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Rencontres à Elizabethtown
Film américain de Cameron Crowe (2005)
2 novembre 05


Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h03

Avec Orlando Bloom (Drew Baylor), Kirsten Dunst (Claire), Susan Sarandon (Hollie Baylor), Alec Baldwin (Phil DeVoss), Bruce McGill (Bill Banyon), Judy Greer (Heather Baylor), Jessica Biel (Ellen Kishmore)

Romance naïve noyée dans un drame familial et un voyage initiatique, « Elizabethtown » est un film au premier abord agréable. Dans un premier temps, il enchaîne les qualités avec un humour omniprésent, une bonne dose de bons sentiments, des situations et des personnages atypiques et un ton réaliste et vivant. Mais cet excès d’optimisme et de bonne humeur devient rapidement insupportable. Profondément américanisé, « Elizabethtown » a du mal à faire passer son ton naïf. Le duo principal - Orlando Bloom, pas toujours très convaincant et Kirsten Dunst, assez agaçante - s’englue dans une romance sans grand intérêt malgré d’incessants rebondissements dans l’histoire.

Le personnage de Drew, interprété par Orlando Bloom, n’est pas épargné. Alors qu’il mène une existence à bien des égards parfaite (petite amie sublime, appartement moderne et gadgétisé, réussite sociale), Drew voit ses rêves se briser à trois jours du lancement de son modèle de chaussure de sport. Abandonné par sa copine, viré par son patron qui le culpabilise, Drew décide d’en finir avec la vie. Seul l’appel désespéré de sa sœur le fait revivre -une renaissance provoquée par la mort d’un proche, son père, un électrochoc. Leur mère désemparée se lance à corps perdu dans la réparation du moteur de la voiture ou dans la cuisine bio. Drew a la lourde charge de se rendre à Elizabethtown, la ville natale de leur père et de ramener la dépouille paternelle. Quelques jours après l’annonce de son échec, il doit faire bonne figure. Il découvre, une fois sur place, une famille qu’il avait depuis longtemps perdu de vue, des personnes hautes en couleurs, loin des stéréotypes du rêve américain qu’il côtoyait. Il s’aperçoit à cette occasion qu’il ne connaissait nullement son père, qu’ils étaient des étrangers l’un pour l’autre ...
C’est en se rendant dans le Kentucky que Drew fait la connaissance de la pétillante Claire. Hôtesse de l’air dans une compagnie qui n’attire pas les clients, elle monopolise l’attention de Drew une partie du voyage. Une fois arrivé, le jeune homme laisse Claire et file régler ses affaires de famille. Mais la solitude le pousse à l’appeler. Ils passeront une folle nuit à se parler au téléphone, nuit dont le point final est une rencontre à l’aube....

« Comment dire adieu à un homme qu’on connaissait à peine de son vivant ? » Cette question est le point de départ de la réflexion du scénariste, qui n’est autre que le cinéaste lui-même. Cameron Crowe a pour habitude de réaliser un film en s’inspirant de sa propre vie. L’exemple le plus frappant est « Presque Célèbre », puisque Crowe travailla au magazine « Rolling Stones ». Le réalisateur aime les histoires d’amour, les histoires de famille et la musique rock. Sur ce point, « Elizabethtown » est une réelle réussite. On suit les personnages sur fond de Simple Minds, Tom Petty ou James Brown. Bien qu’un peu longue, la séquence finale du retour en voiture et de la traversée des Etats-Unis est portée tant par la musique que par les paysages sublimes d’une Amérique toujours aussi belle.

« Elizabethtown » est une fable moderne qui aborde différents thèmes sans jamais s’impliquer vraiment. La pellicule reste monocorde et n’apporte rien de plus que sa surface bien lisse (exception faite de la trop courte apparition de Jessica Biel, NdRC) et bien filmée. L’interprétation n’est pas toujours des plus pertinentes et bien que l’humour soit très présent, le film est truqué par un effet miroir. Le spectateur voit ses émotions générées par le fait qu’il voit à l’écran des personnages en proie à des émotions. Filmés en gros plans, ces sentiments ne peuvent pas nous échapper. Reste une impression de prise au piège, de s’être fait bernés dans le processus d’identification.

« Elizabethtown », à voir uniquement si vous êtes des fans de Orlando Bloom ou de Kirsten Dunst.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Cameron Crowe
Scénario : Cameron Crowe

Produit par : Tom Cruise, Paula Wagner, Cameron Crowe
Producteur exécutif : Donald J. Lee, Jr.

Directeur de la photographie : John Toll
Chef décorateur : Clay A. Griffith
Chef monteur : David Moritz
Chef costumière : Nancy Steiner
Musique : Nancy Wilson
Casting : Gail Levin

Production : Cruise-Wagner Productions, Vinyl Films, Paramount Pictures
Distribution : United International Pictures

Presse : Sylvie Forestier & Anne Crozat


Céline Bouillaud
30 octobre 2005



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