Yang Lei Kung est un ancien soldat aux ordres de l’empereur. Mais en découvrant les exactions réalisées par les généraux afin de mettre la main sur les cinq pièces de l’armure impériale, censée rendre l’empereur immortel, Lei Kung a préféré la désertion au déshonneur. Mais en se débarrassant de zombies dans un grand feu de joie, il brûle par mégarde le corps d’un vieil ermite qui s’approchait de l’éveil. Pour se faire pardonner, Lei Kung accepte de trouver un moyen pour que ce dernier puisse se réincarner et, surtout, il accepte de subir son enseignement. C’est ainsi que le jeune soldat croise le chemin d’un véritable disciple d’un immortel et sa superbe alliée. Mais les deux acolytes entraînent Lei Kung au cœur des troupes de l’empereur. Décidément, le destin est un petit farceur.
Après avoir travaillé comme illustrateur pour des magasines, Kagan McLeod réalise sa première série avec « Infinite Kung Fu ». L’auteur canadien, pourtant baigné dans le comics, nous offre une oeuvre qui prend sa source dans l’enseignement du kung fu et du bouddhisme. Une bonne raison de retrouver son oeuvre publiée en France par les éditions Pika, spécialisées dans le manga et non le comic books. Kagan McLeod, du clan des McLeod... Ok, elle est nulle mais je n’ai pas pu m’en empêcher... Désolé.. donc Kagan McLeod se libère de tout carcan historique pour le design de ses personnages et des décors. Il nous crée un monde où la technologie a disparu pour revenir à une ère rétrograde... la Chine du temps doré des empereurs. Tout le contexte fait alors penser à un manga sur l’enseignement des arts martiaux avec une petite particularité : les zombies.
Mais contrairement aux œuvres de Romero et consort dans lesquels les morts vivants reviennent suite à des expériences ou des maladies inconnues, ici, Kagan McLeod nous explique d’emblée l’origine de ses zombies. Et il nous entraîne dans la logique de la métempsychose : les morts vivants sont uniquement dus au manque d’êtres vivants pour permettre la résurrection des âmes. L’idée est vraiment originale et change le comportement des zombies qui ne sont plus de simples créatures à la recherche de chair humaine. La mythologie bouddhiste et les mythes classiques chinois se retrouvent en référence dans tout le tome. Les disciples qui trahissent leurs maîtres, les duels d’experts en arts martiaux et même un petit tour dans le temple de Shaolin seront au rendez-vous.
Les designs des personnages de Kagan McLeod font penser à ceux de Hirohiko Araki, le créateur de « Jojo’s Bizarre Adventure ». Les personnages ont cet aspect de marionnettes désarticulées qui sied aux postures des pratiquants d’arts martiaux pour créer des prises peu communes. Kagan McLeod mélange sans se poser de questions tous les décor possibles, des paysages de la Chine ancienne à des villes modernes fantômes. D’ailleurs, les personnages passent sans difficulté des tenues de moines à des costumes modernes, pour revenir aux armures des soldats chinois du Moyen-Age. Kagan McLeod se permet tout et n’importe quoi, se moquant du manque de linéarité de son oeuvre et des codes du genre.
Bon gros délire, première oeuvre qui se permet tout, Kagan McLeod nous offre un diptyque sortant de l’ordinaire et qui trouvera sans difficulté son public.
Infinite Kung Fu (T1)
Auteur : Kagan McLeod
Traducteur : Anais Koechlin, Claire Olivier (B.L.A.C.K. Studio)
Éditeur français : Pika
Collection : Graphic
Format : 170 x 240 - sens de lecture original
Pagination : 240 pages noires
Date de parution : 6 novembre 2013
Numéro IBSN : 9782811613112
Prix : 14,95 €
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