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Tour Fantôme (La) (T1)
Taro Nogizaka
Glénat

Dans la ville de Kobe, se dresse une tour à la sinistre réputation. En 1950, une jeune fille, Reiko, ligota sa mère aux aiguilles de l’horloge dressée au sommet de la tour et la vieille femme finit tordue par les lourdes aiguilles. L’histoire raconte que Reiko fut retrouvée morte, peu de temps après. Taichi est ce qu’on appelle un raté. Sans argent, vivant dans une chambre qu’il n’arrive pas à payer, tout à l’extérieur lui rappelle son échec social, comme son ancienne amoureuse du lycée, Megumi, qui s’apprête à épouser le riche héritier du lycée, Tatsuhiko Mitsumura. Mais dans un élan d’orgueil, Taichi fait non seulement croire qu’il est riche mais qu’il va aussi se marier. Bien évidemment, Tatsuhiko n’est pas dupe. Mais alors que ce dernier s’apprête à piéger Taichi, un mystérieux jeune homme se présente comme son chauffeur et donne son numéro au riche impudent....



La tour fantôme, le mystérieux Tetsuo a convaincu Taichi d’aller voir sur place pour se faire embaucher comme gardien, mais à peine le jeune homme est-il arrivé qu’il est agressé dans la tour et se retrouve pendu aux aiguilles. Par miracle, Tetsuo parvient à stopper le mécanisme... mais comment ce jeune homme peut-il connaitre le fonctionnement complexe de l’horloge ? Aurait-il un lien avec Reiko, la tueuse qui se suicida deux ans plus tôt ? En tout cas, Tetsuo propose un marché à Taicihi : si ce dernier accepte de se faire embaucher comme gardien et qu’il l’aide à trouver le trésor qui se cache quelque part dans la tour, ils partageront le butin. Et Tetsuo est certain qu’une petite fortune se cache dans la tour. Taichi est bien naïf et son attirance pour Megumi le rend vulnérable. Ajoutez l’incendie dans l’immeuble où il logeait, et le voila redevable un peu plus à ce curieux personnage... qui cache bien des secrets.

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« Yuureito » est la traduction en japonais par Ruiko Kuroiwa de « Une femme en gris », écrit par la romancière Alice Muriel Williamson. Allez, je ne vais pas vous faire le coup de réécrire comme certain mot pour mot le communiqué de presse. Soyons franc, je ne connaissais pas « Une femme en gris » et je serai bien incapable de vous parler de l’adaptation de Taro Nogizaka ou faire semblant. Parlons plutôt de ce manga comme d’une série à part entière que nous découvrons comme la majorité des lecteurs qui le tiendront en main.

Taro Nogizaka, auteur de la série « Team Medical Dragon », change d’univers et de période en nous transportant dans le Japon de l’après-guerre, des années 50. Une période qui ressort peu à peu mais qui est loin d’être la plus utilisée par les mangakas. Nous suivons le jeune Taichi Amano, le stéréotype du raté, qui va se retrouver embarqué dans une mortelle aventure autour d’un trésor soi-disant caché dans la Tour fantôme. Celle-ci a été utilisée pour commettre un meurtre atroce et semble reprendre du service avec l’arrivée de Taichi. Le garçon devient le jouet de Tetsuo, ce jeune homme androgyne, qui se révélera rapidement être une femme... Taro Nogizaka commence alors à jouer sur l’ambiguïté des personnages pour installer une atmosphère malsaine qui atteindra son apogée avec le procureur Marube, père incestueux qui ne cache nullement son penchant pervers.

Si le lecteur se plonge dans cette série, comme happé par le récit de Nogizaka, c’est aussi grâce au dessin du mangaka. Un trait élégant qui pourtant représente l’horreur brute sans la moindre difficulté. Les visages, illuminés par une forme d’innocence, tranchent avec la violence d’une grande partie des scènes. Violence physique par les tortures et les meurtres autour de la tour, mais aussi verbale et suggérée comme à travers la relation du père et de la fille Marube. Une moiteur de film noir des années 50 imprègne cette série. Pourtant, les références visuelles sont bien japonaises. Taro Nogizaka ne trahit pas son pays que ce soit par les décors, les tenues, mais aussi l’apparence de sa tueuse au relent de « Ring ». Le suspense, les bribes d’information qui ponctuent chaque chapitre génèrent le climat malsain qui rend cette série passionnante et prenante.

Le cliffhanger de ce premier tome de « La Tour Fantôme » est à la hauteur du volume : à vous donner des sueurs froides !


La Tour Fantôme (T1)
- Auteur : Taro Nogizaka
- D’après : Yuureito de Ruiko Kuroiwa
- Traduction : Victoria Tomoko Okada
- Editeur : Glénat
- Format : 130 x 180 mm
- Pagination : 224 pages noir et blanc
- ISBN : 9782723493529
- Parution : 19 mars 2014
- Prix : 7,60 €


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
1er avril 2014




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