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Tour Sombre (la), tome 4,5 : La Clé des Vents
Stephen King
J’ai Lu, roman traduit de l’américain (USA), dark fantasy post-apocalyptique, octobre 2013, 283 pages, 6€

Sortant de la cité de Blaine le Mono, Roland et son ka-tet sont pris dans un coup de givre : une tempête de glace aussi soudaine que meurtrière. Attendant à l’abri que le cataclysme passe, le pistolero en profite pour narrer une de ses premières missions, ainsi que le conte de la Clé des vents, que sa mère lui lisait petit.



« La Clé des Vents » se situe entre « Magie et Cristal » et « Les Loups de la Calla ». C’est un interlude que Stephen King a écrit tout récemment, une fois son grand cycle clos. Il n’en demeure pas moins délectable, en nous replongeant dans la dark fantasy du Maître pour quelques heures.

Dans la droite ligne de « Magie et Cristal », qui accentuait le côté dark fantasy de cette histoire oscillant entre fantastique transmondes et SF post-apocalyptique (résumé complet à venir), « la Clé des Vents », après une petite introduction pour nous remettre dans le bain des derniers évènements de Terres Perdues, nous ramène quelques années plus tôt, peu avant la chute de Gilead. Roland et son ami Jamie Mainrouge sont envoyés par Steven Deschain dans une ville minière où sévirait un loup-garou. Les deux jeunes pistolero vont arriver à temps pour analyser le dernier massacre en date et découvrir un jeune rescapé, que Roland va utiliser pour appâter le garou.

En attendant Jamie qui doit rassembler les suspects, Roland conte au jeune garçon l’histoire de Tim. Son père bûcheron tué par un dragon, sa mère finit par accepter d’épouser le meilleur ami et associé de ce dernier. Une famille recomposée plus à même de s’en sortir. Jusqu’à l’arrivée du Collecteur, un homme dangereux, omniscient, qui fait de douteuses allusions quant au beau-père de Tim. Avant d’offrir au garçon la clé des vents, qui lui permettra d’ouvrir la malle du beau-père et savoir ce qu’il y dissimule si mystérieusement. On s’en doute, la preuve de son crime, et cette révélation va conduire Tim au cœur de la forêt des arbres de fer, à la recherche de Maerlyn, de la justice et de la vérité. Les dangers y sont nombreux, surtout pour un enfant. Mais Tim, par amour pour ses parents surmontera sa peur.

Alors que l’enquête de Roland et Jamie emploie les ingrédients du western et de l’horreur, le conte de Tim est clairement dark fantasy. À la sauce King, c’est-à-dire truffé de ces éléments post-apocalyptiques qui font tout le sel de l’Entre-Deux-Mondes déliquescent.
On retrouvera avec bonheur cette ambiance si particulière, dès les premiers mots et expressions de la langue de Gilead : ka-tet, gunna, ouair, grand merci, oui-da. Ces seuls termes suffisent à nous faire rebasculer. Chapeau une nouvelle fois à Jean-Daniel Brèque et sa traduction parfaite. Sans oublier North Central Positronics, dont les artefacts émaillent le pays...

Associant les éléments les plus classiques de la fantasy (le dragon, la forme du conte avec orphelin et beau-père...) aux anachronismes les plus réjouissants (un levier de vitesses devenu baguette magique), refusant tout héroïsme à ses personnages pour au contraire les faire esclaves de leur monde malade et de forces qui les dépassent tous (y compris, voire surtout Roland), Stephen King produit quelque chose d’incomparable. Certes, les lecteurs de « La Tour Sombre », y compris ceux qui ne se souviennent plus de tout, savoureront ce nouveau volume avec délectation, mais les néophytes ne le bouderont pas, car il est aussi une excellente manière de découvrir le cycle et cet univers si particulier.


Titre : La Clé des Vents (The wind through the keyhole, 2012)
Série : La Tour Sombre, interlude entre les tomes 4 & 5
Auteur : Stephen King
Traduction de l’américain (USA) : Jean-Daniel Brèque
Couverture : Grégoire Hénon
Éditeur : J’ai Lu
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 10541
Pages : 283
Format (en cm) : 18 x
Dépôt légal : octobre 2013
ISBN : 9782290080832
Prix : 6 €



Nicolas Soffray
17 janvier 2014


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