L’histoire somme toute classique de l’ancien flic, reconverti en détective privé, qui se voit confronté à nouveau à l’assassin présumé de sa sœur qu’il a, tout naturellement, pris en grippe, et à qui il doit sa mutation. Thelonious Avogaddro est le héros récurrent de cet auteur français déjà récompensé sur ces précédents ouvrages, un héros attachant… et faillible.
Thelonious Avogaddro est un ex-flic, mais un bon flic. Au tout début de ce récit, il a tout perdu : son fils, sa mère, sa sœur et voici que c’est maintenant son père qui disparait. De retour à San Francisco afin de tout organiser, Thelonious se retrouve confronté à son passé, et surtout au fantôme de sa sœur et à son meurtrier présumé. Le fil conducteur du récit étant relativement simple et court, il serait délicat d’en révéler plus sans tout dévoiler.
De toute façon, ce n’est pas vraiment le fond qui est intéressant dans ce récit, mais bien la forme. Pour ceux qui auraient vu le film, les phrases courtes, le ton employé par Chris Costantini, plonge le lecteur dans un « Sin City » littéraire. L’idéal pour un polar.
Malheureusement, les descriptions à rallonges ralentissent le récit. Une histoire qui n’avait aucun besoin de ce ralentissement tant il s’y passe peu de choses. Cela fait de ce polar un livre en demi-teinte dont on ne sait plus trop s’il est génial ou ennuyeux. Le personnage principal est pourtant attachant et le dénouement, inattendu. Un peu comme si, pour ce quatrième roman, les ingrédients étaient bien tous là, mais que la recette n’était toujours pas tout à fait au point.
Son premier roman, « La Note Noire », avait reçu le prix du premier roman du festival de Beaune, tandis que « Lame de Fond », produit en autoédition, a reçu le prix Centaure noir du Salon du polar de Noisy-le-Roi en 2013. Il semble donc évident que ce Français a du potentiel, le style en tout cas est là. Il ne reste plus qu’à étoffer le fond. Encore que je n’ai pas eu l’opportunité de lire ses précédents ouvrages et qu’il s’agit peut-être d’une baisse de forme.
Il faut dire aussi que la concurrence est rude en terme de polar francophone, et c’est probablement de là que viendra l’essentiel du problème car, pour l’instant, Chris Costantini n’est clairement pas à la hauteur de ses aînés.
Titre : Il N’est Jamais Trop Tard
Auteur : Chris Costantini
Couverture : Peshkova / iStock
Éditeur : Versilio
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 253
Format (en cm) : 14 x 20,5 x 2
Dépôt légal : mars 2014
ISBN : 978-2-36132-095-9
Prix : 17 €
