L’observatoire est devenu comme une seconde maison pour le garçon mais voir Kuroha entrer dans son repère le déstabilise encore plus. Toutefois, Murakami a accepté que la jeune fille n’est pas son amour d’enfance. Mais cela ne la rend pas moins étrange. Incapable de faire la moindre multiplication, ne sachant pas lire mais pourvue d’une force extraordinaire, elle nourrit un mystère autour d’elle. Un mystère qui ne fera que s’épaissir quand elle prévient Murakami que, s’il tente de prendre le dernier bus, il mourra... Difficile de croire que Kuroha puisse avoir une amie médium. Pourtant, quand Murakami quitte l’observatoire, un mouvement de terrain dû à la pluie projette sur lui un gigantesque rocher. Sans l’intervention de Kuroha, le garçon serait mort... Mais faire exploser du roc simplement en le touchant, cela n’a rien de naturel...
« Brynhildr, in the Darkness » est la nouvelle série de Lynn Okamoto, qui fut révélé par le très sombre et gore « Elfen Lied » dont l’adaptation en animé nous avait purement et simplement estomaqué. Ce premier tome se devait donc d’être digne de la série culte qui l’avait précédé. Et les deux premières pages vont immédiatement jeter un froid... Un teaser nous donnant une image apocalyptique du futur.
A la base, Brynhildr fait référence à La Planche de Carneades, théorie de ce philosophe grec qui pose la question morale : un homme qui tue pour sauver sa propre vie peut-il être considéré comme un meurtrier ? Ainsi, en provoquant la mort de Kuroneko pour sauver la sienne, Murakami va générer une suite d’événements qui semblent vouloir le punir de son crime. Mais est-ce vraiment un crime ? Et le retour de Kuroneko à travers Kuroha n’est-il pas une preuve de sa possible rédemption ? Bien sûr, avec Okamoto, le surnaturel prend vite le dessus ainsi que la théorie du complot. Agence mystérieuse, expérience interdite et créature inhumaine aux terrifiants pouvoirs, on pourrait se dire que le mangaka recycle les thèmes qui firent le succès du terrifiant « Elfen Lied ». Toutefois, ce premier tome sonne plus comme une tragédie.
Murakami réapprend à connaitre Kuroha et découvre peu à peu les terribles secrets et expériences faites sur la jeune fille. Nous sommes loin de l’horreur et du gore... Jusqu’au dernier tiers de ce premier tome où tout va s’écrouler pour nos jeunes héros. Murakami semble plus être un acteur malgré lui dans la fuite de Kuroha et de son amie. Il va les aider en cherchant à les intégrer à la société alors que le destin est inéluctable. Murakami doit-il revivre éternellement la mort de Kuroneko ?
Graphiquement, certes, il faut aimer les décors, copie à l’identique de cartes postales ou de photos. Mais il faut avouer que Lynn Okamoto sait créer une atmosphère avec des personnages très expressifs même si leurs traits varient peu. La lecture se fait toutefois aisément, et l’on dévore même littéralement ce premier volume qui ne perd pas de temps et va à l’essentiel.
« Brynhildr, in the Darkness » parviendra-t-il à recréer le phénomène « Elfen Lied » ? A suive.
Brynhildr, in the Darkness (T1)
Auteur : Lynn Okamoto
Traducteur : Isabelle Eloy
Éditeur français : Tonkam
Collection : Young Manga
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 25 septembre 2013
Numéro ISBN : 978-2-7595-1122-8
Prix : 7,99 €
GOKUKOKU NO BRYNHILDR © 2012 by Lynn Okamoto / SHUEISHA Inc.
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