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Avant-première Nothing
Film canadien de Vincenzo Natali, 2003, 90’
Depuis les Utopiales 2005 (séance de samedi 22h15)


L’interdiction à un public de moins de douze ans, l’heure de la projection ainsi que l’identité du réalisateur nous avaient préparés à une séance angoissante. Il n’en a absolument rien été puisque ce film est en fait une comédie désopilante. Une bonne manière de terminer une journée exceptionnelle.

Le film est centré sur deux individus totalement inadaptés à la société, qui traînent leur malaise, souffrant le martyre dans la vie extérieure : l’un se retranche dans son domicile à cause d’une véritable phobie des éléments extérieurs, si imprévisibles. L’autre est la risée de tous, et trouve confortable d’avoir déniché quelqu’un qui soit encore plus mal dans sa peau que lui.
On bascule dans le surnaturel après une escalade des problèmes leur tombant dessus. De fait, ils se retrouvent totalement isolés avec leur maison et leur tortue dans un univers vide, blanc, présentant des similitudes avec le tofu !

Dans cet univers, où nos deux personnages se retrouvent isolés, ne saisissant pas la raison du changement de leur cadre de vie, ils mettent vite le doigt sur le processus qui leur permet d’agir sur leur environnement. Mais un huis clos peut se révéler redoutable pour les relations entre les individus, surtout pour des êtres psychologiquement fragiles et ayant toujours un esprit d’enfant, un peu irresponsables et peu soucieux des conséquences de leurs actes.

Du coup, on voit deux gamins attardés consacrant leur temps à faire des bêtises. Les rancœurs s’accumulent également et la confrontation devient inévitable. Si l’on introduit dans l’équation un étrange et terrible pouvoir que se découvrent ces deux guignols, le résultat devient totalement délirant, cocasse au possible, la bonne humeur garantie. Déjouant donc toutes nos attentes, le réalisateur nous livre encore tout de même une œuvre totalement étrange dans le concept, mais dans un registre où l’on ne l’attendait pas. Très sympathique au final. Et restez jusqu’à la fin de la projection pour ce film.


Kevin Alessio
14 novembre 2005



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