 4e par une troupe de zombies qui n’était pas du tout prévu dans cette représentation. Seulement, comment se défendre face à une troupe de zombies quand vous n’avez que 8 ans et aucun moyen de défense hormis vos crayons et vos ciseaux à bouts ronds. Et puis pourquoi aucun primaire ne se transforme-t-il en zombie ? Il semble que seuls les professeurs et les collégiens subissent la transformation en cas de morsures... Bah oui, on est peut-être en école primaire mais on sait quand même qu’une morsure de zombie est fatale.
Bob Fingerman est un ancien combattant des comics à l’américaine. Il fera pendant ses débuts une rencontre marquante : celle de Harvey Kurtzman, le créateur de la revue Mad, pour qui il travailla sur le magasine Nuts !. Après une longue période dans la culture underground, il décide de se lancer dans le grand bain en travaillant chez Dark Horse sur la série « Les Tortues Ninjas ». Avec son humour noir, utilisant la SF avec intelligence, Bob Fingerman produit deux oeuvres cultes : « White like She » et « Minimum Wage ». C’est en 2006 qu’il s’attaque au monde des zombies avec ses « Petites Cervelles ».
Mais pour rompre avec les grands classiques du genre et surtout ne pas tomber dans la mode des « teen-age movies » ou comics books, ce scénariste totalement fou nous entraîne dans les classes de primaire d’une école typique américaine, allant de la maternelle au collège. La première partie de l’album pose les personnages qui seront à l’honneur pour son jeu de massacre. On retrouve des grands classiques du genre : la brute qui terrorise les petits, le proviseur qui couche avec sa secrétaire, l’homme à tout faire qui est maltraité par tout le monde... Mais Bob Fingerman nous présente aussi une classe de petits génies plutot hors normes car ils mélangent à la fois des raisonnements très matures avec des réactions de gamins de leur age, provoquant des dialogues assez irrésistibles. Contrairement aux grands classiques du genre, les armes seront difficiles à trouver et ce seront souvent des improvisations, comme avec les épées du cours d’escrime ou un massicot. Pas de gros flingues et pourtant, nombre de zombies à éliminer... Bon pas de gros flingues, ce n’est pas tout à fait vrai mais je vous laisse découvrir pourquoi.
Côté dessin, Bob Fingerman a un style très particulier, avec des personnages ne respectant pas vraiment les proportions côté tailles. Nous sommes dans un style semi-réaliste pour adulte, mélangeant des corps cartoonesques avec des visages très détaillés qui permettent à chaque personnage d’avoir réellement une gueule bien reconnaissable. Les couleurs piquent un peu les yeux étant plutôt flashy, ajoutant au côté très cartoon du comics. Mais Bob Fingerman fait bien dans le récit d’horreur, faisant rapidement valser les viscères et les autres membres des divers professeurs et élèves se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment. Les cadavres vont très vite s’accumuler et Bob Fingerman respectera les règles du film de genre, massacrant aussi bien ses personnages antipathiques que de gentils héros. La couverture reprend en fait une planche de l’album et vous donne donc parfaitement l’ambiance de ce one shot complètement déjanté comme on les aime.
Oui, nos chères petites tête bondes ne sont pas à l’abri des attaques de zombies, mais vu par Bob Fingerman s’est un véritable petit délice... pour amateur du genre.
Petites Cervelles
Scénario et dessins : Bob Fingerman
Couleurs : Bob Fingerman
Traduction : Marie Brazilier
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Dépôt légal : 16 juillet
Format : 19,8x26,7 cm
Pagination : 96 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782731607628
Prix public : 14,20 €
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