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Princes charmant n’existent pas (Les)
Maïa Brami
Nathan, Grand Format, Roman (France), romance ado, 304 pages, avril 2014, 14,90€

Nora, collégienne de 15 ans très complexée, découvre un jour sur son balcon une enveloppe ouverte. Cédant à la curiosité, elle décide d’y jeter un coup d’œil. À l’intérieur : une lettre de rupture destinée à l’un de ses voisins. Jeté d’un étage supérieur sous le coup de l’énervement ? Ou une malencontreuse perte ? Nora veut en avoir le cœur net et rien de plus facile pour savoir, que d’écrire elle-même une lettre à ce mystérieux voisin.



Le destinataire de cette missive l’a certainement jeté délibérément et pourtant dans le doute Nora décide tout de même de retourner le courrier à son propriétaire accompagné d’un petit mot. C’est le début d’un échange hors temps, d’une écriture manuscrite utilisant le vouvoiement et les codes d’antan, mais remis en activité par des adolescents du 21e siècle. Eh oui, Facebook et internet n’ont pas eu la peau de toutes les plumes.

On sent l’envie qu’a l’auteure à travers ce roman épistolaire de transmettre son amour de la correspondance aux lecteurs nés avec les emails et les textos. Revenir au plaisir de l’écriture et de tout ce qu’elle procure comme l’attente, l’excitation lorsqu’une réponse arrive, les palpitations et l’angoisse de découvrir ce que contient l’enveloppe...

On suit essentiellement Nora, cette adolescente qui dans l’intimité est riche en vocabulaire, possède un humour grinçant et une grande créativité en pâtisserie, mais qui, loin de son petit cocon, est une jeune fille effacée, peu sûre d’elle et remplie de complexes. Dans ce cas, comment réussir à vivre une amourette quand on se refuse d’être regardée ? Nora trouve dans la correspondance une échappatoire à ses problèmes physiques.

« Cher Rodrigue,
Croyez-vous à l’amour, le vrai ? Vous allez me trouver grave ou ridicule, mais ce soir j’ai envie d’être sincère avec vous. Qu’y a-t-il dans la réalité qui me déplaise autant ? Moi, évidemment. »

Ce roman aborde d’une manière très originale les complexes liés à l’adolescence, cet âge intermédiaire où l’on ne peut plus être un enfant sous peine de moquerie et où on ne se sent pas encore adulte, la peur de grandir.

« Terrassée de chagrin, je m’entends gémir, prononcer des mots incompréhensibles, gorge et ventre noués. Que m’arrive-t-il ? Est-cela grandir ? Ce yo-yo d’émotions qui vous fait passer d’une joie immense à la pire des souffrances ? Alors, je veux retourner dans le ventre de ma mère, ne jamais avoir existé. La vie, c’est trop difficile. »

L’écriture est fluide, la lecture est très plaisante. On suit avec la même excitation que Nora l’attente des réponses de Rodrigue, ce voisin qui se prête au jeu de l’échange. L’intrigue est assez facile et pourrait se résumer à : Nora va-t-elle sauter le pas et accepter de rencontrer Rodrigue ? et pourtant là encore l’auteure arrive à amener quelques rebondissements qui nous font trépigner d’impatience et on en arrive presque à se demander si vraiment la rencontre est possible.

Un livre poétique qui remettra peut-être l’échange épistolaire à la mode !

À partir de 12 ans


Titre : Les Princes charmants n’existent pas
Auteur : Maïa Brami
Éditeur : Nathan
Collection : Grand format
Site Internet : page roman, Lire en live
Pages : 304
Format (en cm) : 14 X 21 cm
Dépôt légal : Avril 2014
ISBN : 9782092546291
Prix : 14,90 €



Delphine Dumouchel
4 mai 2014


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