Quand cette créature vient s’agenouiller devant Illadra en lui expliquant qu’elle est la reine du monde des Ténèbres et que ses souvenirs furent éparpillés par la Reine Death, lui retirant ainsi ses pouvoirs, Illadra reste des plus septiques. Seulement, la créature a amené avec elle d’autres démons bien moins attentionnés et Illadra voit ses alliés mourir les uns après les autres. Serait-elle une créature maudite qui n’apporterait que désolation ? C’est malheureusement ce que ressentent ceux qui l’auraient autrement accueillie. Une médium voit même la jeune femme apporter le chaos sous son autre identité, celle de Lady Death. Mais cet avenir est entre les mains d’Illadra, et pour en avoir le cœur net, il lui faut récupérer les morceaux de sa mémoire, éparpillés aux quatre coins du globe.
Lady Death est une figure emblématique des comics indépendants des années 90. Elle avait fait un très léger come-back aux éditions Milady en 2010, ce qui nous avait permis à l’époque de retracer son histoire de papier. Cette fois, nous retrouvons Lady Death dans de nouvelles aventures datées de 2010. La franchise est alors publiée par les éditions Avatar Press dans la collection Classic Lady Death. Nous reprenons avec ce tome 1 la série actuellement publiée chez Avatar Press et éditée en France par la nouvelle maison d’édition dédiée aux comic books sortant des sentiers battus, French Eyes.
Au scénario, nous retrouvons le créateur de la sculpturale démone d’albâtre, Brian Pulido. L’histoire débute alors que Lady Death est exilée sur terre, en étant privée de sa mémoire et de ses pouvoirs. Mais ce n’est pas sous sa forme humaine originelle, la fragile Hope, mais incarnée dans une tueuse experte en armes de jet. Tout de suite, une des conséquences de sa perte de mémoire est une aversion pour les épées, ce qui devait l’empêcher d’utiliser à nouveau sa terrible arme, Death Bringer. La suite de ce tome sera une succession de très courts chapitres où Lady Death visite nombre de pays et de temples maudits pour retrouver les fragments de sa mémoire. Le mode opératoire est digne d’une routine : elle arrive, se fait plus ou moins des alliés, bat un monstre possédé par le cristal renfermant une bribe de sa mémoire et ses alliés meurent s’ils ont le malheur de s’attacher à elle.
Nous découvrons en parallèle la nouvelle maîtresse des Enfers, avec ce masque sinistre de Lady Death sur le visage. Même si Pulido et Wolfer tente de maintenir le suspense sur l’identité de cette dernière jusqu’à la dernière page, il ne faut pas longtemps au lecteur averti pour faire toute la lumière sur cette femme. En tout cas, elle est la « méchante » par définition, sans la moindre finesse, du mal à l’état pur, cherchant le pouvoir à tout crin et n’ayant qu’un seul souhait : conquérir tous les royaumes aussi bien des Enfers que les terrestres. Ce personnage est une caricature de la méchante, encore moins fine que Purgatori, la Némésis de Lady Death quand elle était encore aux éditions Chaos Comics.
Cette fois, c’est au tour de Marcelo Mueller d’être au dessin. Ce jeune dessinateur a fait ses preuves sur cette nouvelle édition de « Lady Death ». Se voulant d’un style hyper-réaliste, il est parfois maladroit sur de petites cases au niveau des traits des visages quelques peu déformés. Toutefois, globalement, son travail est très soigné et surtout parfaitement mis en valeur par les incontournables de la colorisation pour les comic books : le Digikore Studios. Ce studio a définitivement redonné leurs lettres de noblesse aux couleurs des comics qui faisaient trop flashy les colories. On peut considérer que les planches de ce tome sont trop sombres, avec une utilisation abusive de la période nocturne. Mais c’est aussi le milieu préféré de Lady Death et le fond noir met d’autant plus en avant le teint d’albâtre de l’héroïne.
« Lady Death » revient donc en force, même si le scénario est trop prévisible. Les fans, de toute façon, lui pardonneront... pour le moment.
Lady Death (T1)
Idée originale : Brian Pulido
Scénario : Brian Pulido, Mike Wolfer
Dessin : Marcelo Mueller
Couverture : Garrie Gastonny
Couleurs : Digikore Studios
Traduction : Yoann Boisseau
Éditeur : French Eyes
Dépôt légal : 22 aout 2013
Format : 170x258 mm
Pagination : 160 pages couleurs
Numéro ISBN : 978-2365480253
Prix public : 15,90 €
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Medieval Lady Death (T1)
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